samedi 29 avril 2023

On écoutait MusiquePlus de Marie-Josée Gauvin

 

Publié chez les éditions Parc en face le 23 août 2022

213 pages

Lu en format papier

4e de couverture

On n’avait rien d’exceptionnel. On n’était pas wild comme les filles de Sainte-Jeanne d’Arc, ni belles comme les filles de Dolbeau. Sophie drummait en cachette sur Rage Against The Machine, Catherine se sentait invisible, Becca haïssait la Chicane et moi, je voulais aimer comme dans #1 Crush de Garbage. Non, on n’avait rien d’exceptionnel, mais on s’avait, toutes les quatres.

Et le plus clair de notre temps, on écoutait MusiquePlus.

Mon avis

C’est presque l’histoire de mon adolescence, à l’exception que j’écoutais plus de la musique populaire et que les personnages aiment majoritairement de l’alternatif.  Il y a une liste de chanson au commencement du bouquin. J'ai réalisé que je connaissais les groupes seulement de nom, j’en ai écouté environ la moitié. Je vais en profiter pour rattraper mon retard.

Le livre s’adresse aux adolescents surtout à cause des images et de l’écriture, mais ceux qui ont vécu leur adolescence dans les années 1990 voudront aussi le lire. On a souvent tendance en accense comme quoi c’était plus facile avant. Je réalise que ce n’était pas plus simple qu'aujourd'hui.

Je vous avoue que quand j’ai remarqué les filles de Sainte-Jeanne-D’arc, je croyais qu’elle parlait de l’émission Virginie diffusée à l’époque, mais je me suis trompée. Je vous confirme que c'est un nom inspirant. Ça ne change pas que même dans ma ville, il y avait de la compétition entre les écoles, alors je comprenais les réactions des personnages.

Les premières fois de Manu sont intéressantes surtout pour son premier chum, j’ai vécu des événements semblables et je ne dois pas être la seule. Vous allez aussi trouver des lettres comme on le faisait si souvent. Les cours passaient plus rapidement pendant qu’on écrivait.

L’amitié constitue le point central de l’histoire et je pense que tous les adolescents pourront s’y reconnaître même s’ils n’ont pas connu cette décennie. Les questionnements restent les mêmes, mais 20 ans plus tard.

Je vais vous confirmer que bien que je me sois reconnue dans plusieurs conversations que Manu avait avec ses amies, je me sentais dépassée. C’est très possible que chacun des jeunes des différentes régions du Québec créait leurs propres expressions, mais parfois j’essayais de me rappeler si je l’avais déjà utilisé. En même temps, plusieurs années ont passé depuis l’époque où se déroule l’histoire.

Si vous cherchez un roman jeune adulte qui vous réanimera des souvenirs, je vous le recommande. Je le classerais pour les 13 ans et plus.

Extraits

Sophie avait ce côté cool naturel, sans avoir à forcer quoi que ce soit. Elle ne savait même pas : elle était cool that’s it. (p.16)

Dans Blue nuit, c’est à peu près tout ce qu’on voyait : des nombrils et des fesses. Des fois des seins, mais jamais, au grand jamais, un pénis. Pour ça, il aurait fallu regarder Super Écran et mon père ne voulait rien savoir qu’on s’abonne. (p22)

On avait hâte de mettre nos nouvelles barrettes, symétriquement, de chaque côté de notre visage. (p.39)

Tout d’un coup qu’on finirait comme les Spice Girls? Mais trop tard. Les filles de Sainte-Jeanne-d’Arc nous attendaient. Spice up your life. (p. 60)

Après avoir reçu un abonnement au magazine Adorable, un nouveau journal intime, Kid A de Radiohead et une belle carte Sailor Moon. (p.83)

On a fini de se comparer. Girl Power, esti! On n’est pas les Spice Grils, nous autres! On ne se sépare pas parce que Geri nous fait chier. On se parle pis on reste. (p.159)

Je continuais ma vie de d’habitude. J’allais à l’école, je revenais dîner à la maison devant les Pierrafeu en mangeant ma crème tomate et mon sandwich jambon Cheeze Whiz. (p.179)

 


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