lundi 26 décembre 2022

Les romaines de François Guilbault

 

Publié chez les éditions Monarque le 2 août 2022

615 pages

4e de couverture

Une archiviste, Amandine de Pontrieux, découvre le manuscrit des Mémoires d’Agrippine la Jeune dans les archives secrètes du Vatican. C’est un document dont la valeur est inestimable, car il permet de connaître les arcanes du pouvoir du point de vue de la femme la plus puissante qui ait jamais existé dans l’Empire romain.

Agrippine fut l’arrière-petite-fille d’Auguste, la petite-fille de Tibère, la nièce et l’épouse de Claude, la soeur de Caligula et la mère de Néron, tous empereurs romains. Comment détourner la haine de Tibère, celui qui fit assassiner son père ? Que faire pour ne pas susciter la colère ou les avances de son frère débile, Caligula ? Coucher avec lui ? Le faire assassiner ?

Mon avis

Tout d’abord, je tiens à remercier l’auteur pour le service presse et pour le merveilleux moment de lecture. Compte tenu du nombre de pages, j’ai passé environ 5 jours en compagnie d’Agrippine, un personnage historique que je ne connaissais pas avant de découvrir ce livre. D’ailleurs, je le recommande spécialement aux amateurs d’histoire, car il comporte énormément de détails et je crois que c’est le public cible pour cette œuvre. Heureusement, j’en fais partie et j’ai apprécié ma lecture puisque qu'on n'étudiait pas l’époque romaine en détail.

Je pense que l’auteur a bien choisi son sujet. J’ai entendu parler de Caligula, le frère de la protagoniste, mais je n’ai pas le souvenir d’une mention de Agrippine. J’ai une admiration pour Cléopâtre depuis mon enfance, mais je ne savais pas qu’une autre femme quelques années plus tard a été aussi sinon plus importante dans le monde politique. Elle était liée aux empereurs de Rome sur plusieurs générations et j’ai rarement vu une femme autant déterminée. Est-ce qu’elle souhaitait devenir impératrice ? On pourrait avoir des doutes, mais elle a tout fait pour que son fils prenne le pouvoir. Cette obsession  a possiblement causé sa perte. Si vous aimez les récits de trahison et de complot, vous allez adorer cette œuvre.

J’ai apprécié que les chapitres soient courts malgré la densité du roman, cela me donnait l’impression d’avancer dans ma lecture. Par contre, je trouve que la partie qui se déroule en 2018 avec Amandine ralentissait le rythme. Je comprends sa présence au début de l’histoire pour la mise en contexte, mais pour la suite, j’ai éprouvé de la difficulté à m’attacher à elle. C’est vraiment Agrippine et Alevia, une affranchie qui ont retenu mon attention. J’ai noté la présence de Caligula, qui bien qu’il ait été un empereur sanguinaire, a marqué la période romaine à tout jamais.

L’auteur a encore une fois fait un travail remarquable de recherche d'autant plus que cette période comportait plusieurs personnages avec des noms similaires. D’ailleurs, je le remercie pour la mention au début pour mettre le lecteur en contexte et pour le lexique à la fin. Cela m’a permis de mieux apprécier ma lecture.

Extraits

Comment Rome réagit-elle à l’annonce du mariage entre Cléopâtre et Marc Antoine, l’enfant chéri du peuple romain ? Avec indifférence. Basée sur le droit pharaonique, cette union n’avait aucun fondement légal dans la République romaine. N’était-il pas usuel qu’un conquérant romain accapare les reines des pays soumis ? N’était-ce pas la façon dont le Divin Jules avait traité la même Cléopâtre ? (p.21)

Depuis la nuit des temps, des hommes avaient écrit l’Histoire. Ils avaient raconté les vies des hommes, escomptant que celle des femmes n’avait aucun intérêt. Ils se remémoraient leur existence dans les plus infimes détails, certains même forts insignifiants, présentées épisodiquement dans ces récits, dans ces récits, dans le seul but de souligner tel trait positif ou telle tare de celui dont on relatait la destinée. Elles servaient d’accessoires dans la narration. (p.88)

Perpétuellement mineure à cause de son sexe selon les lois en vigueur, interdite de signer elle-même des contrats quoiqu’elle pût jouir éventuellement du jus trium liberorum, il était possible à une femme d’exister sans qu’on le sache. (p.122)

Le même intérêt que les pensées les plus secrètes de Marilyn Monroe, monsieur ! Les gens désirant sauvegarder l’image de John Kennedy ont monté de toutes pièces cette image de pauvre enamourée en pleine déroute psychologique. Sait-on pourquoi elle était ivre lors de sa performance mémorable ? S’est-elle saoulée seule, comme une grande fille, ou l’a-t-on aidée, encouragée en ce sens ? (p.170)

C’était le prix à payer pour aspirer au pouvoir suprême. Surtout à cette époque. La vie comptait peu pour les Romains. Il n’y avait pas que les esclaves et les prisonniers de guerre qui succombaient sous le glaive du conquérant. Ceux qui espéraient s’élever au même niveau que les César, les Auguste ou les Claude risquaient de sentir la froideur d’une lame sur leur gorge. (p.389)

Mon entrevue avec l'auteur

Ma chronique de Cléopâtre de Sonia Alain 

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