mardi 19 octobre 2021

Entrevue avec Carl Rocheleau


 Crédit photo : Emy Blanchet - Carl Rocheleau | Facebook

Biographie

Carl Rocheleau fait des études secondaires à l'école Jean-Raimbault de Drummondville et obtient un baccalauréat et une maîtrise en littérature à l'Université de Sherbrooke. Il devient enseignant à l'école Jean-Raimbault, puis au Cégep de Saint-Hyacinthe. Il fonde, en 2005, une maison d'édition et une revue trimestrielle, le fanzine La petite bibliothèque bleue.

Après quelques publications à compte d'auteur, il publie en 2010 une première œuvre chez un éditeur : L'Aquilon, livre de science-fiction. Par sa participation à la série Cobayes (Benoit) et à la collection Tabou (Parfaite, sur le thème de l'anorexie, éditions De Mortagne), il devient connu du grand public.

Il publie en 2016 le fait vécu L'enlèvement, qui relate le kidnapping qu'a vécu sa sœur Véronique Rocheleau en janvier 1984.

Crédit : Carl Rocheleau — Wikipédia (wikipedia.org)

Questions

Quels défis avez-vous rencontrés lorsque vous avez fondé votre maison d’édition?

Les coûts d’impression et la gestion d’inventaire représentent un grand défi pour les éditeurs. Tu trouves ça compliqué de gérer ton épicerie, des légumes font de la barbe dans ton frigo? Tu peux pas te permettre de gérer une maison d’édition. Et si t’arrives pas à prendre deux minutes pour régler les malentendus de ton couple, passe ton chemin, car sache que la communication avec les distributeurs et les libraires demandent un investissement de temps inhumain.

Selon vous, quelles sont les différences entre écrire un roman pour adultes et pour la jeunesse?

Au premier jet, à part le traitement des sujets (genre, le viol ou l’anthropophagie), il n’y a pas forcément une grande différence. Au moment de retravailler le texte, par contre, il faut adapter le texte au public visé. Après, c’est sur tous les fronts : la longueur des phrases et des chapitres, le rythme des paragraphes et des dialogues, la variété et la complexité du vocabulaire, etc. Bref, en amont, c’est toujours utile de savoir qui sera notre lecteur, comme ça on peut mieux réfléchir notre histoire. Parce qu’un album pour enfant qui s’appelle Tom-Tom fait cuire papi, ça prend plus d’humour pour le faire rentrer chez un éditeur. Shotgun sur ce titre, en passant.

Quelles sont vos inspirations lorsque vous écrivez?

Tout. La vie de famille, la nature humaine, la nature tout court, la musique, le cinéma. Bref, une fois que j’ai une idée pour un livre, je suis comme une fille cute qui s’inscrit sur Tinder; j’en reçois bien plus que j’en demande.

Lequel de vos romans recommanderiez-vous à un nouveau lecteur?

Ça dépend de la lectrice. Adèle s’adresse aux 9-12 ans. Je ne le recommanderai pas à une adulte assoiffée d’action et de violence (je lui proposerais Benoit, à celle-là). Sinon, mon plus récent roman est une comédie romantique un peu épicé, alors L’amour est dans le champ pourrait en intéresser quelques-unes. Mon coup de cœur est encore Soleil de glace, un roman d’anticipation où l’hiver dure depuis vingt ans.

Quels conseils donneriez-vous à un nouvel auteur?

Pratique-toi. Traîne-toi un carnet et écris ce que tu observes au lieu de sortir ton cellulaire chaque fois que tu as un temps mort comme tous ces zombies éteints qui se croient en vie parce qu’ils gagnent des diamants en écoutant des pubs.

Lis. Tout, n’importe quoi. Des livres de cuisine aux pièces de théâtre grecques. N’aies peur de rien. Tu pourras au moins dire après coup que tu as essayé de lire Untel, mais que tu n’as pas aimé parce que x, y et x.

Vis ta vie. Vivre des expériences et rencontrer des gens, ça nourrit ton imaginaire pour toujours. À 16 ans, j’ai ramassé des paniers chez Super C pendant un été. Je porte encore de ces gens en moi. Ils attendent leur moment pour émerger. En attendant, ils font des bébés… Et c’est dégueulasse à voir.

Quels sont vos prochains projets?

Du jeunesse, une comédie romantique, un thriller, une adaptation, peut-être ? Bref, mon cerveau a un gastro d’idées, et j’ai pas l’intention de me soigner. À la place, j’achète mon Gatorade chez Costco.


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