samedi 8 mai 2021

Les lumières du Ritz – La grande dame de la rue Sherbrooke de Marylène Pion


 

Publié chez les éditions Réunis le 30 mars 2021

331 pages

4e de couverture

Montréal, 31 décembre 1912. Tandis qu’ailleurs en ville on se prépare à célébrer le Nouvel An, les Couturier n’ont pas le coeur à la fête. Depuis la mort de leur père, Adéline et Julien travaillent d’arrache-pied dans des conditions déplorables afin d’éviter que leur vieille maison ne tombe en ruine. Des retrouvailles fortuites feront bientôt germer en eux l’espoir d’un avenir florissant. Leur tante Philomène passera quant à elle son réveillon au prestigieux Ritz-Carlton, dont les portes tournantes pivoteront pour la première fois en cette soirée d’inauguration. Sous son oeil vigilant, une quinzaine de femmes de chambre s’apprêtent
à investir le luxueux hôtel de la rue Sherbrooke et à se mettre au service de sa richissime clientèle.

Quelques étages plus haut, Ida Sloane contemple avec lassitude la magnifique tenue qu’elle doit revêtir pour cette chic réception mondaine qui ne l’attire en rien, même si les meilleurs partis de la métropole y sont conviés. Mais Violette, sa fidèle dame de compagnie, vante tellement les mérites de l’établissement que la jeune New-Yorkaise pourrait être tentée de faire une apparition.

À l’aube de 1913, tous ignorent à quel point les lumières du Ritz embraseront leur existence au cours des années à venir…

Mon avis

Si vous avez regardé mes vidéos, vous vous doutez que c’est une auteure que je suis avec attention depuis que j’ai découvert avec sa série Les infirmières de Notre-Dame. J’ai remarqué des similitudes entre les attitudes de ses personnages, mais c’est une découverte à chaque fois. Il ne me reste qu’à lire deux tomes du Grand magasin pour compléter sa bibliographie. Est-ce que je demeure aussi enthousiaste après avoir terminé celui-ci ? Je vous réponds par l’affirmative.

J’ai noté que l’auteure met l’accent sur le quotidien des Québécois qui travaillent d’arrache-pied pour maintenir un semblant de vie. Dans les lumières du Ritz, on voit les deux extrêmes, Ida Sloane, une jeune femme de bonne famille, qui souhaitait demeurer à New York, mais qui doit accompagner son père à Montréal. D’un autre côté, Adéline et son frère  habitent une maison qui a manifestement besoin d’amour. Le contraste entre les deux familles est saisissant.

Concernant l’écriture du bouquin, même si la majorité des personnages sont fictifs, j’ai l’impression d’en apprendre un peu plus sur la vie des gens qui ont vécu à Montréal en 1912 et qui ont participé à l’ouverture du Ritz. J’aime aussi que l’histoire tourne autour des relations familiales et des amitiés et pas seulement des couples. Je pense que le but du roman est de dépeindre l’époque telle quelle et la mission est réussie dans ce cas-ci.

Comme tous les premiers tomes, il met en place l’univers qui s’étendra sur deux autres livres. Je n’ai pas remarqué de moments trop intenses à part un passage qui concerne Julien. Je crois que l’auteure nous réserve des surprises pour la suite. D’habitude, ses personnages ont des vies en forme de montagne russe et je m’attends que cela soit encore le cas. J’espère que la prochaine fois, ils vont me couper le souffle.

J’aime bien le lieu que l’auteure a choisi. On parle souvent de cette période dans les cours d’histoire, mais elle a réussi à la décrire à sa façon en la rendant intéressante et cela m’a fait réaliser combien je m’ennuie de Montréal. Je souhaite avoir la chance d’aller visiter cet endroit un jour juste pour observer l’environnement. Toutefois, certains passages ont confirmé la fragilité du français. Je me demande si elle a tant changé en 100 ans.

J’ai éprouvé de la difficulté à choisir un personnage favori, je dirais que c’est Adéline qui ne s’est pas laissé marcher sur les pieds et qui a tenu tête à son frère. Je la trouve innovatrice pour son époque. Peu de femme travaillait en 1912 et elle a réussi à me surprendre. Dubh est celui que j’ai adoré détesté. Il a bien mérité son coup de poing. Je ne sais pas s’il va revenir, mais il a ajouté du piquant.

Si vous avez apprécié ces autres romans, je vous le recommande. Même chose, si vous désirez une nouvelle écrivaine, vous n’allez pas être déçu.

Extraits

Chaque jour passé à l’usine était de plus en plus pénible. Adéline n’avait jamais été une lâcheuse, mais elle devait avouer qu’elle songeait de plus en plus à remettre sa démission (p. 74)

Les propos de Philomène touchaient profondément Adéline qui éprouvait les mêmes impressions. Elle se sentait comme une prisonnière qui devait effectuer sa sentence jour après jour dès qu’elle franchissait les lourdes portes de la Dominion. Prise dans cette usine, elle ne savait plus comment en sortir. (p. 153)

Une standardiste lui demanda quel numéro elle voulait joindre et d’une voix tremblotante, elle demanda le service aux chambres. Une voix féminine à l’accent prononcé lui répondit :

-          Hello, I am Miss Cartier, head housekeeper of the Ritz-Carlton. How may I help you? (p. 228)

Vidéos mentionnant l'auteure

Journée pour les droit de la femme 

Book haul du livre Les lumières du Ritz


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