mardi 11 juin 2024

Rendez-vous au bord du Lac de Carley Fortune

 

Publié chez Robert Laffont le 7 juin 2024

392 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Deux inconnus sont réunis pendant une journée qu’ils concluent par une promesse, tenue par elle, mais rompue par lui. . À trente-deux ans, la vie de Fern Brookbanks ne ressemble en rien à ce qu’elle avait imaginé. Au lieu de vivre à Toronto, elle est rentrée au bercail pour gérer le domaine de villégiature de sa mère dans le Muskoka. Elle s’était pourtant juré qu’on ne l’y prendrait jamais. L’entreprise va mal, son ex en assure la direction et Fern ne sait par où commencer..

Il lui faut un plan, ça presse. À sa grande surprise, Will débarque neuf ans trop tard avec sa valise et une offre qui ne se refuse pas. Lui seul peut comprendre ce que traverse Fern. Mais comment peut-elle faire confiance à ce mirage cravaté et rasé de frais, qui ressemble si peu au jeune homme bohème qu’elle a connu des années plus tôt? Will cache quelque chose, et Fern n’est pas sûre d’avoir envie d’en savoir plus.. Or il y a dix ans, Will Baxter tendait une main secourable à Fern. Pourra-t-elle lui rendre la pareille aujourd’hui ?

Mon avis

Je le recommande chaudement si vous aimez la romance. Je dirais que c’est quand même le deuxième thème puisque Fern et Will se questionnent sur leur futur professionnel. La famille est aussi dans le top 5 puisque Fern doit gérer la mort accidentelle de sa mère qui la ramène dans un lieu qu’elle ne s’imaginait pas vouloir s'installer. Le retour de Will la bouleversera et la fera réfléchir. Je ne peux pas vous en dire plus, mais le parcours de Fern ne vous laissera pas de glace. Will nous réserve quelques surprises en lien avec sa famille.

Au commencement, je trouvais la protagoniste un peu froide, mais à force de la voir agir avec son amie Whitney, Will, son ancien amoureux et les autres employés, elle m’a stupéfaite à plus d’une reprise. Malgré tout, je donne mon étoile du match à Will. Il croyait avoir laissé son passé d’artiste derrière lui et pour cette raison, je me suis reconnue en lui. Il semble garder un sombre secret et pas seulement à cause de sa sœur. Il m’a gardé captivé dès son arrivée dans le roman et j’ai eu un léger faible pour lui jusqu’à la fin. C’est le personnage qui m’a été le plus difficile à dire au revoir. Il s’occupe énormément de l’enfant de sa sœur et qu'il lui tient à cœur comme s’il était le sien, je trouve que c’est rare qu’on voie des hommes comme lui dans les bouquins.

C’est une histoire parfaite à lire pendant les vacances. À remarquer les titres des autres livres de l’auteure, on note que l'été l'inspire. Juste à imaginer les paysages, ce roman m’a remonté le moral bien que le récit ne demeure pas en ligne droite. Mon cœur s’est serré à cause de ce qui arrivait à Fern et son entourage. Je vous conseille d’être assez éveillé avant de parcourir l’œuvre, car il se déroule en trois périodes : 1990, le présent et il y a 10 ans lors de la première rencontre de Fern et Will. Heureusement, chaque chapitre est bien indiqué, cela aide à s’y retrouver.

Avant l’an dernier, je ne connaissais pas Carley Fortune, mais elle fait partie maintenant de ma liste d’auteurs à suivre.

Extraits

Et aussitôt, je le retrouve, avec ses rides de joie et ses yeux bleu ciel, le Jamie qui chantait Jagged Little Pill d’Alanis Morissette, gelé et vêtu d’un caftan violet qu’il avait dérobé dans le chalet de madame Rose. (p.9)

La machine à rumeurs de l’école secondaire de Huntsville fut longtemps alimentée par des potins concernant Fern Brookbanks. C’était il y a des années, mais je savais que les gens croyaient toujours que j’étais restée « cette fille », celle qui avait dérapé. Avec de la chance, l’affluence au café forcerait mon esprit à se mettre en mode automatique après le dixième expresso. (p.24)

En matière d’insomnie, je suis réglée comme une montre suisse. Quand ça se produit, j’ouvre la fenêtre dans l’espoir que la brise dans les branches et le clapotement de l’eau contre les rochers m’aide à m’assoupir. Il m’arrive aussi de me rabattre sur une appli de méditation pour retrouver au plus sacrant la pleine conscience et la béatitude du sommeil. Mais le plus souvent, je reste là, dans mon lit d’adolescente, à me demander ce que je vais faire de ma vie. (p.55)

Quand j’étais enfant, je lui en voulais de travailler autant. Je détestais chacun des repas que je devais prendre seule, chacune des urgences qui nécessitaient sa présence alors que nous étions censées passer la soirée ensemble. Je n’ai jamais voulu être au service de mon travail comme elle l’était, mais je donne pourtant cinquante heures par semaine à Filtr. Je sais ce que demande la gestion d’une entreprise. (p.86)

Owen porte un pyjama turquoise, et Will, je m’en rends compte, lui chante Closing Time, le tube qui clôturait toutes les danses de première secondaire. (p.122)


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