samedi 22 juin 2024

Poussière d’été de Joanie Boutin

 

Publié chez la courte échelle le 17 avril 2024

280 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Maëllie, dix-huit ans, a été victime d’un grave accident de la route dans lequel elle a perdu sa meilleure amie. Depuis, elle ne se reconnaît plus. Pour échapper à la sollicitude étouffante de ses parents et oublier son angoissant retour au cégep, la jeune femme décide de passer l’été chez sa grand-mère, dans un village côtier du Maine. Sur place, elle fait la rencontre d’un groupe de garçons qui ignorent tout de la tragédie qu’elle a vécue. Au bord de la mer, entourée de ses nouveaux amis, et d’un certain Oliver avec qui elle noue des liens plus étroits, Maëllie se reconstruit peu à peu. Mais les événements passés, surtout ceux auxquels elle n’a jamais voulu faire face, refusent d’être réduits au silence. Une histoire d’amour, d’amitié et de résilience qui nous emporte dans un raz de marée d’émotions.

Mon avis

C’est le premier roman que je lis de cette auteure et je regrette presque de ne pas l’avoir découverte avant. Si vous aimez les livres pour jeunes adultes, c’est une écrivaine à suivre. Même si je ne suis pas amatrice de l’été à cause de la chaleur, je sentais que j’allais apprécier l'oeuvre et je n’ai pas été déçue. C’est le meilleur moment pour la découvrir et se rafraîchir les idées. J’ai pu voyager dans le Maine le temps de quelques chapitres. J’étais trop jeune pour me souvenir de cet endroit, mais on ressent l’ambiance du bord de l’eau avec les mots de l’auteure.

Si vous craignez de vous lancer à cause de l’âge de la protagoniste, je vous rassure qu’elle est mature pour une femme de 18 ans et au mieux, vous allez vous rappeler des souvenirs ou la slush était votre boisson préférée. J’ai autant apprécié Maëllie que sa grand-mère. D’ailleurs, j’ai ressenti un pincement en repensant à la mienne. Leur lien est spécial et après la romance et le deuil, c’est le thème le plus important du livre.

Bien qu’Olivier soit présent presque toute l’histoire, la relation se développe lentement et je trouve que c'est un point fort. Souvent à leur âge les hormones prennent le dessus, mais là, l’auteure nous réserve quelques surprises. J’ai aussi été marqué par la maturité d’Olivier, c’est le genre de garçon que j’aurais souhaité sortir à cet âge. Toutefois, il n’est pas parfait et il a le don de toucher le bouton pour blesser lorsqu’il est déçu ou fâché. C’est ce qui le rend charmant, on finit par lui pardonner.

Même si la mort de la meilleure amie de Maëllie est omniprésente dans l’œuvre, on y voit une certaine luminosité en sachant que la protagoniste recommence à s’ouvrir aux autres et tente de se reprendre en main et à s’écouter surtout concernant son futur. Pour cette raison, je l’admire et elle m’a gardée captivée jusqu’à la toute fin.

Extraits

Depuis l’accident, les véhicules sont des tombeaux sur roues qui filent à tout allure, prêts à engloutir des vies au moindre faux mouvement. Après presque un an en thérapie, mon seul progrès est d’accepter de voyager dans d’énormes véhicules qui ne risquent pas de s’écrabouiller lors d’un impact, comme des autobus, des trains, des camions. (p.12)

La vérité, c’est que je voudrais qu’on me laisse tranquille. Qu’on me laisse me donner tout entière à ma peine, à l’engourdissement qui me gagne peu à peu. Mais ce n’est pas acceptable pour ceux qui en ont assez que ma tristesse perdure depuis presque un an. (p.25)

J’ai pas assez d’ambition pour appeler ça « faire carrière ». Je veux juste avoir un emploi qui paie bien pour passer mes moments libres à faire ce que j’aime. J’ai pas envie qu’une carrière me définisse ou prenne tout mon temps. (p.111)

Il me reste un mois et demi d’été. Un mois et demi pour apprendre à être heureuse. Et peut-être qu’après, je serai assez forte pour retourner au Québec et reprendre une vie normale. (p.161 )


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