dimanche 1 octobre 2023

Dans l’ombre des remparts de Christiane Duquette

 



Publié chez les éditeurs réunis le 26 septembre 2023

364 pages

Lu en format page

4e de couverture

Québec, 31 août 1911. Lorsque Luigi Pallascio, un ingénieur et homme d’affaires connu, est condamné à mort pour le meurtre d’une femme de chambre au prestigieux Château Frontenac, la maîtresse de ce dernier, Victorine Langlois, ne peut l’accepter : jamais Luigi n’aurait fait de mal à cette misérable fille.

Prête à tout pour disculper son amoureux, elle fait appel à l’agence de la très réputée Charlotte Lockwell, une pionnière de l’enquête qui réussit à s’imposer dans un métier typiquement masculin. Estimant que Victorine a de bonnes raisons de croire à l’innocence du prévenu, la détective veut bien l’aider. Mais, après s’être entretenue avec plusieurs personnes de l’entourage de la victime, elle a le pressentiment que des éléments importants lui échappent. Chacun semble dire la vérité et, pourtant, cet événement donne l’impression d’en dissimuler d’autres, plus graves encore, tous reliés par un seul et même fil.

Plus Charlotte s’évertue à dénouer le noeud de cette histoire, plus elle déterre de sombres secrets… L’accusé se montrera-t-il digne de la confiance de celle qui essaie de le sauver ? Charlotte Lockwell trouvera t-elle à temps la clé du mystère qu’elle s’est engagée à résoudre ?

 

Mon avis

L’histoire se déroule peu avant la 1re Guerre mondiale, mais j’aime le fait que cela se passe à Québec. Même si on se trouve en 1911, il y a certains lieux et quartiers que le lecteur peut reconnaître. C'est rafraîchissant que la protagoniste soit une femme détective. On en retrouve peu dans les livres contemporains, alors l’idée est encore plus originale il y a plus de 100 ans. Ce n’est pas tout à fait comme un roman de Chrystine Brouillet. L’univers est différent, les policiers brillent par leur absence, mais l’auteure nous réserve des surprises. 

Que vous soyez amateur ou pas de l’histoire, si vous aimez les enquêtes, je vous le recommande. Le récit se déroule à un rythme lent. Charlotte et son adjoint interrogent de nombreuses personnes, assez pour lancer les lecteurs sur de fausses pistes. On y voit aussi un peu de romance entre Charlotte et son mari Austin et Zachari, son adjoint rencontre peut-être son âme sœur. D’ailleurs, Zachari est mon personnage favori. Pas seulement parce que c’est un passionné de littérature comme moi, mais je le trouve charmant et il est d’une grande aide pour sa patronne.

La période historique sert surtout de décor et explique les agissements des personnages. Je le regardais en tête surtout lorsqu’on mentionnait la pendaison ou les relations hommes -femmes. Sans que cela soit un cours, cela m’a fait du bien de lire un récit d’une époque différente. J’ai même pu en apprendre plus sur ses années. Chaque chapitre débutent avec une nouvelle date et en plus cela se déroule pendant ma saison préférée. Cela m’a fait sourire à quelques reprises. On a l’impression que Charlotte résout l’énigme vite, l’enquête commence au début septembre et se termine en quelques semaines seulement. En réalisant qu’elle n’avait pas la technologie du 21e siècle, c’est très impressionnant. 

Extraits

Reprenant ses réflexions, Charlotte laissa défiler les images du chemin qui l’avait menée à la tête de l’agence paternelle. Elle se revit, jeune et audacieuse, à dix-sept ans, portraitiste judiciaire au Canadien, le journal de Québec à l’époque. Cette fonction l’avait amenée à être témoin de plusieurs procès, pour la plupart scabreux, et lui avait fait prendre conscience des replis les plus sombres et les plus pitoyables de l’âme humaine. (p.16)

Célibataire endurci, Zachari semblait se complaire dans une certaine solitude. Cependant, après une dizaine d’années au ministère, il avait pris conscience que sa vie, devenue un peu trop sédentaire, manquait d’imprévus. Bien qu’il appréciât explorer les rues de la capitale, les villages des environs et même, avec ses maigres moyens, faire quelques voyages en train, jusqu’à Montréal ou New York, son côté aventurier, qui lui avait fait quitter l’amour d’une Française pour voguer vers le nouveau continent, semblait de moins en moins rassasié. (p.22)

La veille, arrivé chez lui plus tôt que d’habitude, Zachari en avait profité pour poursuivre la lecture de son bouquin. Une fois terminé, il avait refermé lentement le livre et s’était rendu compte qu’il brûlait d’envie de revoir la belle libraire. Un coup d’œil au miroir, au-dessus de l’évier de la cuisine, ne l’avait fait hésiter qu’un court instant. (p.221)

J’adore les livres aussi. C’est même une passion, mon appartement en est rempli. J’avoue que j’ai parfois l’impression de perdre la frontière entre les romans que je lis et ma vie, tellement je me laisse emporter par mon imagination. (p.3050


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