Publié chez
Québec Amérique dans la Collection III le 22 mars 2023
126 pages
4e de couverture
Il y a les
souvenirs dont elle a hérité, ces histoires qui lui ont été tellement racontées
qu’elles ont fini par faire partie intégrante de sa mémoire. Il y a les images
floues qu’elle garde de son enfance et les récits à partir desquels elle s’est
construite. Il y a aussi les souhaits qu’elle porte, des projections dans le
futur qui prennent racine dans son passé.
À travers
l’histoire des premières années de sa mère et celle de ses dernières semaines,
en passant par le souvenir des petits chaperons de toutes les couleurs que son
père a imaginés pour elle enfant, Rafaële Germain tente de trouver des réponses
à la question : que veut-on garder de ce que le monde a déposé en nous ?
Mon avis
Pour commencer,
je remercie Mélissa Roy pour le service presse. Rafaële Germain est une des
rares auteures que je lisais après mes études collégiales et je la remercie de
m’avoir fait découvrir le genre chicklit qui m’a redonné envie de lire et
d’approfondir mon univers littéraire. J’étais curieuse de la découvrir dans un nouveau
genre. Je connaissais un peu l’histoire de son père, mais pas sur sa mère.
Au commencement
du livre, l’écrivaine mentionne que ce livre se trouve dans la collection III,
car on y parle de trois souvenirs distincts. Les thèmes abordés sont personnels
et touchants. On n’en apprend pas seulement sur la mère de Rafaële Germain,
mais sur sa famille et elle-même. Elle raconte son enfance, la vie amoureuse de
sa mère, ses oncles et tantes sans toutefois aller trop dans les détails. C’est
sa mère qui est la protagoniste des trois chapitres.
Le thème abordé
n’est pas très joyeux, mais l’auteure ajoute de la couleur tout en faisant
réfléchir le lecteur. J’ai apprécié les mentions de certaines princesses de
Disney qu’elle utilise comme humour. Ce sont les passages qui m’ont fait le
plus sourire. Elle tourne ses passages à sa façon et vous ne verrez pas Belle,
Blanche-Neige ou le chaperon rouge de la même façon.
Si vous
connaissez une personne qui souffre d’Alzheimer ou de démence, je vous suggère
de garder un mouchoir près de soi en parcourant les pages de ce livre, car
certains paragraphes sont vraiment touchants surtout quand elle parle de sa
vision face à la mort.
Extraits
Ma mère a
commencé à perdre la mémoire durant la dernière année de vie de mon père, qui
se mourait d’un cancer du cerveau dont une des conséquences était, justement,
la lente érosion de ses souvenirs. (p.12)
… et au bout de
quelques mois, l’évidence s’est imposée : soit on était dans La Belle et La Bête et les objets se
mettaient tous à danser et à chanter dès que nous avions le dos tourné, soit
ils prenaient la poussière et perdaient du sens puisque ce qui les reliait à la
vie (ma mère et ses souvenirs) n’était plus là. (p.16)
Le monde
extérieur ne passe jamais la grande porte cochère qui donne sur la cour
intérieure. Aucun écho de la vie politique d’ici ou d’ailleurs ne se rend
jusqu’à elles, triplement cloîtrées qu’elles sont dans la religion,
l’insouciance de leur jeunesse bourgeoise et leur sexe. (p.36)
Dans les notes de
mon amie, je lis, à propos de la mémoire épisodique, celle qui s’occupe
d’archiver les événements que nous avons vécus personnellement : « N’est
pas la réalité. C’est une fiction de la réalité. » (p.73)
C’est avec elle
que je mangeais, que je faisais de grands collages pour les murs de nos
chambres, que je lisais et relisais Tintin au Tibet, que je m’endormais et que j’écoutais, depuis
une cachette qui n’en était une que pour moi, La croisière s’amuse, Shogun et
Les oiseaux se cachent pour mourir. (p.82)
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