jeudi 6 janvier 2022

Nauetakuan – Un silence pour un bruit de Natasha Kanapé Fontaine

 


Publié chez les éditions XYZ le 3 novembre 2021

254 pages

4e de couverture

Nauetakuan : mot innu qui nous annonce qu’un son, au loin, vient à nous.
Comment l’entendre, si tout, dehors comme dedans, vibre, bourdonne, crie?
Il faut, oui, faire silence.

Perdue dans la ville, Monica cherche sa liberté en même temps que ses liens. Ses études en histoire de l’art ne lui inspirent plus rien, le sens la fuit et le vide menace de l’envahir pour de bon, fragilisant l’armure qu’elle se confectionne chaque jour.
Pour pouvoir enfin déposer le lourd bagage dont elle a hérité, revenir en paix chez elle, à Pessamit, elle devra d’abord apprivoiser les orages qui grondent en elle. Remonter le fil des routes et des rivières, leur courant tantôt allié, tantôt contraire, d’un bout à l’autre du continent. Retrouver la puissance qui se façonne une perle à la fois.

J’aimerais lui dire que j’y arrive tant bien que mal, que je cherche les assises, les repères, les portes. J’aimerais pouvoir toucher la peau du castor une nouvelle fois, sentir la brise se lever tout en recevant l’odeur du feu et de la viande qui grille. Si je ferme les yeux, mon rêve disparaîtra.

Mon avis

Normalement, je chronique seulement mes services presse, mais j’ai pris comme décision d’ouvrir mes horizons littéraires en 2022 et je l’avais demandé en cadeau. Je suis heureuse de l’avoir reçu, car je tenais à lire le premier roman de cette auteure qui a déjà publié plusieurs livres avant celui-ci.

Il est entrecoupé de poèmes qui décrivent les scènes qui terminent le chapitre et à propos de ce que vivent les personnages. C’est un univers que je connais peu, mais l’écrivaine a fait en sorte que le lecteur entre facilement dans l’histoire et se laisse imprégner par la magie de cette culture. Monica et Katherine se complètent malgré leur différence. J’ai le sentiment que Monica devait rencontrer sa nouvelle meilleure amie pour s’ouvrir à sa culture dont elle connaissait peu. Bien que ma vie diffèrent de celle de Monica, j’ai connecté avec son désir de se découvrir. C’est à elle que je donnerais mon étoile. Katherine ajoute du piquant à l’histoire et c’est le second personnage que j’ai le plus apprécié.

Si vous adoré voyager, les péripéties de Monica se déroulent à Montréal, Vancouver, Mexico, Pessamit et Nitassinan en moins de 300 pages. Bien que ce soit surtout concentré sur les relations, j’ai pu m’imaginer l’atmosphère des multiples endroits. Le roman est écrit à un rythme tellement rapide que j’aurais aimé qu'il contienne 100 pages de plus. J’ai vécu un deuil lorsque j’ai fermé le bouquin et j’ai encore plus envie de découvrir les autres œuvres de l’autrice.

Parfois, dans les conversations, on voit des dialogues dans une autre langue comme l’espagnol et l’innu, ce qui différencie ce roman de ceux dont j’ai l’habitude de lire, mais j’aurais souhaité avoir une traduction pour bien cerner la situation, mais avec les réactions des personnages et les explications, on peut deviner ce qu’ils venaient de dire.

Si comme moi, vous cherchez à vous ouvrir à une nouvelle culture, je vous le recommande. J’ai passé un bon moment à le parcourir et à voyager avec Monica. J’espère que cela sera aussi votre cas.

Extraits

J’ai tout le temps envie de partir, c’est juste je sais pas quoi faire. Je sais pas ce que je ferais si j’allais à Toronto ou, mettons, Ottawa. (p.32)

Ce qu’elle sait, c’est qu’elle aime sa nouvelle amie. Elle est hilarante, et elle porte en elle quelque chose que Katherine ne peut décrire. Mais celle-ci reconnaît ce bagage. Une force vive. Une volonté de découvrir, de vivre. De savoir. D’être. (p.67)

Tu as le choix. Continuer dans la guerre contre toi-même ou rechercher la paix de ton âme, pour encore mieux poursuivre la lutte collective des nôtres. (p.104) 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Entrevue avec Fanny Rainville

  Crédit :  Facebook Biographie Diplômée de l'École nationale de théâtre du Canada, Fanny Rainville écrit et joue pour le Web, la télé...