Publié chez les
éditions XYZ le 3 novembre 2021
254 pages
4e
de couverture
Nauetakuan : mot
innu qui nous annonce qu’un son, au loin, vient à nous.
Comment l’entendre, si tout, dehors comme dedans, vibre, bourdonne, crie?
Il faut, oui, faire silence.
Perdue dans la
ville, Monica cherche sa liberté en même temps que ses liens. Ses études en
histoire de l’art ne lui inspirent plus rien, le sens la fuit et le vide menace
de l’envahir pour de bon, fragilisant l’armure qu’elle se confectionne chaque
jour.
Pour pouvoir enfin déposer le lourd bagage dont elle a hérité, revenir en paix
chez elle, à Pessamit, elle devra d’abord apprivoiser les orages qui grondent
en elle. Remonter le fil des routes et des rivières, leur courant tantôt allié,
tantôt contraire, d’un bout à l’autre du continent. Retrouver la puissance qui
se façonne une perle à la fois.
J’aimerais lui
dire que j’y arrive tant bien que mal, que je cherche les assises, les repères,
les portes. J’aimerais pouvoir toucher la peau du castor une nouvelle fois,
sentir la brise se lever tout en recevant l’odeur du feu et de la viande qui
grille. Si je ferme les yeux, mon rêve disparaîtra.
Mon avis
Normalement, je chronique
seulement mes services presse, mais j’ai pris comme décision d’ouvrir mes
horizons littéraires en 2022 et je l’avais demandé en cadeau. Je suis heureuse
de l’avoir reçu, car je tenais à lire le premier roman de cette auteure qui a déjà
publié plusieurs livres avant celui-ci.
Il est entrecoupé
de poèmes qui décrivent les scènes qui terminent le chapitre et à propos de ce
que vivent les personnages. C’est un univers que je connais peu, mais l’écrivaine
a fait en sorte que le lecteur entre facilement dans l’histoire et se laisse
imprégner par la magie de cette culture. Monica et Katherine se complètent
malgré leur différence. J’ai le sentiment que Monica devait rencontrer sa
nouvelle meilleure amie pour s’ouvrir à sa culture dont elle connaissait peu.
Bien que ma vie diffèrent de celle de Monica, j’ai connecté avec son désir de
se découvrir. C’est à elle que je donnerais mon étoile. Katherine ajoute du
piquant à l’histoire et c’est le second personnage que j’ai le plus apprécié.
Si vous adoré
voyager, les péripéties de Monica se déroulent à Montréal, Vancouver, Mexico,
Pessamit et Nitassinan en moins de 300 pages. Bien que ce soit surtout
concentré sur les relations, j’ai pu m’imaginer l’atmosphère des multiples endroits.
Le roman est écrit à un rythme tellement rapide que j’aurais aimé qu'il
contienne 100 pages de plus. J’ai vécu un deuil lorsque j’ai fermé le
bouquin et j’ai encore plus envie de découvrir les autres œuvres de l’autrice.
Parfois, dans les
conversations, on voit des dialogues dans une autre langue comme l’espagnol et
l’innu, ce qui différencie ce roman de ceux dont j’ai l’habitude de lire, mais
j’aurais souhaité avoir une traduction pour bien cerner la situation, mais avec
les réactions des personnages et les explications, on peut deviner ce qu’ils
venaient de dire.
Si comme moi,
vous cherchez à vous ouvrir à une nouvelle culture, je vous le recommande. J’ai
passé un bon moment à le parcourir et à voyager avec Monica. J’espère que cela
sera aussi votre cas.
Extraits
J’ai tout le
temps envie de partir, c’est juste je sais pas quoi faire. Je sais pas ce que
je ferais si j’allais à Toronto ou, mettons, Ottawa. (p.32)
Ce qu’elle sait,
c’est qu’elle aime sa nouvelle amie. Elle est hilarante, et elle porte en elle
quelque chose que Katherine ne peut décrire. Mais celle-ci reconnaît ce bagage.
Une force vive. Une volonté de découvrir, de vivre. De savoir. D’être. (p.67)
Tu as le choix.
Continuer dans la guerre contre toi-même ou rechercher la paix de ton âme, pour
encore mieux poursuivre la lutte collective des nôtres. (p.104)
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