Publié chez Libre expression le 1 septembre 2021
138 pages
4e de couverture
« Le plaisir d'être dans un train. Vase clos. Être
assise et regarder passer la vie. Être à table et manger avec des gens qui ont
des vies intéressantes. En être gavée. Je savais qu'il y aurait là une riche
pépinière d'âmes. J'ai été gâtée. » Au cours d'un voyage en train à travers le
Canada, l'écrivaine Arlette Cousture a imaginé dix histoires, une par province,
la plupart presque vraies, qui s'entremêlent parfois. Des femmes et des hommes
se croisent, transportant leurs espoirs et leurs déceptions, se confient ou
rêvassent, se reconnaissent ou se rencontrent. Tous ont un désir éperdu d'être
vus, aimés, compris, consolés.
Mon avis
Je me sens heureuse et triste de chroniquer ce
roman en sachant que l’auteur le présente comme étant son dernier. Les filles
de Caleb est un des bouquins les plus marquants pour moi. Il me reste encore
Chère Arlette et En plein chœur à lire, mais il risque de ne pas en avoir de
nouveau. C’est grâce à cette écrivaine que j’ai découvert un intérêt pour la
romance historique, il y a plus de 20 ans.
C’est un roman choral avec 10 histoires se
déroulant dans chacune des provinces du Canada en partant de l’Est du pays pour
se terminer dans l’Ouest. J’ai pris le train que deux fois dans ma vie, mais je
trouvais le concept intéressant et je crois que cela risque d’être le cas pour
tous les amateurs de voyage. La majorité des personnages ont plus de 50 ans et
la plupart se rappelle des souvenirs se déroulant dans un autre milieu. Cela
m’a fait réaliser que j’aurais souhaité discuter plus longuement avec ma
grand-mère avant son départ.
C’est rare que je lis des histoires avec des
personnages plus âgés que moi et cela m’a fait du bien de sortir de ma zone de
confort livresque. Je me suis m’attachée à eux grâce à leurs anecdotes et
l’écriture est rythmée. J’aurais aimé que certaines nouvelles soient plus
longues. Elles contiennent assez de détails pour qu’on puisse imager
l’environnement et les émotions vécues par les protagonistes. Parfois, je
terminais le récit avec une larme à l’œil et d’autres fois avec un sourire en
coin. Peu importe le narrateur, j’avais une boule dans la gorge. Les aventures
sont écrites à la troisième personne, mais on s’imprègne de leur univers.
C’est un livre que je recommanderais à ceux qui
n’apprécient pas les grosses briques. La beauté des nouvelles est que ce sont
de courtes histoires, alors on peut fermer le bouquin et on ne perd pas le fil
si on y revient plus tard. Les 10 récits sont indépendants les uns des autres
même si certains narrateurs reviennent . Je vous laisse découvrir de qui si
s'agit.
J’ai une préférence pour deux des histoires :
celle d’Ann Ducan, une dame d’un certain âge qui part en voyage de ski et la
dernière celle de Simon Pratt qui a quitté le Québec pour la
Colombie-Britannique. Je souhaite être autant en santé qu' Ann lorsque j’aurais
son âge et je dirais que Simon est le personnage avec lequel j’ai le plus en
commun.
Extraits
Il ne s’était jamais étonné que personne ne semble
apprécier son honnêteté. En fait, personne ne l’avait même remarquée. (p.112)
Il avait décidé de quitter cette province pour se
calmer le pompom, exacerbé par la difficulté d’y parler le français, d’être
servi en français, de travailler en français. (p.128)
Simon Pratt avait eu comme une nausée
existentielle, écoeuré devant le néant de la bonne volonté, le what de fuck de
démission devant les efforts à donner. (p.130)
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