Crédit : Marc-Antoine Charlebois (Stéphanie Parent – Saint-Jean Éditeur (saint-jeanediteur.com)
Biographie
Stéphanie Parent
a travaillé en ressources humaines avant de se consacrer à l’écriture. Elle vit
à Saint-Lambert avec son mari et leurs deux enfants. Après Flora en
éclats, un premier roman éblouissant, L’amour plein les yeux impose
l’auteure comme une voix prometteuse de la littérature québécoise.
Crédit : Stéphanie Parent
– Saint-Jean Éditeur (saint-jeanediteur.com)
Questions
Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer dans
l’écriture?
Adolescente, j’écrivais déjà des histoires. Puis, au fil des
ans et de mes choix scolaires, j’ai misé sur mon côté rationnel, j’ai étudié et
travaillé en administration et en ressources humaines. Je n’ai plus touché à
l’écriture, mais je n’ai jamais cessé de lire, beaucoup, souvent, partout. À
l’approche de la quarantaine, mes premières amours pour l’écriture sont
revenues. Elles se sont manifestées subtilement, au début ce n’était qu’une
insatisfaction professionnelle, et puis un jour il m’est apparu que ce côté de
moi que j’avais tu pendant près de vingt ans, il fallait que je le fasse
renaître.
Quels défis avez-vous rencontrés pendant Flora en éclats?
Il m’est arrivé à plusieurs reprises de douter que cette
histoire sache intéresser et toucher le cœur des femmes. Mais, rapidement, je
me disais qu’il fallait me concentrer sur la seule chose que je contrôlais,
c’est-à-dire écrire de façon disciplinée.
Le plus grand défi, toutefois, s’est présenté une fois
l’écriture et le processus d’édition terminés. C’est le moment où, comme
auteure, on ne contrôle plus rien. La balle est dans le camp des libraires, des
critiques littéraires, des bibliothécaires, de l’éditeur et de sa stratégie de
promotion et, surtout, des lecteurs et lectrices. On se met disponible, on va
dans les salons du livre, on assure une certaine présence sur les réseaux
sociaux, mais, en réalité, on passe beaucoup de temps à attendre et à espérer
que notre livre trouve son lectorat. Au début – et ça m’arrive encore –,
j’avais de la difficulté à lâcher-prise. Il a fallu que je me conditionne à
apprécier chaque moment de ce merveilleux cycle que représente la naissance
d’un livre.
Quels conseils donneriez-vous à un nouvel auteur?
Lire davantage qu’on écrit. Lire de tout, pas seulement le
genre de nos propres ouvrages. Ça inspire, ça ouvre les horizons, ça nous
nourrit. Mon autre conseil serait de se donner une discipline, pas en nombre de
mots, de pages ou de temps, mais avoir une certaine régularité dans l’exercice
de l’écriture, sans exiger de soi d’avoir le mot parfait du premier coup. La
réécriture est faite pour ça, pour polir, raturer, replacer les Lego à la bonne
place. Finalement, je dirais qu’on a souvent tendance à écrire trop. Il ne faut
pas hésiter à élaguer le texte, comme le fait un sculpteur qui, en enlevant la
matière, finit par créer son œuvre.
Quelles sont vos inspirations lorsque vous écrivez ?
Je m’inspire de tout...! Ça peut être une phrase lue dans un
livre, une scène dans un film, une anecdote entendue je ne sais où. Ma phrase
clé, qui m’ouvre à bien des horizons, c’est « Oui, mais si ça ne se
passait pas comme ça ? »
Flora en éclats, c’est tout de même un livre qui est près de
moi, en ce sens où j’ai dû me réinventer professionnellement comme Flora. L’inspiration
était personnelle. Pour mon deuxième roman, L’amour plein les yeux,
l’inspiration vient de mon amour pour l’art, et du désir d’aborder la relation
mère-fille d’une manière différente, confrontante.
Écrivez-vous avec de la musique? Si oui, avez-vous une
chanson fétiche?
Je me concentre plus facilement et je me sens plus créative s’il
y a du bruit ambiant. Quand j’écris chez moi, dans mon bureau, j’écoute de la
musique. Si je suis dans un café, les conversations et le brouhaha environnants
créent une bulle, je n’ai pas besoin de musique.
Durant l’écriture de Flora en éclats, j’écoutais en boucle
les chansons de la liste de lecture du roman (ajoutée en annexe du livre).
J’écoutais aussi Beyries, ses albums Landing et Encounter.
Quelles astuces avez-vous utilisées pour trouver votre
propre voix lorsque vous écrivez un roman?
Souvent, je m’arrête et je me pose la question, en relisant mon
texte : comment pourrais-je écrire ceci différemment ? La clé, c’est
la relecture et la réécriture. Laisser le texte reposer un peu, puis relire
comme si c’était le texte d’une autre auteure.
Quels sont vos prochains projets ?
Mon deuxième
roman, L’amour plein les yeux, est paru en mars dernier chez Saint-Jean.
Je travaille présentement à la traduction d’un roman d’une auteure canadienne
et je termine l’écriture de mon troisième roman. Beaucoup de pain sur la
planche, et j’en savoure chaque instant !
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