Publié chez
Goélette le 17 janvier 2024
230 pages
Lu en format
papier
4e
de couverture
2055, Detroit.
L’Église catholique contrôle les États-Unis depuis une vingtaine d’années. Le
gouvernement établi sous ce régime religieux asservit les humains à l’aide d’un
module électronique implanté dans leur nuque. Ce « sycophante » surveille la
bonne conduite des citoyens et les ramène dans le droit chemin en cas
d’incartade. Sous cette dictature, l’homosexualité, les grossesses hors mariage
et l’avortement, entre autres, sont punis par des châtiments allant de la
prison à l’exécution. Lorsqu’Alicia, dix-sept ans, réalise qu’elle est
enceinte, elle doit s’enfuir. Aidée par sa mère, Lorraine, elle essaie de
s’échapper vers le Canada, sans succès.
De plus, sa mère
décède pendant la tentative d’évasion. Alicia est forcée de s’en remettre à son
père, Ian. Or celui-ci est officier dans les forces armées qui font respecter
les lois de l’Église. Ian se retrouve devant un dilemme : trahir son engagement
envers ses principes et son employeur, ou livrer Alicia aux autorités. Soumis à
son sycophante, il renie d’abord sa fille. Mais lorsque dans un instant de
lucidité, il l’aide à s’évader, il devient à son tour un fugitif, un renégat,
un transfuge. S’ensuit une course contre la montre pour rallier la base de la
résistance, près de Montréal. Là-bas, ils seront en sûreté… si le sycophante de
Ian les laisse tranquilles.
Mon avis
C’est le premier
roman que je lis de cet auteur, mais j’en avais déjà entendu parler grâce aux
chroniques de Passy. Avec ce qui se passe en ce moment aux États-Unis et en
Europe, le résumé m’a donné envie de découvrir son écriture. Comme la majorité
des gens de mon âge, j’ai vécu la vague d’Hunger Games et Divergence, mais Elie
Hanson réussi à se différencier. J’ai noté quelques points en commun avec
Divergence dans le sens que la protagoniste perd sa mère, qu’elle se fait
rejeter par la société, car elle ne respecte pas les règles, mais dès qu’elle
fuie et qu’elle tente de retrouver son père, son histoire prend une autre
tournure.
Je donne mon
étoile du match à Alicia qui a vécu plus que son lot de douleur et qui est
demeurée forte malgré les obstacles. C’est le genre de personnage que j’aime voir
dans les livres. Sans vous en dire trop, j’ai adoré la résistance et pas
seulement parce que je suis une amatrice de Star Wars. J’admire les gens qui
vont jusqu’au bout pour ce qu’ils croient vraiment (Quand c’est un but
raisonnable et nécessaire) et c’est exactement ce qu’ils font. L’auteur nous
réserve même quelques surprises à ce sujet et je vous rassure que cela vaut la
peine de lire l’œuvre jusqu’à la fin.
Vous allez
trouver quelques passages en lien avec l’Église, mais vous n’avez pas besoin
d’être croyant ou en questionnement pour l’apprécier. C’est surtout les effets
néfastes qu’une croyance dogmatique peut créer qui sont le point central et
cela peut faire réfléchir. Je dirais aussi que la fuite d’Alicia des États-Unis
et ses retrouvailles avec son père ainsi que son espoir de vivre dans un milieu
plus sécuritaire ressortent davantage et c’est ce qui m’a le plus marqué.
Si comme moi vous ne connaissez pas l’auteur, c’est un excellent roman pour
le découvrir. Je lis peu de dystopies, mais j’ai apprécié ma lecture bien que
certains éléments m’ont rappelé les actualités de 2023-2024.
Extraits
Rongée par la culpabilité, Alicia demeure avec ses questions restées sans
réponse et baisse la tête. Tout est de sa faute. Ses sorties avec Tommy et les
conséquences de leur relation ont provoqué tout ce qu’elles affrontent
maintenant. Elle est la seule à blâmer. Elle aurait pu placer la moitié de la
responsabilité sur les épaules de Tommy, comme c’est le cas dans ce genre de
situation, mais il est parti. (p.8)
Ian n’est pas certain des raisons qui poussent les autorités à proposer une
thérapie réparatrice. Lui-même n’a jamais observé le moindre succès réel
découlant de ces procédés. Il n’a pu que constater que ceux qui subissent ces
cures échouent leur réhabilitation Ils finissent tous par se faire exécuter.
(p.37)
L’illusion a volé en éclats après avoir prononcé leurs vœux de mariage.
Comme si le « Oui » avait causé une rupture dans leur
relation. Comme si le contrat devant Dieu venait chasser l’innocence, la
passion et les remplaçait par autre chose de malsain. (p.55)
Elle se souvient de cette « pandémie ». Elle avait l’habitude
de la qualifier de telle, puisque le conservatisme social et le fanatisme
religieux avaient gangréné la société, réduisant petit à petit les libertés
individuelles à néant. (p.141)
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