dimanche 21 janvier 2024

Carnets de fuite d’Éliane Gagnon

 

Publié chez Libre expression le 28 janvier 2019

216 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Les fuites géographiques, les abus et les comportements destructeurs ont parsemé quelques périodes charnières de ma vie, plutôt sombres, mais m'ont permis de me rendre à la lumière. En quête perpétuelle de bonheur, je ne savais pas que l'obstacle majeur à mon développement et à mon évolution spirituelle et émotionnelle était, pendant tout ce temps, la dépendance. C'est ma route, du chaos à l'amour, que j'expose dans ce livre.

Eliane Gagnon a fumé son premier joint à onze ans. Insouciante, elle s'est laissé prendre dans le cercle vicieux de la vie de party. Pendant longtemps, elle a essayé d'arrêter de boire, de consommer, convaincue chaque fois que c'était pour de bon... Ç'a été un combat difficile. Mais elle touche enfin à la liberté ; elle est sobre depuis le 27 février 2016. C'est ce qu'elle raconte dans ce récit extrêmement personnel, où elle fait état de ses nombreuses fuites et de son cheminement vers la sobriété.

Mon avis

Si vous écoutiez l’émission Ramdam, vous connaissez sûrement l’auteure. Dans mon cas, je l’ai découverte lorsqu’elle est venue présenter cette oeuvre au salon de l’Outaouais. J’avais été touchée par son histoire (en fait, j’admire les gens qui améliorent leur vie au lieu de se plaindre), mais les biographies ou récits ne m'intéressaient pas à l’époque, mais je me suis procuré son livre l’an dernier lorsque j’avais envie de lire des récits de femmes inspirantes.

C'est loin d’être rose et ceux qui regardaient Ramdam risquent d’avoir un choc. Toutefois, c’est son évolution et le dilemme entre Lili-Love et Lili-Destroy qui m’ont le plus marqué. Même si je n’avais pas suivi la série, certains passages m’ont troublé et j'ai pensé à plusieurs reprises qu’elle est chanceuse d’être vivante.

Elle n’a pas toujours pris les meilleures décisions, mais cela pourrait être un cadeau à offrir à une adolescente pour lui montrer les conséquences que la drogue et l’alcool peuvent causer sans faire la leçon. Je crois qu'Élian Gagnon a trouvé les mots justes et choisis les bons événements pour faire réfléchir.

C’est un livre assez difficile à lire, mais nécessaire. Je le suggère surtout aux jeunes du secondaire. L’auteure dit qu’il ne s’agit pas d’une biographie, mais elle mentionne quelques passages de son enfance et son adolescence. Toutefois, la majorité du bouquin se déroule pendant sa vie adulte.

Extraits

Quand j’ai découvert l’écriture, j’ai compris qu’il y avait un remède au trou indéfinissable, à l’immense sentiment de vide que je ressentais en permanence au fond de mon âme. Je pouvais désormais le décrire en mots pour soulager mes maux et peut-être même expliquer l’origine de cette souffrance. Depuis, j’ai compris que ma vie ne serait plus jamais la même. (p.12)

Ma vision, c’est que le monde entier puisse créer, que les gens se donnent la liberté de mettre des mots sur leurs maux et que la vie soit un gigantesque terrain de jeu. L’imaginaire devient le personnage principal qui joue au ballon avec les mots les plus magiques, qui permettent de raconter les plus belles histoires. (p.14)

Mais soyons réalistes, on ne peut pas toujours avoir ce que l’on veut. Plus souvent qu’autrement, on se retrouve avec ce dont on a besoin, mais comme ce n’est pas ce qu’on veut, on croit qu’il faut se battre pour autre chose parce                 qu’on se sent incomplets ou, pire, brisés. (p.22)

Tellement de dégoût de mon univers que je veux rentrer sous le plancher ou juste prendre un billet d’avion et ne plus jamais revenir à ma réalité. (p.37)

Comme dans l’temps ou j’écoutais mes VHS de Disney pis que je rêvais en couleur, j’ai l’droit de mettre sur pause quand ça brasse, d’arrêter de reculer à tout bout de champ et d’avancer la casette le moins possible pour éviter l’anxiété. (p.174)


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