samedi 27 janvier 2024

Entrevue avec Alain Williamson


 

Crédit photo : Facebook

Biographie

Après des études en administration, Alain Williamson occupe différents postes reliés au domaine administratif et au service à la clientèle. Au début de la trentaine, une période de chômage, de deuil et de rupture sentimentale le force à une introspection profonde. Sa passion pour les livres, qu’il nourrit depuis son enfance, refait alors surface. En 1989, il fonce dans ce monde qui le fascine. Il occupe des postes de responsable du marketing et de directeur général de maisons d’éditions de Québec, tout en mettant sur pied sa propre maison : les Éditions le Dauphin Blanc, en 1991. Désireux de bien connaître le domaine du livre, il occupera des postes de libraire (il fonde notamment sa propre librairie en 1993, qu’il a par la suite cédé à un nouveau propriétaire en 1996), puis de représentant pour d’importants diffuseurs. Depuis 2000, il œuvre entièrement à sa maison d’édition, qui connaît alors un essor remarquable.

Intéressé par les arts, il écrit des chansons, joue de la guitare et s’adonne à la bande dessinée et à la photographie. Mais l’écriture demeure sa passion première. Il a jusqu’ici publié 16 livres en plus de traduire régulièrement des livres américains. Son livre Le Tableau de vie a connu un grand succès avec plus de 25 000 copies vendues et a atteint la tête des palmarès de livres au Québec en 2012. Plusieurs autres de ses livres connaissent de grands succès, dont La Villa des Miracles, Le Chamane d’Ek—Balam et Ho’oponopono : les 4 grandes lois spirituelles dévoilées. Il mène une quête spirituelle depuis plus de 50 ans, influencée particulièrement par les grandes religions et les courants populaires. Il a signé également durant 2 ans une chronique (simple comme bonheur) dans la revue québécoise VIVRE. Depuis 2013, il offre des conférences et des ateliers sur les sujets de ses livres.

 

Questions

Qu’est-ce qui vous a motivé à créer votre propre maison d’édition?

Je nourrissais depuis toujours deux grandes passions : les livres et la spiritualité. Au fil du temps, j’avais constaté que le domaine de la spiritualité (et non de la religion) n’était pas très exploité en édition à l’époque (on parle ici du début des années 90). Il y avait de la place sur le marché québécois pour une maison d’édition qui offrirait des livres de croissance personnelle et de spiritualité au sens large. Je voulais publier des livres qui m’auraient aidé moi-même, des livres que j’aurais aimé trouver en librairie et lire. Je voulais transmettre des connaissances et des valeurs pour aider les lecteurs à cheminer intérieurement. Aujourd’hui, la maison a 33 ans d’existence et a publié près de 1000 titres.

Mais je dirais que la principale inspiration est venue de mon épouse, Marie-Chantal, qui a vu en moi ce que j’ai mis du temps à voir moi-même. Son indéfectible appui est certainement le socle sur lequel j’ai pu bâtir ma carrière. D’ailleurs, le nom de la maison d’édition est venu après un rêve nocturne de Marie-Chantal.

Est-ce que votre métier d’éditeur influence votre écriture? Si oui, comment?

Oui et non, je dirais. Être éditeur dans le domaine qui me passionne a certainement eu une influence sur tous les aspects de ma vie, donc sur mon travail d’écriture. Comme éditeur, j’ai mis en marché des titres qui m’ont moi-même aidé et inspiré. Je pense entre autres au livre Les Codes de Vie que j’avais traduit de l’anglais et qui avait eu un fort impact sur mon parcours. C’est après la parution de ce livre (aujourd’hui épuisé) que j’ai enfin décidé d’écrire mes propres livres.

Mais lorsque j’écris un livre, je fais abstraction de mon métier d’éditeur. Je n’écris pas un livre en considérant son potentiel de succès ou de vente, mais plutôt pour traiter d’un sujet important, selon moi, et jamais le même. Si le livre me captive, il y a de fortes chances qu’il ait le même impact sur les lecteurs.

Quels défis avez-vous rencontrés lorsque vous avez écrit votre premier livre?

Certainement celui de me faire confiance. Le fameux syndrome de l’imposteur, j’ai connu ça. Je devais avoir confiance en mon potentiel d’écriture et surtout en ce que je voulais transmettre. Je devais acquérir la certitude de la valeur et de l’utilité de ce que j’avais à dire. Et même s’il est moins présent aujourd’hui, l’expérience aidant, ce défi se pointe toujours le bout du nez lorsque je commence l’écriture d’un nouveau livre.

Quels conseils donneriez-vous à un nouvel auteur?

Oh, il y en a beaucoup! Ils se retrouvent à peu près tous dans mon plus récent livre Écrire et être publié, qui est en fait le condensé d’un atelier sur le sujet et que j’ai donné un peu partout au Québec au fil des ans. Mais si je dois en nommer quelques-uns, je dirais de lire beaucoup afin d’étudier de quelle façon d’autres auteurs fignolent leurs textes, d’écrire énormément (c’est forgeant qu’on devient forgeron), de constamment améliorer son français et la construction du texte et, peut-être le plus important à mon sens, observer la vie autour de soi. Nous baignons dans un univers de personnages et de situations. Lorsqu’on prend le temps d’observer la vie, mille et un sujets de livres se présentent à nous.

Quelles sont vos sources d’inspiration?

La vie, justement! J’aime bien m’inspirer de ce qui se déroule … dans la vie en général ou dans ma propre vie! D’ailleurs, dans chacun de mes romans (ou récits initiatiques), on retrouve beaucoup d’éléments qui me sont très personnels et que les lecteurs ne peuvent pas toujours identifiés mais que mes proches reconnaissent. Des souvenirs de voyages, des lieux que j’ai visités, des expériences agréables ou difficiles, des passages de ma vie (que je maquille quelque peu pour servir l’histoire que je raconte)… Cela ajoute à la crédibilité de l’histoire, en plus d’être libérateur parfois!

Est-ce que vous écoutez de la musique pendant que vous écrivez? Si oui, avez-vous une chanson fétiche?

Pas nécessairement. En fait, je n’ai pas de routine d’écriture. Un auteur peut facilement devenir prisonnier de sa routine. Beaucoup d’auteurs ne peuvent écrire sans leur routine, certains ne peuvent le faire qu’en se retirant complètement du quotidien, par exemple. J’ai la chance d’avoir une grande facilité pour écrire. Je peux écrire presque n’importe où et dans n’importe quelle situation. C’est un grand avantage. Cela dit, j’aime parfois mettre une musique douce et sans parole, ou simplement écouter les sons de la nature, comme la mer lorsque je suis à la plage ou les oiseaux et la cascade lorsque je suis dans ma cour.

Quels sont vos prochains projets?

Oh, ils sont nombreux, comme toujours. J’ai toujours 3 ou 4 idées de livres en réserve dans mes tiroirs. Je les laisse mûrir et lorsqu’ils sont prêts (ou que je le suis!), j’en sors un et je m’y attelle. Mais depuis que j’ai eu des problèmes majeurs de santé (un AVC hémorragique en 2020), je travaille moins vite et moins assidument qu’auparavant.

Il y a aussi la maison d’édition que je continue de diriger et qui me passionne toujours autant. J’ai toutefois ralenti la cadence quelque peu depuis 2020, passant de 50 à 30 nouveautés annuellement.

Mais mon principal projet est de demeurer en santé et de vivre longtemps et paisiblement auprès de mon épouse et de mes enfants!

Ma chronique de Écrire et être publié

 


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