Biographie
Auteur de bandes dessinées inspirées de
l’histoire, Christian
Quesnel a publié Félix Leclerc : l’alouette en liberté (lauréat du Prix du CALQ -
Œuvre de l’année en Outaouais 2019), Vous avez détruit la beauté du
monde (lauréat du
Grand prix de la Ville de Québec - Bédéis Causa 2021, finaliste au Prix des
libraires du Québec 2021), Mégantic, un train dans la nuit (lauréat du Prix Éco-Fauve Raja
du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, Grand Prix de la
Ville de Québec - Bédéis Causa 2022) et plus récemment La cité oblique (texte : Ariane Gélinas) aux éditions Alto.
Trois fois lauréat du Prix du Conseil des arts et des lettres du Québec, il a
été le premier artiste en résidence au studio du CALQ à Londres. Il détient une
maîtrise en muséologie et pratiques des arts (bande dessinée) de l’Université
du Québec en Outaouais, où il est actuellement doctorant.
Crédit pour la photo et la biographie: Alto
Questions
Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir auteur de bandes
dessinées?
J’ai toujours aimé dessiner et surtout, raconter
des histoires illustrées. Bien sûr, j’ai pratiqué l’illustration à plusieurs
reprises et je continue à le faire mais je me définis davantage comme un
narrateur en images. J’ai grandi parmi des livres de toutes sortes mais la
bande dessinée a toujours occupé une grande place dans la bibliothèque de mon
enfance. J’ai eu immédiatement de la facilité à m’engager dans un récit de
bande dessinée et mon penchant vers le dessin m’a amené à faire de la bande
dessinée assez tôt, en cinquième année, avec des copains de classe. Nous avions
fait un premier collectif de bande dessinée que nous avions photocopié avec
l’aide de la direction de notre école. À mon grand regret, j’ai égaré ma copie
de cette première aventure en bande dessinée…
Quels défis avez-vous rencontrés lorsque vous avez travaillé
sur votre premier projet?
Lorsque j’ai commencé, il y avait très peu de
structures éditoriales spécialisées en bande dessinée. Il se publiait donc peu d’albums
annuellement. Heureusement, il y avait le programme Explorations du Conseil des arts du Canada qui avait été créé
expressément pour les artistes débutants dont le CV était très mince ou même
inexistant. Ça m’a permis de décrocher ma première bourse de création pour
créer mon premier album Le crépuscule des
Bois-brûlés qui a été publié chez la défunte maison d’édition Le Vermillon
à Ottawa.
Aussi, au début, j’étais complètement terrorisé à l’idée de
parler en public et lorsque mon premier album est paru, j’ai dû aller donner
des entrevues médiatiques et participer à des tables-rondes sur des scènes. Ça n’a
pas été facile et ça a pris de nombreuses années pour que je sois à l’aise à
prendre la parole en public. Bizarrement, c’était un aspect du travail d’auteur
de bande dessinée que je ne soupçonnais pas à mes débuts!
Quels conseils donneriez-vous à une personne qui
souhaiterait se lancer dans ce domaine?
Ne pas avoir peur de travailler de longues
journées, d’explorer son médium et surtout, de bien choisir les sujets qu’on
veut aborder dans nos récits. Si on veut mettre toutes les chances de notre
côté, il y a un excellent baccalauréat en bande dessinée offert par l’École
multidisciplinaire de l’image à l’UQO. Tous les aspects de la bande dessinée y
sont abordés, de la scénarisation aux relations avec les éditeurs en passant
par les cours de dessin. Y étudier, c’est aussi développer un réseau car on est
entouré de futurs auteurs de BD comme nous et en plus, les professeurs et
chargés de cours sont des gens actifs dans le milieu de la bande dessinée
québécoise. Il n’est pas rare que des étudiants qui terminent le bac soient
déjà en train de travailler avec des éditeurs sur un premier album!
Quelles sont vos principales sources d’inspiration?
Pour être honnête, tout m’inspire. Je dirais que
plusieurs artistes visuels m’inspirent mais très peu d’auteurs de BD. Je
regarde surtout ce qui se fait au niveau des découpages graphiques et de
certaines expérimentations narratives qui, souvent, sont des exercices de style
pour initiés. J’aime adapter ces exercices et les mettre dans des récits
destinés au grand public comme dans Mégantic,
un train dans la nuit (éd. Écosociété). Ça met en valeur les forces et les
spécificités du médium de la bande dessinée.
Qu’est-ce que vous appréciez le plus dans l’univers de la bande dessinée?
J’aime le fait que la bande dessinée est un médium encore jeune qui n’a pas encore tout déployé tout son potentiel. La théorisation du médium date de la fin des années 1960 ce qui est très tardif. Le cinéma, par exemple, est né en même temps que la bande dessinée et déjà dans les années 1920, on théorisait sur ce médium. La théorisation permet une meilleure compréhension du dispositif de la bande dessinée et du déploiement du récit par des images séquentielles : c’est ce qui m’intéresse le plus dans la bande dessinée.
Quels sont vos prochains projets?
Je suis actuellement en train de terminer une
bande dessinée documentaire sur Dédé Fortin qui devrait sortir aux éditions
Moelle graphik en novembre 2023. C’est un immense travail de recherche qui m’a
permis d’aller au-delà de la simple icône que tout le monde connaît. Le but
était de faire découvrir l’homme derrière l’artiste de façon intime. J’assume
le scénario de celui-ci en plus des images. C’est une très grande
responsabilité car les proches d’André Fortin, ceux qui l’ont aimé, m’ont
accordé leur confiance… J’espère être à la hauteur… Par la suite, j’entamerai
le travail autour de l’adaptation d’un roman de Jules Verne qui devrait
représenter environ 80 pages. Sans répéter ce qui a déjà été fait car ce n’est
pas mon genre de refaire deux fois la même chose, ce sera dans la même veine
que La cité oblique qui est sorti en
septembre dernier chez Alto.
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