Biographie
Charles-André Marchand, né en 1961 à Montréal (Québec), est un communicateur, narrateur,
scénariste, romancier, journaliste et animateur. Il est président de Communications Camdan, une entreprise qui fournit
divers services de communications pour les médias et les entreprises. Depuis
juillet 2016, il est de retour à la radio à titre de membre de l'équipe du 91,9
Sports à Montréal
Parallèlement il continue de prêter sa voix à différents travaux, que ce
soit pour le compte des publicités de Jaguar, de Easton ou pour des doublages
de documentaires américains qui se retrouvent tantôt sur les écrans des avions
d'Air Canada, tantôt sur nos écrans à Canal-D, Canal-Savoir ou RDS. Il est
présentement sous contrat avec diverses maisons de production pour la recherche
et une participation à l'écriture de nouvelles séries télévisuelles
documentaires sur différents sujets de société pour des chaînes spécialisées
comme Canal-D, Historia et autres. On peut aussi l'entendre comme traducteur
pour le compte de plusieurs chaînes de télévision du Canada anglais comme
CTV-News, TSN, BNN et als ainsi que pour plusieurs entreprises nationales et
internationales.
Polyvalent et fier de l'être, Charles-André Marchand a été, entre autres
choses, la voix des Alouettes de Montréal et des Carabins de l'Université de
Montréal la radio pendant une dizaine d'années. Il fut aussi annonceur-maison
du Grand Prix du Canada de Formule Un pendant plus de dix ans et fut Directeur
du marketing et du Développement des Affaires au réputé club privé de golf
Hillsdale dans les Basses-Laurentides.
Sous contrat avec la prestigieuse maison d'édition AdA, il a publié en 2017
l'autobiographie du pilote automobile Bertrand Godin, intitulée "Piloter
son Avenir" juste à temps pour le Salon du Livre de l'Estrie, puis, un
mois plus tard, un premier roman, intitulé "Zivanka de Mazowiecki",
tome initial de la série historico-fantastique "Les Funérailles des
Dieux". L'année suivante, il a publié la suite de cette série, "La
Madone des Étoiles". Il est aussi l'auteur de Pègre Qc, une série
consacrée à l'histoire du crime organisé au Québec de la Nouvelle-France à nos
jours. Il aussi prêté sa plume à Rémy Couture pour "Le Maquilleur de
l'horreur ou quand l'art devient criminel", toujours publié chez AdA.
L’automne dernier, avec Katherine Girard, ils procédaient au lancement des deux
premiers tomes de la romance historique Arcade et Gail : « Les amours
impossibles » et « Les âmes brisées ».
Crédit : Charles-André Marchand —
Wikipédia (wikipedia.org)
Questions
D’où vous vient votre intérêt pour l’histoire et le sport?
J’ai toujours été fasciné par l’histoire. En prime j’ai eu le luxe
d’avoir au Collège Notre-Dame (collège privé sur Queen Mary Rd), d’avoir des
profs comme André Hains et Marcel Trudel. Puis au CÉGEP, il y avait Suzanne
Trudel, professeure d’histoire de l’art qui m’a fait découvrir des peintres
comme Boesch et Bruegel. Ces gens-là
m’ont fait adorer l’histoire et surtout, ils m’auront fait découvrir que c’est
beaucoup plus que des dates mais qu’il y a des êtres humains, en chair et en os,
avec leurs qualités mais aussi leurs défauts, qui l’ont fasciné. Prenez Pègre
QC par exemple, on y découvre que Montréal avait beau être la ville des mille
clochers d’église, nos aïeux ne devaient pas être si vertueux que ça puisqu’il
y avait dans le Red Light plus de huit cent bordels. Pas certain qu’il y a
autant de bordels en 2022 dans toute la province de Québec. Nos grands-pères et
arrières grands-pères avaient beau aller à la messe tous les dimanches,
certains avaient bien des péchés à se faire pardonner ou à confesser! Pour ce
qui est du sport, je suis né dedans. Mon père, mes oncles, mes tantes avaient tous
des billets de saison pour le Canadien, les Expos, les Alouettes et même le
Manic (club de soccer). J’ai assisté à mon premier match de hockey au Forum une
veille de Noël, au milieu des années soixante. J’avais cinq ans et je m’en
souviens comme si c’était hier. Je revois les éclairages fascinants à
l’intérieur du Forum, la blancheur de la patinoire que la télévision, même en
couleur, de l’époque, ne montrait pas dans toute sa splendeur. J’étais au Parc Jarry pour le tout premier
match à domicile des Expos en 1969, l’été de mes huit ans. J’ai aussi vibré le
31 décembre 1975 lors du magnifique match de 3-3 entre le Canadien et l’équipe
de l’Armée Rouge. Vladislav Tretiak avait eu droit à une ovation debout et je
me souviens de l’avoir vu pleurer face à un tel hommage donné par l’ennemi
capitaliste. Ma famille avait des billets pour à peu près tous les événements
des Jeux Olympiques de 1976 alors j’ai été témoin des exploits de Nadia
Comaneci (gymnastique), Sugar Ray Leonard (boxe) et Kornelia Ender (natation).
C’était l’été de mes quinze ans et comme des millions de petits garçons,
j’étais follement et secrètement amoureux de la belle Nadia Comaneci! J’ai
découvert la course automobile avec le personnage de bande dessinée Michel
Vaillant et je n’ai pas manqué un seul Grand Prix du Canada à l’île Notre-Dame
depuis 1978. Deux ans plus tard j’amorçais ma carrière de commentateur sportif
à la radio à CJMS. Ajoutez à cela qu’au Collège Notre-Dame, le sport était, du
moins à mon époque, une matière obligatoire, comme le français ou les
mathématiques. Nous avions une période de sport par jour, cinq jours semaine.
Nous changions de plateau à chaque semaine : piscine, gymnase, aréna,
pistes et pelouse, dojo, etc. Nous avions aussi un chalet dans les Laurentides
alors très tôt j’ai été passionné des sports de glisse que ce soit le ski alpin
ou le ski de fond.
Quels défis avez-vous
rencontrés lorsque vous avez écrit votre série : Les amours impossibles avec
Katherine Girard?
La technologie aura gommé le plus grand défi qui était la distance qui
nous sépare. Katherine, son conjoint et leurs deux filles habitent dans le
centre-du-Québec et moi et ma conjointe sommes dans l’ouest de Montréal. Nous
sommes à plus de cent-cinquante kilomètres un de l’autre. Elle est enseignante
à Drummondville alors que moi mon univers professionnel gravite en plein cœur
du centre-ville de la métropole. Mais grâce à la magie du web, nous pouvons
faire irruption dans le texte quand nous avons du temps pour écrire. Dans son
cas c’est souvent très tôt le matin alors que de mon côté c’est davantage en
fin de journée, en soirée ou même en pleine nuit. En ce sens, on se complète
très bien. Et toujours grâce à la technologie on peut se faire des courtes
réunions sur Facetime pour discuter de l’évolution de l’histoire et des
personnages, corriger le tir lorsque nécessaire. En fait, j’oserais même dire
que Katherine et moi sommes un couple littéraire parfait. Au point où il
m’arrive de me demander qui a écrit quoi. Écrire à quatre mains c’est une
épiphanie, je le répète. Surtout quand c’est écrit par un gars et une fille.
Elle rend les personnages féminins tellement plus formidables, plus nuancés. Je
donne une autre dimension aux personnages masculins. Je suis avant-tout un
scénariste, formation en cinéma en Film Production à l’université Concordia
oblige. Katherine est une lettrée, professeure de littérature au CEGEP oblige.
Mais pour ce qui est de nous deux ça se fait sans heurt. Ça coule de source. Nous sommes deux complices, deux amis qui
laissent leurs égos dans le vestiaire en tout temps. C’est aussi ça la clé. Il
faut beaucoup d’humilité pour écrire à quatre mains. Il faut que les deux
soient au service de l’histoire. Je dirais aussi que la différence d’âge, donc
de vécu, ajoute beaucoup. Je suis un papy âgé de soixante ans dont les trois
enfants sont âgés de 27, 29 et 33 ans. Katherine est une jeune maman au début
de la quarantaine. Si j’ajoute celle que je surnomme notre directrice de
conscience, notre réviseure éditoriale Catherine Lemay qui est dans la
vingtaine, je crois que ça donne encore plus de relief et de crédibilité au
récit. C’est trois générations, trois perspectives, qui réfléchissent au
produit final et c’est tant mieux. Au final, ça donne des romans totalement
différents de ce que nous avions jusqu’ici écrit, chacun de notre côté, Katherine
et moi, en solo. Nous apprécions tellement l’expérience que ce qui devait
n’être qu’une trilogie sera une véritable série. Je vous l’annonce en primeur,
nous sommes à finir le tome 3 et déjà nous commençons à cogiter le tome 4. Dieu
sait où ça s’arrêtera!
Combien de temps cela vous
a-t-il pris pour écrire votre série Pègre Qc? Est-ce que cela vous a demandé énormément
de recherche?
On ne peut pas compter ses heures quand on écrit. Oui, il y a de la
recherche, du gros travail à faire à éplucher les journaux et les documents de
la BaNQ (Bibliothèques et Archives
Nationales du Québec) que ce soit pour mes romans ou pour Pègre QC. Mais j’aime
ça. Je trouve que les journaux d’époque nous offrent un vrai portrait de la
société que les manuels d’histoire, justement parce qu’on y découvre ce qui
passionnait le monde ordinaire. Pis entre toi et moi, ne le répète à personne,
il m’arrive d’utiliser des informations glanées dans un journal pour les
récupérer dans un autre ouvrage. Oui, je suis fou de même. En fait, le
journaliste en moi est toujours un peu fouine quand je m’aventure dans les
archives. Je pars à la recherche d’une information bien précise mais rapidement
je me laisse distraire par une nouvelle, une publicité voire même la météo de
cette journée-là de 1920 ou 1921. Je prends des notes. Je noircis mes calepins
en me disant que ça pourrait un jour me servir. S’il y a une constante chez
moi, que ce soit des séries documentaires comme Pègre QC, des romans comme les
Funérailles des Dieux ou Arcade et Gail c’est qu’il y a toujours une trame de
fond ancrée dans l’histoire avec des personnages bien réels comme Pie IX, le
Frère André, Émile Zola ou le maire Médéric Martin. J’aime raconter des
histoires mais j’aime aussi les épicer de faits historiques. J’aime humaniser
l’histoire, la rendre vivante et qui sait, peut-être donner le goût aux
lectrices et lecteurs de s’y intéresser, de la redécouvrir loin des livres qui
leur furent imposés à l’école. Pour moi c’est important de placer mes
personnages un contexte factuel. Même dans les quelques romans coquins que j’ai
commis, sous un nom d’emprunt, je m’amuse en amenant mes personnages à
rencontrer des célébrités ou des gens qui ont marqué leur époque. Cela dit,
compter nos heures c’est absolument impossible pour un écrivain. Un professeur
de scénarisation avait déjà dit à la blague que même quand il regarde par la
fenêtre la neige tomber, l’auteur travaille. Le cerveau est toujours allumé,
réceptif à des éléments susceptibles d’être éventuellement intégrés à une
histoire. Plus jeune je noircissais mes calepins de notes dans l’autobus en
allant ou en revenant de l’école, en inventant une vie aux gens qui étaient
assis devant moi, en leur imaginant un nom, une profession, une vie de famille.
Tous les auteurs sont un peu des vampires intellectuels. La recherche n’est qu’une partie du travail de
création. Il faut d’abord être passionné. Je préfère faire de la recherche et
écrire que d’aller frapper des p’tites balles blanches dans un club de golf. Au
final, ça me détend davantage et ça me coûte drôlement moins cher.
Aimeriez-vous écrire une série
sur le sport, si oui, sur quel sport en particulier?
Si c’était le cas ce serait où la course automobile ou le football. Malheureusement,
je crois que de nombreuses œuvres dramatiques ont été basées sur ces sports
alors il me faudrait vraiment avoir un angle bien particulier. J’ai dans mes
cartons un roman destiné à un public jeunesse qui porte sur le football mais il
y manque encore quelques ingrédients pour que j’aie envie de le soumettre à mon
éditeur. De toute façon, entre la suite de Pègre QC et celle d’Arcade et Gail,
j’ai beaucoup de pain sur la planche pour les mois à venir.
Quelles sont les différences
entre écrire un roman et écrire pour la télévision?
C’est une très bonne question. Je dirais qu’un bon roman doit, en 2022,
se lire comme on embarque dans une bonne série télévisuelle. Il faut que ça
bouge, qu’il y ait des rebondissements. Cela dit, il faut aussi donner
l’impression à nos lectrices et lecteurs, qu’ils voient les personnages.
Contrairement à la télévision, il faut les décrire juste assez pour que chacune
et chacun voient leur propre distribution de rôles. Mais au final, que ce soit
au cinéma, à la télévision ou dans les romans il faut que l’histoire soit bien
ficelée, il faut que les gens y croient. En fait, que ce soit à la radio, à la
télévision ou dans l’écriture, nous n’avons jamais le droit d’être
« plate ». C’est aussi simple que ça. Les gens sont trop occupés, la
vie va trop vite pour offrir un divertissement ennuyeux quelle que soit la plateforme,
quel que soit le médium.
Quels sont vos prochains
projets?
On est à mettre la touche finale, Katherine et moi, au 3e tome
d’Arcade et Gail. Ça devrait être terminé au cours des prochaines semaines. Ensuite
je m’attaque aux 3e et 4e tomes de Pègre QC. Le troisième
est presque complété et la structure du quatrième déjà bien établie alors ça
devrait être terminé au cours de la prochaine année. Par la suite, il y a le
quatrième tome d’Arcade et Gail qui sera en chantier et j’ai encore la série
Les Funérailles des Dieux à compléter avec les 3e et 4e
tomes. Au final, il devrait y en avoir six. Sans compter que j’ai quelques
autres projets en tête dont je ne veux pas parler pour le moment. Il faut bien
que je vous réserve quelques surprises. Alors disons que je ne manquerai pas
d’ouvrage au cours des prochaines années.
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