dimanche 26 décembre 2021

Shuni de Naomi Fontaine

 


Publié chez les éditions Mémoire d’encrier le 4 septembre 2019

151 pages

4e de couverture

Naomi Fontaine écrit une longue lettre à son amie Shuni, une jeune Québécoise venue dans sa communauté pour aider les Innus. Elle convoque l'histoire. Surgissent les visages de la mère, du père, de la grand-mère. Elle en profite pour s'adresser à Petit ours, son fils. Les paysages de Uashat défilent, fragmentés, radieux. Elle raconte le doute qui mine le coeur des colonisés, l'impossible combat d'être soi. Shuni, cette lettre fragile et tendre, dit la force d'inventer l'avenir, la lumière de la vérité. La vie est un cercle où tout recommence.

Mon avis

Je remercie ma collègue booktubeuse pour ce magnifique cadeau. Je désirais ouvrir mes horizons et ce livre a comblé mes attentes. Depuis les dernières années, on mentionne régulièrement les communautés autochtones aux nouvelles et je souhaitais en apprendre davantage sur les Innus. Elle écrit des lettres à son amie Shuni qui va déménager sous peu près de cette communauté et quelques-unes à son fils qu’elle appelle affectueusement Petit Ours. Chacune d'entre elles m’ont touchées à leur façon.

L’auteure partage ses souvenirs et on peut facilement ressentir la même chose qu’elle en prenant le temps de déguster chacun des mots. Les descriptions sont directes et courtes, elle ne tourne pas autour du pot et va au fond du sujet qu’elle discute avec son entourage. C’est différent du style Journal intime qu’on retrouve dans les romans jeunesse, mais j’ai noté quelques similarités. C’est écrit à la première personne et on n’obtient pas de réponse du destinataire. Par contre, l’auteure décrit des réactions et des questions de son fils.

Les deux sujets qui en ressortent sont la famille et la communauté. Les parents, les grands-parents, les frères et la sœur de Naomi Fontaine sont des personnages secondaires du récit, mais on voit qu’elle tient énormément à eux.

C’est la première fois que je lis un livre qui n’est pas une correspondance à deux sens et le deuxième qui parle de la communauté innue. J’aurais aimé en apprendre plus, mais j’ai passé un excellent moment. Je le recommande à ceux qui souhaitent élargir leurs horizons.

Extraits

On m’a demandé quel était le plus beau mot de la langue française. Le voici Liberté. C’est un mot qui n’existe pourtant pas dans ma langue. La liberté est un concept intrinsèque à tout ce qui existe dans notre vision du monde. (p.19)

Rarement, les gens me perçoivent comme un individu unique. Dans un groupe, on ne m’appelle pas par mon nom. On dira l’Indienne, l’Innue, l’Autochtone. Si je tombe, c’est tous les autres qui tombent avec moi. Si je me tiens debout, ils sauront que nous sommes résistants. (p.110)


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