Publié chez les
éditions Mémoire d’encrier le 4 septembre 2019
151 pages
4e
de couverture
Naomi Fontaine
écrit une longue lettre à son amie Shuni, une jeune Québécoise venue dans sa
communauté pour aider les Innus. Elle convoque l'histoire. Surgissent les
visages de la mère, du père, de la grand-mère. Elle en profite pour s'adresser
à Petit ours, son fils. Les paysages de Uashat défilent, fragmentés, radieux.
Elle raconte le doute qui mine le coeur des colonisés, l'impossible combat
d'être soi. Shuni, cette lettre fragile et tendre, dit la force d'inventer
l'avenir, la lumière de la vérité. La vie est un cercle où tout recommence.
Mon avis
Je remercie ma
collègue booktubeuse pour ce magnifique cadeau. Je désirais ouvrir mes horizons
et ce livre a comblé mes attentes. Depuis les dernières années, on mentionne
régulièrement les communautés autochtones aux nouvelles et je souhaitais en
apprendre davantage sur les Innus. Elle écrit des lettres à son amie Shuni qui
va déménager sous peu près de cette communauté et quelques-unes à son fils
qu’elle appelle affectueusement Petit Ours. Chacune d'entre elles m’ont
touchées à leur façon.
L’auteure partage
ses souvenirs et on peut facilement ressentir la même chose qu’elle en prenant
le temps de déguster chacun des mots. Les descriptions sont directes et
courtes, elle ne tourne pas autour du pot et va au fond du sujet qu’elle discute
avec son entourage. C’est différent du style Journal intime qu’on retrouve dans
les romans jeunesse, mais j’ai noté quelques similarités. C’est écrit à la
première personne et on n’obtient pas de réponse du destinataire. Par contre,
l’auteure décrit des réactions et des questions de son fils.
Les deux sujets
qui en ressortent sont la famille et la communauté. Les parents, les
grands-parents, les frères et la sœur de Naomi Fontaine sont des personnages
secondaires du récit, mais on voit qu’elle tient énormément à eux.
C’est la première
fois que je lis un livre qui n’est pas une correspondance à deux sens et le
deuxième qui parle de la communauté innue. J’aurais aimé en apprendre plus,
mais j’ai passé un excellent moment. Je le recommande à ceux qui souhaitent
élargir leurs horizons.
Extraits
On m’a demandé
quel était le plus beau mot de la langue française. Le voici Liberté. C’est un
mot qui n’existe pourtant pas dans ma langue. La liberté est un concept
intrinsèque à tout ce qui existe dans notre vision du monde. (p.19)
Rarement, les gens
me perçoivent comme un individu unique. Dans un groupe, on ne m’appelle pas par
mon nom. On dira l’Indienne, l’Innue, l’Autochtone. Si je tombe, c’est tous les
autres qui tombent avec moi. Si je me tiens debout, ils sauront que nous sommes
résistants. (p.110)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire