Crédit : Marie-Sissi Labrèche
Biographie
Elle commence des
études dans diverses directions avant d'obtenir finalement une maîtrise en création littéraire sur le roman,
et en particulier l'auto-fiction, à l'Université du Québec à Montréal.
Elle est aussi
journaliste jusqu'en 2008 pigiste pour
des magazines, notamment pour le magazine Clin d’œil. Ses nouvelles sont
publiées dans des revues littéraires québécoises
(Stop, XYZ, Nouvelles fraîches).
Son premier
roman, Borderline, est fort remarqué par la critique. Son œuvre est déjà
traduite en allemand, en russe, en néerlandais et en grec. Elle est aussi
coscénariste du film Borderline adapté de ses deux premiers romans
(production Max Films).
Elle est aussi
l'auteure d'une longue fiction, Montréal et moi (2004).
Crédit : Marie-Sissi
Labrèche — Wikipédia (wikipedia.org)
Questions
Quelles sont
les différences entre écrire un roman et un scénario ?
MSL : Les
différences sont énormes. Le scénario ne veut pas de littérature, pas de
métaphore. Le scénario est un document qu’on peut écrire presque comme un mode
d’emploi. On veut voir ce que fera le personnage, qu’elle est le contexte de la
scène. C’est presqu’un document technique. Pour une écrivaine comme moi, écrire
un scénario, c’est parfois comme se couper un bras. Je ne peux pas injecter des
jeux de mots, tordre la langue. Le roman, c’est beaucoup plus mon univers, mon
petit lieu où je suis moi-même, où je me sens bien, où mes ailes peuvent se
déployer.
Quels défis
avez-vous rencontrés lors de l’écriture du scénario de Borderline ?
MSL : Le
plus difficile était de mettre en image ce qui se passait dans la tête de
l’héroïne. Borderline est presqu’un long monologue d’une fille qui se bat
contre ses démons. Alors comment
traduire ça à l’image. Il a fallu créer des personnages qui n’existaient pas,
comme Caroline, la meilleure amie de Kiki. Créer aussi des moments qui nous
permettraient de comprendre le fameux Borderline de l’héroïne, comme ses
rencontres aux sexoliques anonymes qui n’existent pas dans le livre.
Lorsque vous
aviez écrit Borderline, est-ce que vous vous attendiez à ce qu’il devienne un
film ?
MSL : Non,
pas du tout. D’ailleurs, mon premier roman qui a été acheté pour devenir un
film était La brèche. Mais durant l’écriture du scénario, on (la réalisatrice
Lyne Charlebois et moi) voyait bien que ça n’allait pas, il manquait quelque
chose, et ce qui manquait c’était l’enfance de l’héroïne qui allait permette de
comprendre pourquoi Kiki se contentait d’une relation de secondaire main avec
son professeur. C’est la réalisatrice qui a eu l’idée de rassembler Borderline
et La brèche pour en faire un film. Et elle a eu raison.
Quelles ont
été vos inspirations pour 225 milligrammes de moi ?
MSL : «Une
vie avec ça» Voilà ce que j’avais en tête tout au long de l’écriture du roman.
Je voulais écrire un roman qui parle de mes fragilités mentales. Mais le point
de départ est vraiment cette conférence à l’UQAM à laquelle on m’avait demandé
de participer : Les hautes études et les maladies mentales. De voir des
tas de belles filles, intelligentes, à la maîtrise et au doctorat aux prises
avec divers troubles mentaux, ça m’avait immensément touchée. J’avais eu
l’impression enfin d’avoir trouvé ma gang, ma gang de filles déglinguées. Je
n’étais pas seule.
Avez-vous eu
un droit de regard sur la traduction de vos romans avant qu’ils partent
pour l’imprimeur ?
MSL :
Non.
Quels conseils
donneriez-vous à un nouvel auteur ?
MSL : Oh
boy ! Je déconseille à mon jeune garçon de devenir écrivain. C’est une
vocation qui nous gruge de l’intérieur. Par contre, si écrire, c’est plus fort
que soi, que tout, alors il faut y plonger tête première.
Quels sont vos
prochains projets ?
MSL :
J’essaie de terminer un film policier. Et si tout se passe bien, c’est Stéphane
Lapointe qui en sera le réalisateur. Et j’ai évidemment d’autres romans en tête
dans lesquelles je serai fort probablement le personnage principal.
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