mardi 14 septembre 2021

Entrevue avec Marie-Sissi Labrèche

 


Crédit : Marie-Sissi Labrèche

Biographie

Elle commence des études dans diverses directions avant d'obtenir finalement une maîtrise en création littéraire sur le roman, et en particulier l'auto-fiction, à l'Université du Québec à Montréal.

Elle est aussi journaliste jusqu'en 2008 pigiste pour des magazines, notamment pour le magazine Clin d’œil. Ses nouvelles sont publiées dans des revues littéraires québécoises (Stop, XYZ, Nouvelles fraîches).

Son premier roman, Borderline, est fort remarqué par la critique. Son œuvre est déjà traduite en allemand, en russe, en néerlandais et en grec. Elle est aussi coscénariste du film Borderline adapté de ses deux premiers romans (production Max Films).

Elle est aussi l'auteure d'une longue fiction, Montréal et moi (2004).

Crédit : Marie-Sissi Labrèche — Wikipédia (wikipedia.org)

Questions

Quelles sont les différences entre écrire un roman et un scénario ?

MSL : Les différences sont énormes. Le scénario ne veut pas de littérature, pas de métaphore. Le scénario est un document qu’on peut écrire presque comme un mode d’emploi. On veut voir ce que fera le personnage, qu’elle est le contexte de la scène. C’est presqu’un document technique. Pour une écrivaine comme moi, écrire un scénario, c’est parfois comme se couper un bras. Je ne peux pas injecter des jeux de mots, tordre la langue. Le roman, c’est beaucoup plus mon univers, mon petit lieu où je suis moi-même, où je me sens bien, où mes ailes peuvent se déployer.

Quels défis avez-vous rencontrés lors de l’écriture du scénario de Borderline ?

MSL : Le plus difficile était de mettre en image ce qui se passait dans la tête de l’héroïne. Borderline est presqu’un long monologue d’une fille qui se bat contre ses démons.  Alors comment traduire ça à l’image. Il a fallu créer des personnages qui n’existaient pas, comme Caroline, la meilleure amie de Kiki. Créer aussi des moments qui nous permettraient de comprendre le fameux Borderline de l’héroïne, comme ses rencontres aux sexoliques anonymes qui n’existent pas dans le livre.

Lorsque vous aviez écrit Borderline, est-ce que vous vous attendiez à ce qu’il devienne un film ?

MSL : Non, pas du tout. D’ailleurs, mon premier roman qui a été acheté pour devenir un film était La brèche. Mais durant l’écriture du scénario, on (la réalisatrice Lyne Charlebois et moi) voyait bien que ça n’allait pas, il manquait quelque chose, et ce qui manquait c’était l’enfance de l’héroïne qui allait permette de comprendre pourquoi Kiki se contentait d’une relation de secondaire main avec son professeur. C’est la réalisatrice qui a eu l’idée de rassembler Borderline et La brèche pour en faire un film. Et elle a eu raison.

Quelles ont été vos inspirations pour 225 milligrammes de moi ?

MSL : «Une vie avec ça» Voilà ce que j’avais en tête tout au long de l’écriture du roman. Je voulais écrire un roman qui parle de mes fragilités mentales. Mais le point de départ est vraiment cette conférence à l’UQAM à laquelle on m’avait demandé de participer : Les hautes études et les maladies mentales. De voir des tas de belles filles, intelligentes, à la maîtrise et au doctorat aux prises avec divers troubles mentaux, ça m’avait immensément touchée. J’avais eu l’impression enfin d’avoir trouvé ma gang, ma gang de filles déglinguées. Je n’étais pas seule.

Avez-vous eu un droit de regard sur la traduction de vos romans avant qu’ils partent pour l’imprimeur ?

MSL : Non.

Quels conseils donneriez-vous à un nouvel auteur ?

MSL : Oh boy ! Je déconseille à mon jeune garçon de devenir écrivain. C’est une vocation qui nous gruge de l’intérieur. Par contre, si écrire, c’est plus fort que soi, que tout, alors il faut y plonger tête première.

Quels sont vos prochains projets ?

MSL : J’essaie de terminer un film policier. Et si tout se passe bien, c’est Stéphane Lapointe qui en sera le réalisateur. Et j’ai évidemment d’autres romans en tête dans lesquelles je serai fort probablement le personnage principal.

Ma chronique 

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