samedi 24 juillet 2021

Entrevue avec Marie-Ève Bourassa

 


Crédit : www.leseditionsdelabagnole.com/marie-eve-bourassa/auteur/bour1203

Biographie

Romancière et scénariste, Marie-Eve Bourassa est l'auteure de la trilogie Red Light, Prix Arthur-Ellis du meilleur roman policier canadien en français et Prix Jacques-Mayer de la Société du roman policier de Saint-Pacôme.

Crédit : Marie-Eve Bourassa : écrivain, auteur | VLB éditeur (edvlb.com)

Questions

Quelles sont tes inspirations lorsque tu écris?

J’en ai plusieurs. La culture en générale est une grande source d’inspiration : quand je vois une bonne pièce de théâtre, quand je lis un livre incroyable, quand je regarde un film marquant, ça me donne immanquablement le goût d’écrire. Par exemple, c’est après avoir lu Chandler et Hammett que j’ai décidé, il y a quelques années, d’écrire un premier roman policier (qui s’est transformé en trilogie). L’univers des frères Coen m’a donné envie d’écrire Tout écartillées. Et après avoir visionné la série Freaks and Geeks, j’ai eu envie d’écrire pour les ados. D’écrire quelque chose qui aurait parlé à l’ado que j’ai été (et que j’ai l’impression d’être encore, parfois!)

La musique est aussi une grande source d’inspiration. Il y en a un peu partout, dans mes écrits, même si je n’écris pas systématiquement avec de la musique – j’ai la concentration trop fuyante pour ça. Mais certaines chansons m’inspirent certains passages, certaines «scènes».

Selon toi, quelles sont les différences entre écrire pour les adolescents et pour les adultes?

C’est une bonne question! Le premier conseil qu’on m’a donné, quand je me suis lancé dans l’écriture de Parasites, c’est de ne rien forcer. En sommes, écrire pour les ados ou pour les adultes, c’est la même chose : il faut rester dans la vérité. Évidemment, les thématiques peuvent changer un peu. Par exemple, quand on est jeune, les peines d’amour sont plus violentes; les sentiments, plus vifs. Je dirais qu’il faut arrêter de regarder tout ça avec des yeux d’adultes un peu trop rationnels et essayer de se souvenir comment on vivait chacune de nos fins du monde. Bref, rester dans la vérité.

D’où t’es venu l’idée du titre pour ta série jeunesse : La Guêpe?

J’avais déjà eu l’idée de faire un roman qui parlerait de défis en ligne, un peu comme le défi Momo ou The Blue Whale Challenge et je cherchais justement comment mettre en scène ce genre d’appli/site. Et puis j’ai pensé aux insectes parasitaires. J’avais regardé un inquiétant documentaire, il y a de ça plusieurs années, à propos des parasites – j’en suis encore traumatisée! Bref, je trouvais qu’il y avait quelque chose de fascinant là-dedans, dans cette idée d’un parasite qui réussit à contrôler totalement son hôte. Il y avait un lien à faire justement avec les téléphones, etc. J’ai alors fait de la recherche et j’ai découvert l’existence de la guêpe émeraude. Bingo!

Est-ce que tu fais beaucoup de recherche avant de te lancer dans l’écriture d’un roman?

Je fais toujours de la recherche, oui, et la quantité dépend bien sûr du sujet. Pour La Guêpe, j’ai fait de la recherche sur les applications, les défis en ligne… J’ai aussi tenté de suivre le plus possible l’actualité et ce qui touchait à ma thématique.

Pour des romans comme Red Light, ou Tout écartillées, dont l’action se déroule dans les années 1920-1930 et 1976, la recherche prend différentes formes. Il y a dans un premier temps la recherche historique. Puis celle qui touche à l’intrigue, à l’enquête… Il y a beaucoup, beaucoup de recherche, en somme! Et il faut faire attention de ne pas tomber dans le piège et d’alourdir l’histoire avec toutes ces informations. Par exemple, pour le deuxième tome de la trilogie Red Light, je me suis inspirée d’un crime qui a réellement eu cours en 1924 et qu’on a surnommé le «vol du siècle». Même si mon roman est de la fiction, et que j’ai changé quelques faits pour les besoins de l’histoire, je voulais que ça reste plausible et le plus près possible de la vérité. J’ai donc tous lu les articles qui avaient été écrits dans La Patrie au sujet de ce vol, ce qui couvrait le vol, l’enquête, le procès… Bref, pas loin d’une centaine d’articles!

Si un lecteur venait de te découvrir, lequel de tes romans lui conseillerais-tu en premier?

Ça dépend du lecteur, je crois. J’aime beaucoup le genre (autant au cinéma qu’en littérature), et j’aime jouer avec les codes. Pour quelqu’un qui aime les romans peut-être plus classiques, je dirais Red Light. Pour quelqu’un qui a envie de sortir de sa zone de confort, sans doute Par le feu. Peut-être Tout écartillées pour quelqu’un qui aime les histoires qui ne sont pas trop lisses et qui a envie de quelque chose d’un peu déjanté… Et pour n’importe qui qui a toujours son cœur d’ado (et qui, comme moi, est toujours accro aux séries jeunesse), Parasites.

Tous ces romans, c’est moi. J’écris des romans que j’aimerais lire. Mais ils sont pourtant tous différents. Pour une raison obscure, ma plus grande crainte, c’est de me répéter. Écrire le même livre encore et toujours. C’est sans doute pourquoi j’ai tendance à changer de genre…

Quels sont tes prochains projets?

Finir la série Parasites. Le deuxième tome sera en librairie dès septembre et je commence la rédaction du troisième. J’ai beaucoup (trop) de projets en tête, et pas assez de temps pour les écrire! Pour mon prochain roman adulte, j’ai envie d’essayer quelque chose de nouveau et de flirter avec l’horreur. Pas quelque chose d’historique, cette fois, ni de policier : j’ai besoin d’une pause! Après celui-là, on verra.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

L’étrangère de Sonia Alain

  Publié chez les éditeurs Réunis le 20 novembre 2024 344 pages Lu en format papier 4 e de couverture Constantinople, hiver 986. ...