Publié chez les
éditions de la Bagnole le 15 octobre 2024
248 pages
Lu en format
papier
4e
de couverture
« Ma mère m’a
déjà dit qu’on devenait officiellement une femme le jour de notre premier Pap
test. J’espère que c’est plus intéressant que ça. Je sais aussi que les belles
histoires qui commencent sur des applis de rencontres sont des exceptions
faites pour faire rêver. Mais avoir le syndrome de Turner, ça ne donne pas une
belle bio sur Tinder. »
À 22 ans, Flo se sait différente. Son anomalie chromosomique se lit sur son
corps et fout en l’air la plupart de ses rêves et aspirations. Mais si elle
peut mourir d’un cœur qui bat trop vite, elle tentera par tous les moyens de
prendre la vie à bras le corps… sans mourir d’un cœur brisé.
Une première autofiction coup de poing de la jeune journaliste Flavie
Boivin-Côté. Une voix originale, puissante et nécessaire sur la fureur de
vivre.
Mon avis
Comme je suis née
avec le même syndrome que l’auteure et qu’on en parle peu, j’étais curieuse de
découvrir son point de vue. Le livre est recommandé pour les jeunes adultes et
c’est exactement le public visé. J’avoue avoir trouvé le style d’écriture très
jeune, j’aurais pu décrocher, mais certains éléments m’ont poussé à me rendre
jusqu’à la fin.
C’est plus un
récit qu’un roman. Je me suis reconnue à plusieurs reprises. Je les ai inscrits
dans la section extraits. Toutefois, la majorité des femmes pourront connecter
avec les épreuves de l’auteure quand vient le temps de rencontrer de nouvelles
personnes tout en se sentant différente.
Si vous espériez
en apprendre davantage sur le syndrome, ce n’est pas le livre que je vous
recommanderais. Par contre, j’ai aimé voir les épreuves qu’elle a traversées et
je me suis sentie moins seule dans ma situation. En même temps, les thèmes
abordés risquent de joindre un public plus large.
Extraits
Moi, j’ai l’air
d’être simplement une fille bubbly, douce, sans histoires. Mais en secret,
j’explose d’amour que j’envoie dans l’univers à qui veut bien le recevoir.
(p.15)
J’suis écœurée de
dépendre de tout le monde. J’suis malheureusement toute seule, mais trop
stressée quand j’suis en couple parce que j’veux qu’il m’aime pis que ce soit
le bon. Pis quand finalement il décide qu’il m’aime plus, ben j’me ramasse ici,
à avoir des ostie de conversations plates avec des gars qui seraient plus à
leur place à Occupation double que dans un bureau d’avocats. (p.31)
Pas assez malade
pour faire partie des gens malades, pas assez en santé pour faire partie des
gens en santé. Join the club. Ça te donne pas envie de crier des fois ? De
prendre la voiture de ta mère, pis de partir quelque part ou personne va
t’entendre et de hurler à en avoir mal aux poumons ? (p.41)
Turnérienne :
c’est comme ça qu’on appelle les femmes qui vivent avec le syndrome de Turner.
J’ai toujours trouvé l’appellation grinçante, voire horrible. Pourtant, c’est
la mienne. Je suis une Turnérienne de 22 ans, en quête d’une grande histoire.
Belle bio sur Tinder, non ? (p.51)
Les femmes qui
ont le syndrome de Turner ont généralement une mauvaise estime d’elles-mêmes,
une image corporelle négative. On se fait dire qu’on est hors norme toute notre
vie, et ça nous joue dans la tête. On sort du cadre, on brise les conventions,
on fait éclater à nous seule toutes les visions de la féminité. (p.57)
J’écris
Turnérienne avec un T majuscule, parce que c’est ma nation, mon peuple.
Pourtant, je ne suis membre de ce club sélect que sur papier. Nous avons les
mêmes problèmes de santé, mais nos corps ne se ressemblent pas. J’ai assisté à
tellement de conférences, tellement de rencontres, et j’ai observé
minutieusement chacune de ces femmes. (p.78)
La vérité, c’est
que je suis fatiguée de prendre des médicaments pour être sur un pied d’égalité
avec les autres. Pendant plusieurs mois, j’ai esquivé la question, j’ai refusé
de prendre le coup de pouce qu’on m’offrait. J’avais peur de ne plus être moi-même.
(p.110)
Je me sens comme
une œuvre du Louvre que les touristes prennent en photo sans jamais vraiment
s’arrêter pour l’observer.
Je suis née pour
être une bonne amie. #NotEnough. On a toutes eu des rendez-vous qui donnent
envie de se lancer par la fenêtre tellement ils se passent mal. On aura toutes
aussi, du moins j’espères, des rendez-vous qui vont changer notre vie. Parce
qu’ « à chaque guenille son torchon » , « à chacun sa chacune » et à tous les
romantiques les phrases quétaines. (p.183)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire