lundi 1 avril 2024

Le chant de la cigale – La saison des clochers de Carol-Ann D. Lebeau

 

Publié chez Goélette le 7 mars 2024

350 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Sur son île au coeur de la Mauricie, où se trouvent les terres de sa famille, Gaëlle Beaupré rêve de liberté et d’aventures. Elle s’amuse à noircir des cahiers d’histoires fabuleuses pour le plaisir de les raconter à qui veut bien les écouter. Le curé Verville voit toutefois d’un mauvais oeil l’attitude frivole de la jeune femme. Il la somme de trouver un époux dans les plus brefs délais. Si Gaëlle n’est pas mariée à Pâques, elle sera envoyée au presbytère de la paroisse voisine pour servir le curé Yergeau.

Malgré ses réticences, Gaëlle essaie de se conformer à ce que l’on attend d’elle. L’année 1888 ne s’avère toutefois pas de tout repos pour la jeune femme et sa famille. Entre le mariage de sa soeur aînée et les tribulations de la fratrie, Gaëlle essaie au mieux de trouver quelle est sa place dans le monde. Quoi qu’il arrive, réussira-t-elle à suivre le chemin que lui dicte son coeur ?

Mon avis

C’est le premier livre que je lis de cette auteure et comme j’aime bien les romans historiques, j’étais curieuse de découvrir sa plume et elle m'a étonnée. L’écriture est professionnelle, on embarque dans le bouquin, on remarque l’environnement historique dans les dialogues sans que cela donne l’impression d’assister à un cours et on s’attache aux personnages. J’avoue que j'ai noté quelques longueurs puisqu’il s’agit d’un premier tome. L’auteure devait créer l’univers et permettre aux lecteurs de bien connaître les personnages. Je la remercie d’avoir mis des arbres généalogiques au début puisque le roman contient plusieurs personnages et c’est facile de se perdre si on lit rapidement.

On sent que l’histoire se déroule au 19e siècle, car la religion est importante à un point que j’ai grincé des dents à quelques reprises surtout lorsqu’ils discutaient de la place des femmes. C’est pour cette raison que je me suis autant attachée à Gaëlle. Malgré la pression du curé pour qu’elle se marie, elle a décidé d’attendre et elle a pu goûter à la liberté même si elle devait travailler au presbytère. Cela lui a permis de se distancer de sa famille et de se découvrir à travers les diverses rencontres. D’ailleurs, j’ai bien aimé sa relation avec son voisin et une nouvelle amie dont je vous garde la surprise, mais cela a rapport avec l’opinion des gens à l’époque.

Bien que le livre contienne plus de 300 pages, les chapitres sont courts et je n’avais pas l’impression de voir le temps défiler. Il faut pouvoir se concentrer, car plusieurs informations sont transmises dans les dialogues et vous risquez de manquer une partie de l’histoire. J’ai parfois dû relire certains passages pour comprendre les événements.

Gaëlle est mon personnage préféré, mais j’ai apprécié Thomas qui m’a fait sourire. On pouvait imaginer la relation entre le frère et la sœur qui est très réaliste. La romance est peu présente, mais je croise mes doigts pour que cela change avec le deuxième tome. Je vous le recommande si comme moi, vous aimez l’histoire.

Extraits

Même l’homme le plus riche du monde, ou la femme la plus belle de tout l’univers peut pas être heureux s’il a pas le petit feu que t’as dans les yeux. Promets-moi de jamais le laisser s’éteindre…lui avait-il dit la nuit où il était parti pour ce long voyage dans les cieux. (p.27)

Le bon sens aurait voulu que tu suives ton frère Charles lorsqu’il a arrêté ses études. Il y a deux ans déjà..Cela fait partie des choses naturelles, vois-tu ,Gaëlle. Comment veux-tu qu’une femme élève ses enfants si elle n’est pas à la maison ? Vouer sa vie à son mari et à ses héritiers, voilà le travail de la femme sur terre. (p.89)

Elle est à sa place sur la terre, répéta Juliette, reconnaissant en sa nièce une personnalité s’apparentant à la sienne. Tu la vois, toi, pognée en ville à se battre sans arrêt pour pouvoir étudier ? Et pis, qui voudrait ben l’engager une fois son diplôme en poche, veux-tu ben me dire& Le monde dans lequel on vit est loin d’être tendre envers les femmes éduquées. (p.99)

Tu sais ce que c’est quand on est jeune..On se sent limité, incompris. Tout le monde autour semble savoir ce qui serait bien pour nous de faire, alors que nous-mêmes on en a encore aucune idée. On fait des choses par convention, par tradition, mais pas assez par choix. Et pis là, on tente de se convaincre, on se ment. (p.183)


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