jeudi 20 février 2025

Là où naissent les papillons de Sarah Degonse


 

Publié chez Grund Québec le 7 février 2025

264 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Suzanne est sur le point de réaliser son rêve travailler dans l’un des théâtres les plus prestigieux de Montréal Mais alors que tout semble enfin se concrétiser, la découverte d’une correspondance des années 1930 entre deux femmes ainsi que sa rencontre avec la pétillante Joséphine, l’une de ses collègues, bouleverse son univers bien ordonné.

Plongée dans un tourbillon d’émotions, Suzanne se retrouve à jongler entre les défis de son nouveau travail et les désirs de son cœur. Dans ce récit intemporel, les jeunes femmes du passé et du présent explorent les différentes facettes de l’amour, de la passion et de leurs ambitions.

Mon avis

Ce roman rejoint un public de 14 ans et plus et je le recommande si vous aimez les histoires remplies d’émotions. Le récit de Suzanne est surtout porté sur les sentiments et son cheminement concernant sa vie personnelle et professionnelle puisque son emploi au théâtre semble être son premier à temps plein. Si vous vous attendiez à lire plusieurs lettres de la correspondance, vous risquez d’être un peu déçue, car on découvre seulement celles qui font avancer le livre et elles nous réservent plusieurs surprises.

Il faut apprécier les personnages qui se questionnent, c’est le cas de Suzanne dès le commencement. Elle aurait pu continuer avec une vie sans problème, mais elle réalise qu’elle n’est pas bien dans sa peau. Je crois que plusieurs lectrices pourront s’y reconnaître, mais si elles ne se posent pas exactement le même genre de questions. J’ai fini par m’attacher à elle. Je trouvais qu’elle manquait de confiance en elle dans les premiers chapitres. Je suis contente qu’elle fonce malgré les doutes.

Pour les personnages masculins, Justin, le meilleur ami de Suzanne est mon préféré. C’est lui qui m’a le plus fait rire et qui était le plus présent pour la protagoniste allant même l’aider dans ses recherches qui semblaient impossibles. J’aimerais bien connaître davantage son histoire, si l’auteure décide d’en faire une série.

C’est une œuvre féministe qui ne fait pas de leçon, mais qui porte à réfléchir. Sarah Degonse mentionne ce sujet complexe que cela soit par le mouvement #MeToo, la sexualité et même son évolution à travers les générations. J’ai adoré Nena, l’arrière-grand-mère de Suzanne qui arrive en second rang pour m’avoir fait rire.

Extraits

Gabriel me dirait d’arrêter de me mettre dans tous mes états pour des détails, mais c’est plus fort que moi, la moindre contrariété donne le GO à mes montagnes russes d’émotions et ça me prend toujours un bon moment avant de me calmer. (p.14)

Et dire que j’ai dû endurer je ne sais combien de sermons de la part de ma mère sur la précarité d’un avenir professionnel dans le milieu culturel. (p.19)

Je devrais investir dans un meuble capable de supporter ma passion pour la lecture. J’ai lu dans un article du Courrier international qu’une personne lira au cours de sa vie, une moyenne de 770 livres. Je n’ai jamais tenu de compte, mais je suis certaine que j’en ai déjà lu plus de la moitié. (p.29)

Je me suis toujours sentie très différente. Comme si je ne voyais pas le monde de la même façon. Les livres, eux, ne m’ont jamais fait ressentir ça. (p.30)

Je reste dans le silence de mon appartement à regarder la danse hypnotique de la fumée s’échappant de ma tasse Shake It Off, achetée lors du concert de Taylor Swift l’année passée. (p.63)

« Ne le prends pas perso, Suzanne. »

Je ne sais pas combien de fois ce conseil m’a été prodigué. Le souci, c’est que je prends toujours tout personnellement parce que je n’ai pas les filtres pour décoder les émotions des autres et que je me remets constamment en question. (p.102)

Les livres en disent long sur une personne. Le genre littéraire, la manière de les classer, s’ils sont cornés ou bien comme neufs. Mon plaisir coupable est de brosser un portrait psychologique des personnes à partir du contenu de leur bibliothèque. (p.114)

J’aimerais savoir qui elle est. La retrouver. Découvrir ce qu’elle a fait de sa vie. Parler féminisme avec elle. La remercier. Pour ses suggestions de livres. J’aimerais lui dire que je me sens proche d’elle. Que ma mère aussi ne croit pas en mes rêves. Que, comme elle, je crois qu’une femme a bien plus à offrir qu’un simple sourire. (p.122)

Si j’ai un conseil à te donner, ma chérie, écoute ta petit musique intérieur et ose expérimenter et vivre. (p.131)  

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