Publié chez Grund
Québec le 7 février 2025
264 pages
Lu en format
papier
4e
de couverture
Suzanne est sur
le point de réaliser son rêve travailler dans l’un des théâtres les plus
prestigieux de Montréal Mais alors que tout semble enfin se concrétiser, la
découverte d’une correspondance des années 1930 entre deux femmes ainsi que sa
rencontre avec la pétillante Joséphine, l’une de ses collègues, bouleverse son
univers bien ordonné.
Plongée dans un
tourbillon d’émotions, Suzanne se retrouve à jongler entre les défis de son
nouveau travail et les désirs de son cœur. Dans ce récit intemporel, les jeunes
femmes du passé et du présent explorent les différentes facettes de l’amour, de
la passion et de leurs ambitions.
Mon avis
Ce roman rejoint
un public de 14 ans et plus et je le recommande si vous aimez les histoires
remplies d’émotions. Le récit de Suzanne est surtout porté sur les sentiments
et son cheminement concernant sa vie personnelle et professionnelle puisque son
emploi au théâtre semble être son premier à temps plein. Si vous vous attendiez
à lire plusieurs lettres de la correspondance, vous risquez d’être un peu
déçue, car on découvre seulement celles qui font avancer le livre et elles nous
réservent plusieurs surprises.
Il faut apprécier
les personnages qui se questionnent, c’est le cas de Suzanne dès le
commencement. Elle aurait pu continuer avec une vie sans problème, mais elle
réalise qu’elle n’est pas bien dans sa peau. Je crois que plusieurs lectrices
pourront s’y reconnaître, mais si elles ne se posent pas exactement le même
genre de questions. J’ai fini par m’attacher à elle. Je trouvais qu’elle
manquait de confiance en elle dans les premiers chapitres. Je suis contente
qu’elle fonce malgré les doutes.
Pour les
personnages masculins, Justin, le meilleur ami de Suzanne est mon préféré.
C’est lui qui m’a le plus fait rire et qui était le plus présent pour la
protagoniste allant même l’aider dans ses recherches qui semblaient impossibles.
J’aimerais bien connaître davantage son histoire, si l’auteure décide d’en
faire une série.
C’est une œuvre
féministe qui ne fait pas de leçon, mais qui porte à réfléchir. Sarah Degonse mentionne
ce sujet complexe que cela soit par le mouvement #MeToo, la sexualité et même
son évolution à travers les générations. J’ai adoré Nena, l’arrière-grand-mère
de Suzanne qui arrive en second rang pour m’avoir fait rire.
Extraits
Gabriel me dirait
d’arrêter de me mettre dans tous mes états pour des détails, mais c’est plus
fort que moi, la moindre contrariété donne le GO à mes montagnes russes d’émotions
et ça me prend toujours un bon moment avant de me calmer. (p.14)
Et dire que j’ai
dû endurer je ne sais combien de sermons de la part de ma mère sur la précarité
d’un avenir professionnel dans le milieu culturel. (p.19)
Je devrais
investir dans un meuble capable de supporter ma passion pour la lecture. J’ai
lu dans un article du Courrier international qu’une personne lira au cours de
sa vie, une moyenne de 770 livres. Je n’ai jamais tenu de compte, mais je suis
certaine que j’en ai déjà lu plus de la moitié. (p.29)
Je me suis
toujours sentie très différente. Comme si je ne voyais pas le monde de la même
façon. Les livres, eux, ne m’ont jamais fait ressentir ça. (p.30)
Je reste dans le
silence de mon appartement à regarder la danse hypnotique de la fumée s’échappant
de ma tasse Shake It Off, achetée lors du concert de Taylor Swift l’année
passée. (p.63)
« Ne le prends pas perso, Suzanne. »
Je ne sais pas
combien de fois ce conseil m’a été prodigué. Le souci, c’est que je prends
toujours tout personnellement parce que je n’ai pas les filtres pour décoder
les émotions des autres et que je me remets constamment en question. (p.102)
Les livres en
disent long sur une personne. Le genre littéraire, la manière de les classer,
s’ils sont cornés ou bien comme neufs. Mon plaisir coupable est de brosser un
portrait psychologique des personnes à partir du contenu de leur bibliothèque.
(p.114)
J’aimerais savoir
qui elle est. La retrouver. Découvrir ce qu’elle a fait de sa vie. Parler
féminisme avec elle. La remercier. Pour ses suggestions de livres. J’aimerais
lui dire que je me sens proche d’elle. Que ma mère aussi ne croit pas en mes
rêves. Que, comme elle, je crois qu’une femme a bien plus à offrir qu’un simple
sourire. (p.122)
Si j’ai un
conseil à te donner, ma chérie, écoute ta petit musique intérieur et ose expérimenter
et vivre. (p.131)
Un grand merci pour cette belle critique!
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