Publié chez la Courte Échelle le 16 avril 2025
96 pages
Lu en format papier
4e de couverture
Il y a des jours où tout va mal. Des jours qui nous
échardent. Après avoir fui l’école sur un coup de tête, une adolescente se
réfugie dans sa chambre. Avec son cahier et ses crayons, elle s’attèle à
explorer différentes façons d’apaiser la douleur. De la poésie qui parle des
gestes doux qu’on peut poser envers soi-même lorsque le quotidien devient trop
lourd à porter.
Mon avis
Je lis peu de poésie, mais j’avoue que certains textes m’ont
remémoré certaines émotions que j’avais vécues au secondaire. D’ailleurs, si
vous avez une adolescente dans votre entourage, je vous recommande de lui
offrir cette œuvre qui décrit les émotions que plusieurs d’entre elles (et eux)
ressentent pendant les heures de classe.
Le vocabulaire est précis tout en laissant vaguer
l’imagination. Il convient autant à un public de 13 ans et plus (et je dirais
même à partir de la 5e année) qu’aux parents. Je crois que les
adultes en profiteront aussi puisqu’ils réaliseront que la vie de leur enfant
n’est pas toujours rose et que ce n’est pas évident de se mêler aux autres et
de bien se sentir dans sa peau.
Plusieurs sujets sont abordés comme la famille, l’amitié,
les changements corporels et l’acceptation de soi. Si vous ne vous reconnaissez
pas dans un poème, cela risque d’être le cas dans le texte rejoint beaucoup de
gens, peu importe votre âge.
Même si vous n’appréciez pas ce genre littéraire en temps
normal, cette œuvre risque d’ouvrir une porte donc vous ignoriez l’exitance.
Extraits
Les gens pensent que ce sont toujours les grands événements,
les grandes douleurs qui font qu’un jour, un jour, c’est trop
Moi, je sais qu’on peut accumuler assez d’échardes sur et
sous notre peau pour avoir envie de l’enlever et d’en porter une autre. (p.11)
Les jours sont des corvées et personne ne m’avait avertie
que j’égrènerais les secondes depuis que j’ai cessé de jouer avec mes poupées.
….
Ken et Barbie Barbie et Barbie ont des vies amoureuses que
je n’ai pas que je n’aurai sans doute jamais
Je me suis vouée à m’entourer de chats et à regarder défiler
les voitures (p.15)
***
Je reçois leurs bravos, leurs cœurs, les faces en pleurs
Il n’y a pas de symbole pour s’exprimer
La tête brouillard, le visage fleurs, les bras étoiles, le
corps bin d’herbe de travers
Il n’y a pas de symbole qui dit je me sens si seule (p.50)
Tu es assez et tu vaux la peine. Tu fais rire tes amies, tu
poses toujours les bonnes questions, tu es pleine d’écoute, tu as lu plein de
livres, tu prends toujours le temps d’aider les gens, tu vois les petites
choses qui sont belles et que la plupart du monde ne remarque pas. J’ai besoin
que tu cesses de nous faire mal en espérant que ça fasse du bien, du vrai bien.
(p.67)