mardi 14 mai 2024

Les sept femmes d’Adrien de Christine Lamer

 


Publié chez Saint Jean le 19 mars 2024

400 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Un Breton débarque au Québec, le cœur rempli de rêves et de courage... . 1920. Survivant de la Grande Guerre, Adrien Le Cain revient dans sa Bretagne natale bardé de médailles militaires. Ne lui manque que la Légion d’honneur, mais qu’importe, il a une destinée à tracer. Célibataire, il émigre au Québec... à Lac-Bouchette! L’adaptation est difficile pour cet étranger « qu’on r’garde de travers, voleur de job et de fille à marier »… .

Jeune homme sensible mais déterminé, Adrien en a dedans. Il rêve de se poser ici pour toujours et de fonder une famille. Pour y arriver, il devra travailler fort! Pourquoi le destin s’amuse-t-il à placer tant d’obstacles sur son chemin ? .

Les sept femmes d’Adrien, en plus de célébrer le retour de Christine Lamer, est une magnifique histoire de survie, mais aussi d’amour, de réussite professionnelle et d’un bonheur durement gagné..

Mon avis

C’est le premier livre que je lis de cette auteure, mais ma mère m’en avait beaucoup parlé pendant mon enfance, alors je souhaitais découvrir sa plume. Comme j’apprécie déjà les romans historiques, je me doutais que j’allais aimer ma lecture.  C'est Adrien qui raconte, j’ai trouvé cela rafraîchissant de parcourir un récit d’un point de vue masculin. Cela m’a fait sortir de ma zone de confort. Normalement, c’est soit écrit à deux voix ou d’un point de vue féminin.

Bien que les péripéties se déroulent pendant l’entre deux guerres, j’ai pu rire à certains moments surtout lorsqu’Adrien discute avec son ami qu’il a rencontré pendant la traversée. Je dirais que c’est surtout un récit familial puisqu’on voit Adrien parle de sa mère, les femmes qui l'ont marqué et sa famille sur plusieurs années. J’ai aimé son évolution. Le contexte historique y est bien présent, mais pas au point de décourager le lecteur.

Adrien n’est pas parfait, mais il a un côté intriguant qui donne envie au lecteur de poursuivre sa lecture. Il voyage à quelques reprises, alors cela le rend plus intéressant. Comme il se passe plusieurs événements, ce livre demande de la concentration, mais cela en vaut la peine et vous risquez moins de manquer un élément important.

D’habitude, je n’aime pas retrouver des phrases en anglais dans les romans québécois, mais compte tenu du contexte, je trouvais que les conversations en anglais expliquaient le contexte historique. D’ailleurs, j’ai aussi remarqué des dialogues en polonais, car un des personnages était originaire de ce pays.

Extraits

Les exigences sanitaires des compagnies maritimes sont élevées. La moindre fièvre, éruption cutanée ou présence de parasites sonnait la fin du rêve américain. Et ce sera le même manège lors du contrôle médical à l’arrivée. Les autorités du pays hôte obligent les voyageurs malades à la quarantaine ou pire à l’expulsion, ce qui signifie retour à la case départ à la charge du transporteur. (p.14)

Don’t panic, my friends ! Vous affolez pas! Depuis le naufrage du Titanic, les embarcations de sauvetages doivent être suffisamment nombreuses pour le nombre de passagers. (p.35)

À la différence de mon pays, l’affichage est en anglais à bien des endroits, comme l’inscription Quebec District Railway sur les tramways électriques. Je suis plutôt déçu. Plourde ne m’avait jamais mentionné la prédominance anglophone dans sa province. Les vestiges des occupants français et britanniques sont remarquables tant dans l’architecture que le commerce détenu en majorité par les Anglais, alors que la main-d’œuvre est majoritairement canadienne-française. (p.50)

Assis à côté d’une jeune fille, j’amorce la conversation. La chance. Elle est francophone. Habite Hull. De l’autre côté de la rivière des Outaouais. C’est formidable. Je découvre un coin de la capitale canadienne grâce à cette guide providentielle. (p.114)

Le plus troublant est l’émergence d’un politicien du nom d’Adolf Hitler. Une lecture alarmante qui a provoqué en moi un profond malaise en me rappelant la cruauté des Boches. L’idéologie socialisante et xénophobe sur fond d’antisémitisme me donne mal au cœur et fait craindre le pire. (p.245)


samedi 11 mai 2024

Maniac – Somber Jann Saison 2 de Cynthia Havendean


 

Publié chez Édiligne le 25 mars 2024

500 pages

Lu en format papier

4e de couverture

La vie en couple avec un tueur en série se résume à du sexe déviant et des meurtres sordides en guise de preuve d’amour. En m’enfonçant dans l’univers des frères Jann, je vois défiler chaque jour des horreurs plus atroces les unes que les autres. Mes traumatismes me poussent vers une nouvelle version de moi dont je ne soupçonnais pas l’existence. Jaylen est si occupé à savourer ses crimes qu’il ne remarque même pas que son rival, Zach, m’a ciblée. Obsédé, il m’épie dans l’ombre, prenant soin de me laisser savoir que si je ne suis pas à lui, il me tuera… « Attention, Engy… Le seul mec aussi dangereux que Jaylen se trouve près de toi… » — Jonas Somber Jann.

Mon avis

Je vous avoue que je n’avais qu’un vague souvenir de la première version du deuxième tome de cette série avant de lire celui-ci, mais je vous avise qu’elle est très très sombre. Ce roman risque de ne pas convenir à un public sensible, car il explore des thèmes qui  branlent les convictions. Vous allez trouver des actes répréhensibles faits aux enfants, de la torture et des viols. Si comme moi, vous saviez un peu à quoi vous attendre et que vous aimez l’écriture de l’auteure, vous allez vivre toute une gamme d’émotion.

Plus on avance dans la série, plus on voit les côtés sombres de l’humain. Je me questionne sur les raisons qu'Engy a pour ne pas tout quitter pour reprendre une vie normale. À ce stade, on dépasse la limite, ses sentiments envers Jaylen se sont approfondis. J’ai un peu vécu la même chose, je ne l’aimais pas du tout au commencement et plus j’avance dans ma lecture, plus il m’intrigue. On sort complètement du contexte des bookboyfriends que j’ai l’habitude, mais j’ai apprécié mon expérience de sortir de ma zone de confort.

Cette fois-ci, c’est Zack qui m’a fait frissonner et qui m’a coupé le souffle è plus d’une reprise. Il est plus maniaque que dans la première version. On va plus loin que les tueurs qu’on voit dans les films. C’est un personnage bien écrit et vous ne voudriez pas le rencontrer dans un coin la nuit. Toutefois, je me demande s’il est pire que Joanas. C’est le Jann qui me fait le plus trembler et je ne l’ai pas apprécié du tout dans ce tome. Jaylen fait peut-être des psychoses, mais il protège Engy. 

Le roman est à trois voix : celle de Engy qui est la protagoniste, celle de Jaylen, le second personnage principal dans les 4 tomes de la série et celle de Zack. Comme j’aime essayer de comprendre la psychologie des psychopathes, j’ai trouvé ce deuxième tome intéressant.

Extraits

Pourquoi je n’ai pas de petite amie ?  Simple : chaque fois que j’en désire une, je la chéris de tout mon cœur et je suis le mec parfait..mais..elles finissent par découvrir ce que je fais la nuit et que je suis abominable. Alors, elles tentent de me fuir, de me dénoncer, de m’échapper. (p.12)

Étonnamment, depuis la perte de Dustin et les événements avec Jax et Torenti, Engy ne verse aucune larme et ne ressasse pas ce qu’elle a vécu. Je crois que ses traumatismes anesthésient ses émotions. Peu à peu, j’ai modifié ses perceptions. Elle ne discerne plus le bien du mal. (p.21)

Ce que Jaylen ignore, c’est que je n’ai pas peur d’être brutalisée ; plus maintenant. Au contraire, je réclame sa férocité. Parce qu’au quotidien, je ne ressens plus rien et il n’y a que dans mes cauchemars, où je suis soumise à la violence de Jaylen, que j’éprouve enfin des sensations et des émotions.  (p.42)

Sa chevelure d’un blond polaire est écrasée par la capuche de son sweat. Il me fait penser à un personnage de maga, Ken Kaneki, dans Tokyo Ghoul. (p.66)

Ne comprends-tu pas à quel point Je t’aime et que je vis pour te protéger ?! Je tuerais tout le monde et brûlerais une ville en entier pour que personne te touche ! En échange, tu dois rester dans mon ombre ! (p.220)

Ma chronique du premier tome 

mercredi 8 mai 2024

Un chien parmi les loups de Marie-Jeanne Rioux


 

Publié chez A Éditeur le 2 avril 2024

312 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Je suis Oslo, biologiste fasciné par le Grand Nord canadien. Ayant obtenu une bourse pour étudier les loups arctiques, je m'envoie pour un séjour de trois mois dans une base militaire située sur l'île d'Ellesmere, au Nunavut. C'est avec ma cargaison de tisane au gingembre et de colliers émetteurs que je pose les pieds dans ce majestueux territoire que je n'avais jusqu'à maintenant admiré que dans les livres. Mais malgré tous les mois de préparation, rien ne se passe comme prévu. Et ma plus belle découverte n'a rien à voir avec mes loups.

Moi, c'est Alaska, pilote d'hélicoptère dans les Forces armées canadiennes, aussi surnommé l'orphelin d'Elmendorf. Mon contrat pour les trois prochains mois: être le pilote assigné à une équipe de scientifiques. On m'offre un été complet en compagnie de mon grand frère vétérinaire et de mon meilleur ami mécanicien, dans un lieu qui me rappelle mon chez-moi. De magnifiques vacances en vue ! Mais à l'instant où je croise les yeux brumeux de ce biologiste, mes certitudes sont remuées et mon coeur hésite entre préserver une amitié précieuse et laisser germer un amour foudroyant. La brise du Grand Nord chassera le brouillard en même temps que les plans des deux hommes, dévoilant leur douce histoire d'amour.

Mon avis

C’est une belle romance M-M (ou HH), très bien écrite tout comme les autres œuvres de l'auteure. J’ai aimé que cela soit écrit à deux voix, comme cela le lecteur connaît le cheminement d’Oslo et d’Alaska. Vous ne serez pas surpris que malheureusement, il y a un homophobe dans le groupe et même s’il avait un passé sombre, c’est le personnage que j’ai le moins apprécié de l’histoire.

Comme les chaleurs arrivent à grands pas, j’ai trouvé cela rafraîchissant de parcourir un roman qui se déroule dans le Grand Nord. C’est une région que l’on retrouve peu dans la littérature et cela m’a évité de penser aux canicules qui vont arriver trop vite. Comme je travaille avec des biologistes, je crois que l’auteure a écrit une œuvre réaliste, car il y a plusieurs détails que mes collègues me partagent qui se sont retrouvés dans le livre.

Bien que j’aie aimé les deux protagonistes, j’ai une légère préférence pour Oslo, car je me suis reconnue davantage quand il parlait de ses crises d’angoisse. Heureusement, ça n’a jamais été comme il le décrivait, mais j’ai ressenti de la compassion. En même temps, j’aurai souhaité avoir un Alaska dans ma vie. Les deux personnages sont intéressants et vous allez vouloir connaître la suite.

Extraits

Dans cette famille, si tu ne te spécialisais pas en génétique, tu te faisais toiser de haut. Et si tu osais étudier autre chose que les sciences, là, c’était le déshonneur. (p.15)

Ramener des inconnues dans mon lit, ce n’était juste pas mon truc. J’avais eu des fréquentations, des histoires de quelques jours, au plus quelques semaines, mais aucune femme ne m’avait comblé entièrement. Et le plaisir charnel seul ne me rassasiait pas. J’avais peut-être trop d’attentes. (p.22)

En gros, séparer les sexes évitait les tentations et les possibles conflits. Je pouvais comprendre que dans un milieu fermé et hiérarchisé comme l’armée entretenir une relation intime pouvait s’avérer délicat. (p.53)

À garder mes distances avec les inconnus pour éviter qu’ils me refilent un virus qui me ferait vomir. C’était handicapant et épuisant. J’ai appris à vivre avec cette phobie, mais il y avait des périodes et des situations où elle se faisait plus présente et oppressante. (p.61)

Depuis le Groenland, tu passes ton temps à me venir en aide. C’est à croire qu’on t’a engagé pour être ma nounou. C’est presque gênant. (p.74)

Mon entrevue avec l'auteure 

mardi 7 mai 2024

À perpétuité – Approche de Marilou Addison

 

Publié chez les éditions De Mortagne le 24 avril 2024

280 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Sofia a besoin d'argent. De beaucoup d'argent. Et vite. Elle doit sauver sa mère qui s'enfonce de plus en plus dans ses problèmes, sous le joug d'un mari abusif. Une unique issue se présente à la jeune femme. Elle doit accepter l'offre d'Elo, son amie, et vendre son corps. Les termes du contrat sont clairs : Sofia est tenue de se rendre dans un pénitencier et de coucher avec Cash, le prisonnier qui la paie chèrement. Une seule fois. Du moins, c'est ce qui était prévu. Mais dès que leurs regards se croisent, les règles du jeu changent.

Entre eux, la tension est insoutenable et le désir, irrésistible. Sofia s'aventure alors sur un terrain glissant qui lui fait découvrir des plaisirs jusqu'alors insoupçonnés… Je m'apprête à tourner les talons pour ressortir quand une voix grave m'interpelle. Suave et profonde, elle me fait frémir. Me fait trembler jusque dans les os. L'homme qui m'attend se cache dans la noirceur. ? Approche, me souffle-t-il.

Mon avis

Je commence cette chronique en vous mentionnant que je suis sortie de ma zone de confort en parcourant les pages de cette œuvre. Dans le bon sens bien sûr, je dirais que c’est une autre de mes belles découvertes du printemps 2024. Pour une fois, je ne me suis pas reconnue dans la protagoniste et je doute que je puisse faire la même chose, mais Cash m’a fait rêver dès son apparition dans le livre.

Je donne quand même mon étoile du match à Sofia, car elle est allée où peu de femmes iraient pour aider sa famille. Je ne dis pas qu’elle a bien décidé, mais elle tient à sa mère et je l’admire pour cette raison. Élodie est le personnage le plus spécial du bouquin. Toutefois, je vais lui pardonner. Elle n’a peut-être pas bien conseillé Sofia, mais elle reste pendant qu’elle vit une situation que peu envieraient.

Quant à Cash, il donne chaud. J’apprécie ce type d'homme dans ce genre de roman, il pimente l'intrigue et j’ai déjà hâte de le retrouver dans la suite puisque c'est une trilogie. Il est mystérieux, mais il se dévoile plus dans ce roman. Cela ne donne envie que d’en apprendre davantage. On le sait dès le début qu’il n’est pas un ange, mais je ressentais qu’il cachait un côté gentil.

Marilou Addison a fait un merveilleux travail de ne pas mettre trop de scènes intimes et quand elles sont présentes, elles apportent un plus à l’histoire. Chaque chapitre donne envie de poursuivre sa lecture, car plusieurs éléments se produisent en quelques lignes seulement. C’est différent de tout ce que j’ai lu jusqu’à présent, mais je remercie l’auteure de m’avoir fait vivre toutes ses émotions.

Extraits

C’est simple : on va me sortir de cette prison en vitesse, et je n’aurai peut-être plus jamais le courage d’y revenir (p. 9)

Et pour la première fois depuis des mois, j’ai ressenti de l’espoir. Mon plan n’était peut-être pas parfait, et il serait assurément difficile à exécuter, mais au moins, j’avais désormais une solution. Au diable, la fierté ! J’ai un beau corps, autant m’en servir pour sauver la personne qui m’a mise au monde. Je ne devrais pas avoir honte de ce qui se passera entre les murs du pénitencier. (p.20)

Ici, les cris résonnent à toute heure du jour et de la nuit. Étonnant de voir que personne n’a encore essayé de nous venir en aide. À chacun son petit nombril…Ça semble être le mode de pensée de tout le monde, dans le coin. (p.50)

Je sais que c’est presque impossible de percer en tant qu’artiste. Je suis même pas certaine que j’aurais eu le talent pour y parvenir. Mais ça me fait du bien de créer. J’oublie tout quand je m’y mets, sauf que…(p.164)

Mon entrevue avec l'auteure 

dimanche 5 mai 2024

Comme une ombre – Une enquête de Léa Beaumont de Kim St-Pierre

 

Publié chez les éditions Goélette le 2 mars 2023

228 pages

Lu en format papier

4e de couverture

L’enquêtrice Léa Beaumont est dépêchée sur une scène de crime pour le meurtre sordide d’une jeune femme. Le corps a été abandonné sur le mont Royal et comporte plusieurs marques qui laissent croire à une mort atroce. Dans les jours qui suivent, deux autres cadavres sont retrouvés dans des conditions similaires. Léa doit arrêter le tueur en série qui rôde dans les rues de Montréal avant qu’il ne prenne plus de vies. Quels sombres motifs poussent ce sadique personnage à s’en prendre à des femmes innocentes ?

Pour résoudre cette affaire, l’enquêtrice et son équipe reçoivent l’aide de Jules Trépanier, un profileur de renom. Ensemble, ils se lancent dans une chasse à l’homme intense, qui fait remonter à la surface des souvenirs que Léa croyait pourtant enfouis depuis longtemps.

Mon avis

La période où je lisais beaucoup de polars est loin derrière moi, mais après avoir vu de nombreux excellents commentaires, cela m’a donné envie de découvrir la plume de l’auteure. L’histoire est captivante et je suis heureuse que le roman ne contienne pas trop de pages, car j’ai éprouvé de la difficulté à déposer le livre.

Possible que certaines personnes décrochent, car Léa peut paraître froide au commencement surtout dans ses interventions avec ses collègues, mais cela vaut la peine de lui donner une chance. On en apprend davantage sur les raisons du pourquoi elle garde ses distances au fil de la lecture. Malgré tout, elle peut être attachante parfois. J’aime rencontrer des femmes déterminées dans les romans et c’est le cas avec Léa, elle n’a pas lâché l’affaire au point d’en faire des cauchemars. C’est quand même une histoire qui fait frissonner en sachant que la majorité des victimes sont des femmes. Cela m’a encore plus donné envie de poursuivre ma lecture pour en connaître le dénouement.

Je donne mon étoile du match à Julie, le nouveau collègue de Léa pour l’enquête. C’est un des rares personnages qui a réussi à la calmer et l’énerver à la fois. C’est le genre de bookboyfriend que je souhaite voir dans les romans et c’est un homme assez sympathique. J’espère que le retrouver dans les prochaines aventures de Léa.

Comme dans tous les livres policiers, j’ai tenté de deviner le tueur et je vous avoue que l’auteure nous réserve une surprise vers la fin et cela vaut la peine de persévérer et de le lire jusqu’à la dernière ligne. Il n’apparaît qu’à quelques reprises, mais c’est le personnage qui m’a fait le plus frissonner.

Je vous le recommande si vous aimez ce genre littéraire ou si comme moi vous souhaitez lui donner une seconde chance. Chaque chapitre vous gardera davantage captif.

Extraits

Habituellement, il organise son coup des semaines à l’avance, prend le temps d’épier les allées et venues de sa future victime. Là, c’est tout le contraire ; il l’a vue et a tout de suite ressenti des frissons jusqu’au bout des orteils. (p.13)

Ah, alors c’est vous, la fameuse Léa Beaumont. Quel plaisir d’enfin avoir la chance de vous rencontrer. Une enquêtrice aussi belle que bonne, c’est fichtrement rare ! Je vous pensais plus âgée.

J’ai trente-deux ans, ce n’est pas si jeune que ça, rétorque-t-elle, agacée. (p,27)

C’est à cause de la désinstitutionalisation. Dans ces années-là, il y s eu une grande réforme dans les établissements asilaires. Cela a entraîné le retour dans le vrai monde de très nombreux patients. Il y a eu beaucoup d’impacts dans la société, comme une forte augmentation de l’itinérance, de la pauvreté ainsi qu’une certaine ghettoïsation. (p.52)

T’es ben chanceux qu’elle ne veuille pas porter plainte contre toi, crisse de porc ! Mais moi, je ne te lâcherai pas de même. T’es mieux de savoir te tenir avec ton staff parce que tu vas me trouver sur ton chemin, pis j’te jure que tu trouveras pas ça drôle ! (p.101)

Mais elle m’a dit que toi, tu étais différent, que tu es entré dans sa vie avec tes gros sabots en ébranlant ses certitudes et que tu lui a montré tout ce qu’elle avait manqué pendant ces dernières années. (p.194)

Mon entrevue avec l'auteure 

samedi 4 mai 2024

La chapelière de Marylène Pion

 


Publié chez les éditeurs Réunis le 24 avril 2024

376 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Montréal, 1934. Les malheurs semblent se succéder pour Léa Casavant. Après la fermeture de la boutique de vêtements familiale, elle est forcée de déménager dans un logement modeste, où elle se trouvera bientôt seule au monde. Contrainte à travailler dans une usine de textile pour assurer sa subsistance, la jeune femme se laisse séduire par le contremaître et tombe enceinte.

Abandonnée par son amoureux, elle doit élever seule son enfant dans des conditions de misère. Le vent tourne lorsque Georges-Émile, un proche de ses parents décédés trop tôt, l’aide à se dénicher un nouvel emploi pour la modiste et femme d’affaires Yvette Brillon. Léa se taille une place dans l’entreprise, où elle est chargée de la confection de chapeaux. De plus, le charmant Jack O’Reilly, l’aîné de la famille qui a soutenu la jeune mère dans ses moments les plus difficiles, finit par développer envers Léa des sentiments qui dépassent la simple amitié. Mais la belle chapelière, heurtée par la trahison de sa première flamme, n’est pas encore prête à accepter un autre homme dans sa vie…

Mon avis

Si vous n'appréciez pas les séries, mais que vous souhaitez découvrir la plume de l’auteure, c’est un excellent roman avec lequel commencer. Pour un tome unique, il y a beaucoup d’action et l’histoire est complète. J’ai passé par toute une gamme d’émotions en quelques pages. On remarque la présence du contexte historique, mais seulement en arrière-plan.

J’ai bien aimé les protagonistes Léa et Jack même s’ils n’ont pas toujours pris les bonnes décisions. C’est ce qui ajoute à leur charme. Je vous laisse lire le livre pour connaître le dénouement de leur relation, mais elle va vous captiver. J’ai une légère préférence pour Léa qui a dû prendre sa vie en main après le décès de sa mère et la naissance de son enfant. Elle est forte et inspirante. Jack se trouve en deuxième position. Il m’a déçue une seule fois dans le roman, mais cela change par la suite.

Je donne ma seconde étoile du match à Georges-Émile qui a été présent pour Léa dès le commencement. Il ne la jamais abandonné, peu importe les événements, et je crois qu’on souhaiterait avoir une personne comme lui dans notre entourage.

C’est une belle romance où la famille et l’amitié arrivent en avant-plan. J’avais besoin de lire un récit d’une femme forte et indépendante, mais qui finit par accepter l’aide des autres pour faire face à l’adversité. Si vous avez aimé La cordonnière, vous allez adorer ce roman-ci, bien qu’il y ait des différences. J’ai apprécié suivre l’évolution de la protagoniste.

Extraits 

Elle doit se rendre à l’évidence que ce travail était maintenant devenu son quotidien et que jamais elle ne pourrait envisager autre chose. (p.13)

Elle était libre de ses choix, mais l’appartement était désert lorsqu’elle rentrait du travail. Elle avait du mal à s’habituer au vide que la mort de sa mère avait créé. Georges-Émile lui rendait visite aussi souvent qu’il le pouvait quand il était à Montréal, mais Léa se sentait seule dans ce grand appartement. (p.36)

Léa avait toujours aimé l’automne, mais cette année, le changement de saison lui rappelait cruellement le vide laissé par la mort de sa mère. Submergée par son travail à la Dominion, Léa n’avait pas vu le temps passer. (p.47)

Mon entrevue avec l'auteure 

jeudi 2 mai 2024

Entrevue avec Fanny Rainville

 

Crédit : Facebook

Biographie

Diplômée de l'École nationale de théâtre du Canada, Fanny Rainville écrit et joue pour le Web, la télévision, le cinéma et le théâtre. On l'a vue notamment dans le téléroman L'Heure bleue à TVA. Le Chant des braises est son second roman.

Crédit : Fanny Rainville – Libre Expression (groupelivre.com)

Questions

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer dans l’écriture?

Le désir d’écrire s’est manifesté en même temps que le désir de jouer. J’étais en cinquième année du primaire et j’ai vu le film Un violon sur le toit. Pendant la classe, je me cachais pour écrire les dialogues du film, qui sont peu à peu devenus une pièce de théâtre. On jouait sur petit terrain de baseball de la cour d’école et je dirigeais les acteurs, tout en jouant moi-même un rôle. J’ai retenté l’expérience en secondaire 5, mais avec une pièce de mon cru, cette fois-ci. Pendant mes études à l’École nationale de théâtre, j’ai mis l’écriture de côté pendant un moment. Puis, suite à la naissance de ma fille, je me suis inscrite à un cours de scénarisation à l’Université et j’ai fait plusieurs cours d’écriture télé. L’écriture est revenue dans ma vie pour y prendre de plus en plus de place. Pendant l’écriture de mon premier roman, Les insoumises, j’ai su que ce premier livre n’allait pas être le dernier. L’écriture de roman représente pour moi une liberté créatrice dont je ne pourrais plus me passer.

Quels défis avez-vous rencontrés pendant l’écriture de Le chant des braises?

J’avais fait beaucoup de recherches pour écrire Les insoumises qui porte sur le milieu contemporain des sages-femmes. Dans le cadre de mes recherches, je suis même devenue accompagnante à la naissance, afin de m’imprégner totalement de mon propos. Pour Le chant des braises, le processus créatif a été très différent. C’est en moi que j’ai plongé. Ce livre aborde des thèmes très intimes dont j’ai rarement parlé, notamment, le rapport au corps. Quand j’écris, je n’ai pas le réflexe de me censurer, mais après coup, je réalise à quel point ce livre parle de certaines vulnérabilités. J’avoue qu’à la veille de sa sortie, j’ai eu un petit élan d’anxiété. Mais avec un peu de recul, je me dis que ce deuxième roman fera son propre chemin et ira toucher celles qu’il doit toucher. Par ailleurs, le rythme des Insoumises est très soutenu, l’action se déroule en neuf fois, tandis que Le chant des braises s’étend sur plus de 75 ans. Je devais trouver une façon de gérer les sauts dans le temps, tout comme certains événements qui se répètent de génération en génération sans que ça devienne répétitif.

Quelles ont été vos inspirations pour l’écriture de ce roman?

J’avais envie de parler de mémoires transgénérationnelles, c’est vraiment ce qui m’a inspiré. Comment un clan de femmes se transmet des croyances et des blessures, parfois inconsciemment, et comment d’une génération à l’autre, elles se réparent l’une l’autre. Mon élément déclencheur personnel a été la mort de ma grand-mère. Étant de nature plutôt spirituelle, je suis allée faire un soin énergétique et je n’arrêtais pas de penser à elle. Je la voyais se débattre seule dans une tempête de vent et je me suis dit : « C’est nous, ça, les femmes de ma famille, toujours seules à braver les tempêtes. » Essentiellement, ce livre est une déclaration d’amour aux femmes de mon clan, un élan d’amour aussi pour ma mère qui a dû « briser le moule », comme elle le dit elle-même.

Quels conseils donneriez-vous à un nouvel auteur?

De se lancer. De se donner des plages horaires pour écrire. De le faire. Quand on est à la bonne place, qu’on fait les choses pour les bonnes raisons, souvent, les portes s’ouvrent. Mais je réalise qu’il est parfois difficile d’y croire vraiment, intérieurement, pour vrai de vrai. Que, parfois, il faut aller voir à l’intérieur de nous ce qui bloque. C’est aussi, un peu, le sujet de ce roman.

Écrivez-vous avec de la musique? Si oui, avez-vous une chanson fétiche?

J’écris très rarement avec de la musique, car ça m’empêche de me concentrer. Je suis plutôt du type à allumer une bougie parfumée ou de l’encens. Par contre, pour la partie de Blanche dans Le chant des braises, j’avoue que I surrender, de Céline Dion a joué en boucle dans ma voiture pendant quelques jours pour m’inspirer!

Est-ce qu’il y a un genre littéraire que vous aimeriez tenter pour un prochain roman?

Je travaille actuellement sur un projet littéraire (dont je ne peux pas encore parler) qui ne sera pas un roman, mais plutôt un livre pratique/essai féministe. Encore une fois, ce livre mettra en lumière les femmes. À suivre! ;-)

Quels sont vos prochains projets?

Je vais publier un premier album jeunesse chez Fonfon en 2025, intitulé L’enfant orchestre qui met en vedette ma fille atteinte du Syndrôme Gilles de la tourette. Je continue de travailler sur plusieurs projets télé à titre de scénariste, tout en faisant de la voix (doublage, surimpression vocale, publicité) etc.


Entrevue avec Béatrice Bernard-Poulin

 

Biographie

Elle est entrepreneure, auteure, vulgarisatrice, consultante, chroniqueuse et conférencière (plus de 30 conférences offertes à ce jour).

Au fil des années, elle a occupé diverses fonctions pour plusieurs événements majeurs à Montréal, dont les parties à domicile des Canadiens de Montréal et des Alouettes de Montréal, le match des étoiles de la Ligue nationale de hockey, la Coupe Rogers, et les festivals Osheaga, Heavy Montréal, îleSoniq, ’77 Montréal et Just for Laughs. Elle a travaillé sur La Voix, aussi!

Depuis 2017, elle travaille sur son site web à temps plein.

Sa plus grande passion est le voyage, et son endroit fétiche, l’Australie, où elle a passé près d’un an. Elle est aussi passionnée de Bloody Caesars!

Crédit : À propos | Béatrice Bernard-Poulin (bloguedebeatrice.com) Le crédit pour la photo est Melany Bernier

Questions

Qu’est-ce qui vous a motivé à créer votre site web?

J’ai toujours été présente sur le web, depuis que je suis adolescente, en fait! En 2011, je venais de terminer l’université et j’ai fait un stage afin d’en apprendre plus sur les médias sociaux. La personne en charge m’a suggéré de lancer un blogue pour me créer un portfolio, pour me faire connaître et obtenir un emploi. Je trouvais que c’était une bonne idée! Je me suis donc lancée. Puis, j’ai réalisé que je préférais faire ça que de travailler pour une entreprise…

Quels défis avez-vous rencontrés à ces débuts ?

Il y en a beaucoup! Mais je dirais que je vis le plus gros de ma carrière en ce moment, un immense changement d’algorithme de Google qui a tué des centaines de blogue (le mien inclus). J’ai créé mon entreprise de rêve, et du jour au lendemain, sans explication ni piste de solution, elle m’a été enlevée. Puisque j’ai plusieurs cordes à mon arc, je réussis à m’en tirer, mais Google, qui était ma plus grande source de trafic (et donc, de revenus) ne mène plus personne à mon site, je dois donc totalement revoir ma stratégie d’entreprise, ce à quoi je travaille depuis plusieurs mois déjà. Je pivote mes activités vers mes offres payantes : boutique en ligne, abonnement de style Patreon, consultation, chroniques médiatiques, etc. et j’espère que je pourrai continuer à faire ceci longtemps!

Selon vous, quel est l’avenir du blogue?

Malheureusement, les derniers mois ont grandement affecté ma réponse… Je ne crois pas qu’en ce moment, ce soit possible de bâtir un blogue de contenu gratuit dans le but d’en vivre. La montée de l’intelligence artificielle et les changements d’algorithmes visant disproportionnellement les blogueurs diminuent l’espoir que j’avais il y a quelques mois à peine. J’espère que j’ai tort.

Qu’est-ce qui vous a inspiré pour écrire : Allô, job de rêve! ?

C’est un projet que je porte en moi depuis tellement longtemps! J’ai enfin proposé l’idée à mon éditrice à l’automne 2022, un peu à reculons, tellement ça faisait longtemps que j’y pensais sans oser agir sur mon idée. C’est le livre que j’aurais voulu lire à 16 ans, pour découvrir d’autres professionnels qui ne se reconnaissent pas dans le parcours « typique » et qui gagnent leur vie autrement.

Qu’est-ce que vous souhaiteriez que les gens retiennent en fermant le livre?

Qu’il est possible de marier ambitions salariales et bonheur au travail, que l’un ne devrait pas empiéter sur l’autre. L’argent, c’est bien sûr important, mais quand tu détestes ta vie tous les matins où tu dois travailler, tu risques de frapper un mur. Le bonheur, c’est encore plus important, mais quand tu vis une période de stress financier, tu réalises que ce n’est pas assez. Et surtout, qu’un parcours n’a pas à être linéaire. Une carrière n’est pas un grand fleuve tranquille, tu peux passer plusieurs étapes, retourner en arrière, faire ce que tu veux!

Écoutez-vous de la musique lorsque vous écrivez? Si oui, avez-vous une chanson fétiche?

Jamais! Pour moi, travail = silence total! J’adore travailler seule à la maison pour cette raison.

Quels sont vos prochains projets?

Bonne question. J’essaie encore de sauver mon site web malgré mes déboires avec Google, mais en toute honnêteté, je me trouve devant une page vide depuis la première fois depuis très longtemps. J’ai un nouveau projet pour octobre, et d’ici là, je souhaite trouver une façon stimulante et amusante de gagner ma vie, en espérant que ce soit via mon entreprise, mais en restant ouverte aux opportunités!


mercredi 1 mai 2024

Le chant des braises de Fanny Rainville

 

Publié chez libre expression le 10 avril 2024

304 pages

Lu en format papier

4e de couverture

« Mes racines se désagrègent en confettis lamentables, alors je dois aller les replanter ailleurs pour survivre et rompre définitivement avec ce destin – ce karma ? – qui ne m'amène pas à la bonne place. »

1948. Deux drames subséquents anéantissent les rêves d'Adéline, condamnant au passage les femmes de sa lignée. 1980. Monique gère un dépanneur de banlieue tout en essayant de se libérer d'une relation toxique. 2006. À peine diplômée en théâtre, Viviane apprend qu'elle est enceinte de l'homme qui vient de la quitter. 2027. Blanche doit faire un choix déchirant entre ses convictions et son ambition. Une saga familiale à la fois intime et puissante qui explore les relations mère-fille, la soif de réussite et le rapport au corps sur quatre générations.

Mon avis

Un des premiers romans marquants que j’ai lus est Les filles de Caleb qui est aussi une saga familiale sur plusieurs générations sauf que c’est fois-ci tout se déroule au 20e et 21e siècle en un seul livre. Chaque femme possède son propre caractère et je vous avoue que ce n’était pas toujours évident à suivre puisqu’il y a parfois des retours dans le passé. Toutefois, la majorité de l’histoire est linéaire. On voit l’évolution des générations puisque la société n’est pas la même en 1948 qu’en 2006 (ou 2027). C’est le contexte historique que j’ai le plus apprécié dans le roman.

Si je devais choisir ma protagoniste préférée, je dirais que c’est avec Viviane à cause de son côté artiste comme le mien. Je me suis reconnue quand sa mère tentait de la dissuader de poursuivre ses études en théâtre, car qu’elle aurait peu d’avenir comme actrice. Je vous laisse découvrir si elle réalise son rêve ou pas. Ce qui est ironique est que Adéline a agi de la même manière lorsque sa fille lui avait annoncé qu’elle gérerait un dépanneur avec son futur mari. 

Les personnages sont bien ancrés dans leur époque, je crois que vous pourrez reconnaître votre famille dans les dialogues. Aucune d’entre elles n’est parfaite, mais elles sont intéressantes et touchantes à la fois. Elles doivent faire face à différents défis et cela m’a convaincu à poursuivre ma lecture jusqu’à la fin. J'ai remarqué quelques similarités d’une génération à l’autre, par exemple leur vision de leur corps, mais les trames diffèrent selon la décennie.

Si vous aimez les histoires familiales, je vous le recommande chaudement. Vous allez vivre toute une gamme d’émotion en quelques pages seulement. C'est le deuxième roman de l’auteure et on a l’impression qu’il pourrait être son dixième à cause de la qualité de l’écriture. Le lecteur peut facilement s’imaginer dans la peau des personnages.

Extraits

La jeune femme est fière d’elle : il y a quelques mois à peine, elle n’arrivait pratiquement pas à déchiffrer les mots qui déferlaient sans queue ni tête devant ses yeux. En la ramenant de Montréal en février dernier, Béatrice lui avait laissé des pièces de théâtre dans le but de parfaire son éducation. Adéline n’a pas oser lui dire qu’elle ne savait pas lire et elle s’est promis de remédier à la situation avant son départ pour la grande ville. (p.31)

C’est dans les livres que la jeune femme trouve des réponses à ses nombreuses questions. Elle achète des bouquins sur la biologie humaine et animale. (p.51)

Je m’empare du livre et me mets à le déchirer. Ces enfants d’ailleurs se transforment en confettis cartonnés qui revolent sur le meuble en mélamine que ma mère vient tout juste d’acheter. (p.106)

Mais sté, des fois…juste de mettre moins de beurre sur ta toast le matin, ça peut aider..Sinon, sauter un repas de temps en temps ou aller au gym. On a des rabais chez Cardio +, j’vas dire à mon adjointe de te donner l’info. On va se dire les vraies affaires. Tu vas apprendre à me connaître, Viviane, je suis quelqu’un de ben franc, ça dérange du monde, mais bon, what you see is what you get. C’est important que tu reste assez bandante pour ceux qui vont t’engager. (p.137)

Ce corps est le mien, et à partir d’aujourd’hui, je décide de lui donner de l’amour, tout en apprenant à ne pas dépasser ces limites que j’ai si souvent enfreintes. (p.154)


Les sept femmes d’Adrien de Christine Lamer

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