mercredi 24 avril 2024

Entrevue avec Josyane Bissonnette

 

Crédit : Facebook

Biographie

Épicurienne assumée et auteure passionnée, Josyane Bissonnette adore la fantaisie que lui procure l’écriture… et l’introspection liée à cette activité. En effet, le procédé littéraire agit sur elle comme une véritable méditation. Lorsqu’elle écrit, elle rêve, elle rit, elle s’émeut, elle s’interroge. Josyane possède un talent indéniable pour combiner ces ingrédients merveilleux que sont l’humour, la sensibilité et le dépaysement.

Crédit : Josyane Bissonnette - Les Éditeurs réunis (lesediteursreunis.com)

Questions

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer dans l’écriture?

Lorsque j’avais 10 ans et que j’étais en quatrième année au primaire, mon enseignante de l’époque, Paulette Bastien, m’a fortement encouragée à soumettre l’un de mes textes pour un concours littéraire. J’ai d’abord remporté le 1er prix de ma classe et de mon école, puis finalement le 1er prix régional, dans ma catégorie. À ce moment, j’ai compris que j’avais un certain talent pour raconter des histoires et j’ai commencé à rêver de devenir écrivaine, un jour.

Cependant, en grandissant, j’ai délaissé cette activité pour me concentrer sur autre chose pendant plusieurs années, vingt-sept ans pour être exacte. Puis, au matin de mes trente-sept ans, j’ai réalisé que je n’avais jamais fait d’espace pour cette passion et ce talent dans ma vie. J’ai donc écrit mon premier roman : « Que cherches-tu Éloïse? », publié chez Les Éditeurs Réunis, en deux mois. Je ressentais l’urgence du temps qui passe et de la vie qui file, et je souhaitais profondément explorer cet univers. Ça m’est apparu comme étant viscéral. C’est de cette manière que mon parcours d’auteure a débuté…

Quels défis avez-vous rencontrés pendant l’écriture de votre premier roman?

La peur de l’imposteur! Les mots coulaient, c’était fluide et facile, mais la pensée qui roulait toujours dans ma tête était : et si je n’avais aucun talent, au fond? On s’entend, j’avais 10 ans lorsque j’avais remporté ce concours, donc l’eau avait coulé sous les ponts depuis! Je me demandais donc constamment si mon histoire était bonne, bien écrite, et si elle pourrait intéresser quelqu’un.

J’étais aussi terrorisée de partager mon manuscrit. Je craignais énormément la critique et j’avais peur de me faire dire que je n’avais plus aucun talent… Ce qui aurait voulu dire, pour moi, que ce rêve secret que je chérissais dans mon cœur de petite fille d’être écrivaine un jour, ne se réaliserait sans doute jamais. Et ça me rendait profondément triste. Mais heureusement, mon manuscrit a été accepté par une maison d’édition! J’étais folle de joie. Ça m’a profondément émue.

Pourquoi avoir choisi d’écrire de la romance?

Parce que l’amour, selon moi, c’est tout ce qui importe, à la fin. Parce que je trouve qu’il y a assez de souffrance dans le monde, et oui, j’assume totalement cette partie utopique en moi qui souhaiterait vraiment la paix dans le monde! Alors l’amour, c’est la clé. Je trouve que les gens ont de la difficulté à s’aimer eux-mêmes, et à s’aimer entre eux. Alors je souhaite écrire des romans inspirants qui font du bien et qui invitent à revenir vers plus de douceur, de paix et oui, d’amour!

Est-ce qu’il y a un autre genre littéraire que vous aimeriez écrire?

Pour l’instant, la romance m’inspire beaucoup, plus particulièrement les romances feelgood. J’aimerais également explorer la romance un peu plus sombre, pour développer la psychologie de personnages un peu plus « brisés » par la vie et bien sûr, leur donner l’opportunité de se libérer de leurs chaînes pour… retrouver l’amour! Hahaha. Ce style un peu plus sombre de la romance me permettrait également d’explorer le sujet de la sexualité, ce qui m’inspire beaucoup aussi.

Quels conseils donneriez-vous à un nouvel auteur?

De se lancer sans tarder! Nos peurs nous empêchent souvent de passer à l’action, alors on reste coincés dans l’inaction. Moi je conseille de plonger. Et d’aller chercher de l’aide si c’est plus difficile au niveau de la structure ou de la syntaxe ou autre. Notre manuscrit n’a pas à être parfait du premier coup! C’est important de le faire lire à d’autres et d’être ouverts aux commentaires constructifs qui pourraient en découler, afin d’améliorer notre histoire ou la structure de celle-ci.

Et surtout, je trouve important de souligner l’importance de s’offrir ce cadeau à soi-même, d’abord et avant tout. Personnellement, écrire me fait du bien. Et c’est à ça que je m’accroche à chaque fois que j’écris et que je rencontre des petits blocages : fais-le pour toi!

Écrivez-vous avec de la musique? Si oui, avez-vous une chanson fétiche?

Oui, toujours! C’est mon petit rituel. Mais comme je suis auditive, j’écoute de la musique sans paroles. Sinon, ça me déconcentre. J’écoute donc du piano, comme Yiruma ou Alexandra Stréliski. Ça peut être aussi de la guitare, comme Andy McKee ou des musiques douces de relaxation.

Quels sont vos prochains projets?

J’ai une romance feelgood qui sort l’hiver prochain, et fort probablement une romance plus sombre à l’automne 2025… ;-)

En terminant, merci beaucoup pour cette belle invitation! Et merci pour tout le beau rayonnement que vous faites aux auteurs d’ici! C’est tellement important pour nous. <3


lundi 22 avril 2024

Entrevue avec Brigitte Jalbert

 


Biographie

Brigitte Jalbert s’est retrouvée un peu malgré elle à la tête des Emballages Carrousel, entreprise fondée par son père en 1971. Elle a dû prendre confiance, affronter son syndrome de l’imposteur et abandonner ses idées préconçues quant au rôle de l’entrepreneur. Malgré ses doutes, elle a réussi à doubler le chiffre d’affaires de l’entreprise en l’espace de 10 ans… 

Crédit pour la photo et la biographie : Brigitte Jalbert - Québec Amérique (quebec-amerique.com)

Questions

Comment avez-vous choisi les personnes interviewées pour Mentores?

Cet exercice a été le plus ardu du projet !  Il y a tellement de femmes qui m’inspirent.  Avec ma maison d’édition (Québec Amérique), on a fait une première liste de femmes provenant de divers secteurs d’activité.  Ensuite, nous avons tenté de sélectionner douze profils différents, des femmes provenant d’entreprises de secteurs divers et de toute taille.  À titre d’exemple, il y a plusieurs femmes avec de très beaux parcours dans le domaine du transport et de l’entreposage, ça été difficile de n’en choisir qu’une.

Comment avez-vous eu l’idée pour ce projet?

Après la sortie de mon premier livre : La PDG qui ne pensait jamais le devenir, j’ai reçu de nombreux messages et témoignages de personnes qui avaient lu mes ‘’états d’âme professionnels’’, mes doutes, mes remises en question, la manière dont j’ai dû gérer mon méga syndrome de l’imposteur…Ces gens m’ont dit s’être sentis soulagés de voir qu’ils n’étaient pas seuls à négocier avec ces émotions.  J’ai donc souhaité récolter d’autres témoignages, d’autres histoires, d’autres réalités afin que les plus jeunes aient plus de modèles auxquels s’identifier.  Montrer que tout est possible grâce à nos forces, mais surtout, malgré nos lacunes.   J’avais aussi le désir de démystifier ce que l’on peut prendre pour des faiblesses (par exemple le doute), mais qui s’avèrent bien souvent un moteur, un déclencheur.

Quels défis avez-vous rencontrés pendant la création de Mentores?

Honnêtement, je n’ai pas rencontré de défis autres que le devoir de faire des choix concernant les protagonistes du livre.  Il y a beaucoup trop d’histoires inspirantes au Québec, des femmes qui ont fait du travail sur elles-mêmes afin de déconstruire leurs biais, leurs peurs, leurs freins, surmonter leurs doutes.  Tout ça me dit que je devrais peut-être écrire d’autres tomes de ce Mentores ;)

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaiterait se lancer dans l’entrepreneuriat?

J’ai maintenant 60 ans, j’ai près de 40 ans d’expérience, je peux affirmer aujourd’hui en toute modestie que j’avais ce qu’il fallait pour être leader d’entreprise, mais malheureusement ça m’a pris tellement de temps avant de le réaliser.

Mon premier conseil : se faire confiance, écouter et considérer son intuition.  Ensuite, lorsqu’on arrive en toute humilité, à prendre conscience de ses failles, il suffit d’aller chercher des acolytes qui auront les forces qui viendront compenser nos faiblesses.  Faire confiance, élever et offrir l’espace nécessaire à nos collègues afin qu’ils déploient tout leur potentiel est mon second conseil.

Avez-vous des suggestions de lectures en lien avec le leadership féminin?

La PDG qui ne pensait jamais le devenir :)
Sans blague, ce livre je l’ai écrit sans savoir qu’il serait édité et publié, il est donc 100% authentique. J’y étale mes travers, mes faiblesses, mes angoisses … mais aussi plusieurs apprentissages.  Je pense que ce livre peut être réconfortant pour plusieurs.

Autrement, j’ai beaucoup aimé Good to Great de Jim Collins.  Même s’il ne traite pas tant de leadership au féminin, ses leaders de niveau 5 partagent plusieurs qualités dites féminines, je m’y suis reconnue à plusieurs endroits.

Quels sont vos prochains projets?

Je suis encore plutôt présente dans mon rôle de présidente d’Emballages Carrousel et j’en suis très très heureuse.  Autrement, plusieurs petits et moyens projets autres m’allument. Le fil conducteur entre ces activités : le partage des grands apprentissages d’une fille qui s’est tellement questionnée professionnellement, qui a tellement douté de ses compétences, mais qui finalement, est pas mal fière de ce qui a été accompli.  Je souhaite partager aux plus jeunes ce que j’aurais aimé entendre au début de ma carrière.

Ma chronique de La PDG qui ne pensait jamais le devenir

Ma chronique de Mentores 

L’amour plein les yeux de Stéphanie Parent

 

Publié chez Saint Jean le 12 mars 2024

452 pages

Lu en format papier

4e de couverture

«Arrête de faire ta diva, t’es pas mieux que personne!» Sous l’injure de sa mère, Anne claque la porte de la maison la veille de ses dix-huit ans, un bloc d’argile dans le sac à dos. Son union avec Robert et la naissance de leur fille, Erin, ne comblent pas le vide qui l’habite. Tissé d’insuffisances et de marchandages, le quotidien n’apporte à la jeune sculptrice qu’échecs et désillusions. Jusqu’à ce qu’une rencontre inattendue allume en elle mille feux, éclairant le tréfonds de son âme. L’instinct maternel à bout de souffle, Anne fuit l’existence qui semble l’avoir choisie par erreur. . Mais on ne quitte jamais totalement une vie qui nous a tant pris…

Des années plus tard, lorsque les machinations diaboliques de Robert éclatent au grand jour, Anne et Erin doivent naviguer entre non-dits, vengeances et deuxièmes chances. Sauront-elles recoller les fragments de leurs déceptions? Une histoire familiale où l’amour se fait et se défait, à la fois troublante et fulgurante..

Mon avis

En regardant le titre, je m’attendais à une romance, mais je vous avoue que l’auteure m’a réservé une belle surprise. C'est surtout l’histoire d’une mère et de sa fille étalée sur plusieurs décennies. Quand j’ai remarqué le nombre de pages, j’étais effrayée de commencer le livre en me disant que cela allait me prendre un temps colossal pour parcourir l’œuvre, mais encore là je me suis trompée. 

La première partie parle surtout de la vie d’Anne jusqu’à la naissance Erin et de son déménagement en France et je n’ai pas vu les heures passées. Les chapitres sont courts et se terminent d’une façon à ce que le lecteur souhaite poursuivre la lecture. Sans que cela soit irréaliste, les vies des deux protagonistes sont loin d’être linéaires.

Bien que j’aie trouvé Anne davantage captivante, j’ai une préférence pour Erin qui me rejoint plus. Anne possède un côté froid à un certain moment du roman, mais je sais qu’elle voulait seulement le bien-être de sa famille. Erin est plus forte que je l’imaginais et elle m’a surprise à plusieurs reprises vers la fin du livre. Par contre, j’ai adoré qu’Anne écrit dans ses carnets rouges pendant sa jeunesse pour se défouler et s’évader. C’est encore une tactique que j’utilise aujourd’hui.

Si vous ne connaissez pas l’auteure, c’est le meilleur moment.  Il s’agit de son deuxième roman, mais les deux ne sont pas liés. Je suis heureuse de l’avoir découverte et je l’ajoute à ma liste d’écrivain à suivre. Elle a une plume hors de l’ordinaire qui vous transportera du début jusqu’à la fin sans que vous vous rendiez compte que vous avez lu 400 pages.

Extraits

Plus tard, dans un cahier fatigué qu’elle avait repêché dans un tiroir du buffet, Anne avait écrit des pages et des pages jusqu’à ce que la lumière de la lune inonde sa chambre. Son Carnet rouge est devenu son espace à elle, un monde où tout pouvait exister. (p.12)

Robert a toujours détesté ce mot, « moyen ». Il présumait le normal, le banal, le sans intérêt, et comme son miroir le lui confirmait chaque matin, le moyen était imprimé sur lui, dans ses traits et dans son corps tout entier. (p.23)

Le rejet la projette dans un isolement qui lui rappelle les humiliations de son adolescence. L’indifférence la tue à petit feu. Elle le déteste de l’ignorer ainsi, de la propulser dans l’abîme de la solitude. (p.63)

L’amour dure trois ans, paraît-il. Philippe et elle en sont rendus à quatre et leur gagnait en couleurs, pastels de jour, fauves de nuit. Anne veille farouchement à leur bonheur.  (p.174)

Je sais juste que le voir emmerder le reste du monde tous les matins me fait un bien immense. (p.287)


dimanche 21 avril 2024

Entrevue avec Joanie Boutin

 


Biographie

Joanie Boutin adore les jeux vidéo, les romans trop bons qui mènent à l’insomnie, les gâteaux au fromage de toutes les saveurs et les films de catastrophes naturelles.

Diplômée du baccalauréat en langue française et rédaction professionnelle de l’Université Laval et traductrice de métier, Joanie jongle avec les mots depuis longtemps, mais commence tout juste son rêve de publier des livres.

Crédit : Joanie Boutin – Auteure de romans pour ados

Questions

Qu’est-ce qui vous a motivé à écrire pour les jeunes adultes?

C’est une étape de la vie qui me fascine parce qu’elle est très riche en changements, en transformations et en émotions. J’adore explorer tous les thèmes qui s’y rattachent : la transition entre l’adolescence et l’âge adulte, les questionnements quant à l’avenir, la recherche d’indépendance, les premiers vrais amours... Ça me permet aussi de revivre cette partie de ma vie à travers mes personnages et de pousser un peu plus loin que ce que j’ai vécu. À cause de mon anxiété et de mon agoraphobie, qui étaient à leur apogée durant mon adolescence, j’ai l’impression d’être passée à côté de beaucoup de belles expériences, et je pense que je cherche un peu à pallier ce manque dans mes histoires.

Quelles sont vos sources d’inspiration lorsque vous écrivez ?

Je suis très inspirée par les saisons! Peut-être que personne ne sera surpris de l’apprendre, étant donné que j’ai écrit deux romans de Noël, et maintenant un roman d’été, mais je pars souvent d’une « vibe » saisonnière. Je pense à tous les moments propres à cette saison, aux odeurs, aux souvenirs qui y sont rattachés, et je laisse l’inspiration me guider pour l’histoire. J’ai envie de plonger les lecteurs dans une atmosphère dès le départ, donc c’est important pour moi de bien imaginer les lieux et la saison avant de me lancer. J’ai l’impression que ça ancre bien le récit.

Quels défis avez-vous rencontrés pendant l’écriture de votre première œuvre?

Un gros manque de confiance en moi. J’ai toujours voulu écrire un roman, mais je n’arrivais pas à terminer un manuscrit. Je me butais toujours à la page blanche une fois arrivée au milieu du récit, et je me disais que je ne devais pas être une « vraie » autrice si l’inspiration ne me venait pas comme par magie.

J’ai ensuite lu beaucoup d’ouvrages sur l’écriture qui m’ont fait comprendre que je devais tout simplement mieux planifier mon manuscrit. Certain.es auteur.ices n’ont pas besoin de le faire, mais dans mon cas, c’est primordial. Donc après avoir découvert un processus qui fonctionne pour moi, j’ai écrit La collision des étoiles durant NaNoWriMo, un défi d’écriture en ligne qui encourage les participants à rédiger 1667 mots par jour pendant 30 jours, pour un total de 50 000 mots.

J’ai réussi le défi, mais j’étais convaincue que le roman n’était pas assez bon pour être publié parce que c’était mon premier. C’est grâce à ma mère, à qui je l’ai fait lire et qui essayait de me convaincre quelques fois par année de l’envoyer à des maisons d’édition, que j’ai tenté ma chance en 2020. Je l’ai écrit en 2015, donc ça m’a pris 5 ans avant de me décider à le soumettre, et j’étais encore certaine qu’il ne serait pas retenu!

Quels conseils donneriez-vous à un nouvel auteur?

Trouve le processus d’écriture qui fonctionne pour toi. Tous et toutes les auteur.ices sont différent.es, et toutes les méthodes sont bonnes, tant qu’elles te permettent d’atteindre ton but. Fais des recherches en ligne et explore les stratégies de plusieurs auteur.ices pour ouvrir tes horizons.

Lis beaucoup, et surtout, lis en tant qu’écrivain.e : porte attention aux détails, à ce qui te semble fonctionner ou pas, et demande-toi pourquoi. Analyse la plume, l’équilibre entre les dialogues, les descriptions, l’action et les réflexions internes du personnage, etc. C’est ce qui va t’aider à développer ta propre plume et ton talent.

Et surtout : l’écriture est une compétence comme une autre. Le talent vient avec la pratique et l’effort. C’est normal si tes premiers écrits ne sont pas à la hauteur de tes attentes, et ça ne veut absolument pas dire que tu n’as pas la « graine d’écrivain ». Continue d’écrire et tu vas t’améliorer!

Écrivez-vous avec de la musique? Si oui, avez-vous une chanson fétiche?

Je crée des listes de lecture pour chacun de mes projets, mais ironiquement, je n’arrive pas à écrire quand j’écoute des chansons avec des paroles. Donc je joue la playlist avant d’écrire ou durant les moments où je dois réfléchir. Quand j’écris, je me tourne vers de la musique d’ambiance type « lofi », et je cherche un mix qui convient à l’atmosphère du manuscrit.

Quels sont vos prochains projets?

J’ai deux projets d’écriture en branle en ce moment, mais malheureusement, j’en suis encore aux tout débuts, donc il est trop tôt pour en parler! Tout ce que je peux dire, c’est que je vais me tremper l’orteil dans l’horreur, et que je vais aussi explorer l’automne dans un projet de romance contemporaine super le fun que je voulais faire depuis longtemps. J’ai très hâte de pouvoir en parler plus en détail!


Le vent des Highlands de François Guilbault

 

Publié chez les éditions ADA le 25 janvier 2024

240 pages

Lu en format papier

4e de couverture

1297. L’Écosse est à feu et à sang. Édouard I d’Angleterre a maté la rébellion de William Wallace. Le jeune James Douglas est exilé en France par son père, loin de la rage vengeresse de l’Anglais. Subjugué par le charme de Louison, une danseuse de rue, il deviendra père. Mais lors du terrible hiver de 1303, Louison et leur fils meurent de froid. À dix-huit ans, James vogue vers l’Écosse. Il espère retrouver ses terres en prêtant hommage au roi Édouard. Quelle illusion ! L’Anglais le chasse de sa cour tel un vil hobereau. Le seul espoir qu’il reste à James de récupérer le Douglasdale est d’adhérer au parti de Robert Bruce, le noble à la tête du parti patriote.

Mais une femme changera ses plans. Loralyne O’Plessy, mi-Poitevine, mi-Irlandaise, avait reconnu en James son promis. À la suite du meurtre d’un rival de Bruce, elle fuit avec la suite du laird sous la protection de James. Attaqués, les femmes sont faites prisonnières et James est laissé pour mort. James renaîtra-t-il de ses cendres ? Partira-t-il à la recherche de Loralyne ou suivra-t-il le nouveau roi d’Écosse pour l’aider à chasser les Anglais ? Réussira-t-il à rentrer en possession du Douglasdale ? Pourra-t-il sauver Loralyne, capturée par la garnison de Douglas Castle ? Le destin de James Douglas est plus qu’une épopée. C’est une ode à la fidélité, au don de soi, à l’amour éternel.

Mon avis

Depuis que j’ai lu son premier roman Napoléon, François Guilbault fait partie de ma liste d’auteurs à suivre et j’avais bien hâte de découvrir les aventures de James et Loralyne. Je m’intéresse à l’Écosse depuis que j’ai regardé le premier épisode d’Outlander. Bien que le récit de Jamie et Claire se déroule plusieurs centaines d’années plus tard, j’ai noté quelques similitudes dans le caractère de James et le protagoniste de la série.  Sans compter que certains noms de famille reviennent dans le roman dont Fraser.

Vous allez rencontrer plusieurs personnages au fil de votre lecture, mais ma préférée est Loralyne. Elle n’a pas vécu un parcours facile, mais c’est ce qui la rend intéressante. James gagne la seconde place qui lui aussi a vécu un parcours atypique et loin d’être ennuyeux, mais c’est Loralyne qui a capté davantage mon attention. Je profite pour remercier l’auteur d’avoir mis une liste de tous les personnages à la fin du livre, cela m’a permis de mieux comprendre les événements et apprécier ma lecture.

La royauté apparaît à quelques reprises et on voyait déjà la tension entre les Anglais et les Écossais. Ce n’était pas aussi palpable que dans les années 1700, mais j’ai noté quelques remarques dans les conversations.  

Si vous ne connaissez pas la plume de l’auteur et que vous hésitez à vous lancer dans la lecture d’un ouvrage de plus de 400 pages, Le vent des Highlands est un excellent choix, car on reconnaît son ton et il est plus court que ses autres romans. Cela vous donnera une idée avant de vous procurer sa bibliographie complète.

Extraits

Saisissant leurs bâtons de marche, ils simulèrent un combat, comme ils le faisaient depuis le premier jour de leur rencontre. James cédait rarement devant les attaques de Marcus. (p.7)

Je me souviens avoir entendu mon père dire que les aînés étaient de bon conseil. Il m’a aussi répété que ceux qui souhaitent notre bien n’hésitent pas à nous mettre à l’épreuve. (p.62)

Sa maigreur aurait effrayé une fillette le croisant au détour d’un couloir. Mais pas Loralyne O’Plessy. (p.165)

Vous avez bien compris. Je ne souhaite pas que l’on me reconnaisse. Rien n’est plus inoffensif et crédible qu’une nonne. (p.201)

Mon entrevue avec l'auteur 

vendredi 19 avril 2024

Entrevue avec France Lorrain

 


Crédit photo : Facebook

Biographie

France Lorrain demeure à Mascouche et est retraitée de l’enseignement. On lui doit 16 romans jeunesse en plus de sa remarquable saga en 4 tomes, La promesse des Gélinas, propulsée au sommet des ventes dès la sortie du premier tome.

Lien : France Lorrain – Saint-Jean Éditeur (saint-jeanediteur.com)

Questions

Pourquoi avoir choisi d’écrire des romans historiques?

Ce fut un peu par accident si je suis tombée dans ce créneau. L’histoire des Gélinas est basée sur un fait véridique. Je côtoyais cette fratrie ayant fait la promesse à leur mère de ne jamais se marier et de ne pas avoir d’enfants. Comme j’étais déjà autrice jeunesse, plusieurs personnes de l’entourage de cette famille me suggéraient de composer un roman à partir de cette histoire. Après le succès de cette série, j’ai eu envie de continuer à découvrir d’autres territoires et d’y installer de nouveaux personnages.

Lorsque vous commencez un nouveau projet, est-ce que vous devez faire des recherches? Si oui, combien de temps cela vous prend-il?

Quand je décide où je situe mon roman, je me rends sur ce territoire et je m’y installe parfois pour plusieurs jours. C’est le cas de l’île Verte, de la Gaspésie, de l’Abitibi… en fait, pas mal partout. Je vais presque toujours au centre d’archives du village choisi. Je fais plusieurs recherches avant et pendant que j’écris. Il est difficile de nommer une durée puisque je fais souvent l’écriture et les recherches en parallèle. Je suis assez exigeante envers moi-même et j’aime intégrer des événements historiques qui me demandent de fouiller dans les journaux, les revues, les livres d’histoire. 

Comment choisissiez-vous votre sujet lorsque vous commencez une nouvelle série?

Il y a deux choses qui me font débuter un projet : des personnages vrais (les Gélinas, ma grand-mère Gabrielle dans la Biscuiterie Saint-Claude, le père de Jeanne dans À l’ombre de la mine…) ou un lieu qui m’inspire. Ensuite, j’explore le vécu de l’époque que j’ai choisi. De quoi vivaient les gens? Comment étaient les relations sociales? Quels étaient les enjeux?...

Quels défis avez-vous rencontrés lorsque vous avez écrit votre premier livre?

Mon premier roman a été écrit sur deux, voire trois ans. C’était le premier tome de La promesse des Gélinas. J’ai eu le bonheur de voir cette série accueillie avec beaucoup d’enthousiasme par les lectrices et les lecteurs. J’ai donc envie de vous dire que mon plus grand défi est venu à la seconde série. Comme les Gélinas avaient été très bien reçus, je craignais que ma deuxième histoire ne touche pas autant les gens.  J’avais plusieurs idées, mais je ne savais pas sur laquelle travailler. J’ai donc hésité avant de plonger dans «Au chant des marées». Cette duologie, composée de deux très gros romans (plus de 600 pages) m’a demandé beaucoup de relecture. Mon rythme de travail a dû s’accélérer afin de réussir à publier les livres avec un écart respectable pour une série.  Dans certains chapitres, il y avait parfois plus d’une vingtaine de personnages et je devais m’assurer de la cohérence au niveau de leurs interactions! Disons que le travail de va-et-vient entre mon éditrice et moi fut de longue haleine! Plus jamais une telle brique !

Quels conseils donneriez-vous à un nouvel auteur?

Il faut écrire chaque jour et ne pas déroger de cette routine. Avant, lorsque j’enseignais encore, je m’installais tous les après-midis à mon retour de l’école pour une heure, parfois même juste 30 minutes. Peu importe la durée, il faut instaurer une habitude. À certains moments, j’ai conscience que ce que j’écris est plus ou moins réussi, mais ce n’est pas grave, j’écris quand même. Le jour suivant, je relis toujours mon texte et je le corrige.

Écrivez-vous avec de la musique? Si oui, avez-vous une chanson fétiche?

Lorsque je suis en première écriture, j’ai besoin de silence. Par contre, pour la révision, la relecture, la correction, j’écoute souvent des groupes instrumentaux (mon groupe préféré est Hermanos Gutiérrez) ou des sons de la nature. J’adore entendre le son de la mer quand je travaille :D.

Quels sont vos prochains projets?  

Après la remise du manuscrit de mon tome 3 du Garage Rose, je prendrai une pause d’une dizaine de mois pendant laquelle je n’écrirai pas de roman d’époque. J’ai d’autres projets en tête sur lesquels je veux me concentrer: un album jeunesse, une série de romans jeunesse et un roman policier. Je suis une très grande lectrice de polars et j’ai envie d’essayer de m’y mettre. À suivre…


jeudi 18 avril 2024

Daïquiris et bikinis de Stéphanie Duchesne

 


Publié chez A éditeur le 2 avril 2024

384 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Enseignante au primaire, Amandine vit avec son adolescente et n'entretient aucune relation amoureuse. À l'approche de la quarantaine, elle préfère s'enraciner dans une routine rassurante qui lui plait bien. Jusqu'au jour où le message que lui transmet une clairvoyante la frappe de plein fouet: son amie décédée tient à lui dire qu'il est grand temps de "rallumer les étoies"...

Un mantra qui soudait l'amitié des deux femmes. Vous aurez bientôt à faire des choix... Les tentations deviendront omniprésentes et vous offriront la chance de vous ouvrir à de nouveaux horizons, mais gare à vous ! Vos décisions entraîneront des répercussions sur votre destinée... À la suite de cette rencontre, Amandine accepte de sortir avec Robin, un collègue de travail particulièrement sexy, et renoue une amitié avec Chris, le frère de son amie d'enfance. Et pendant ce temps, Simon, son ex-conjoint, tente de se rapprocher d'elle...

Les vacances d'été au bord du lac seront l'occasion pour la jeune femme de faire le ménage dans le tourbillon d'émotions qui l'assaillent, et, qui sait, de peut-être trouver sa véritable âme soeur...

Mon avis

C’est le deuxième livre pour adulte de l’auteure et j’ai été agréablement surprise. Honnêtement, je l’ai même préféré à son premier. J’ai noté une évolution dans son écriture. Je ne dis pas cela seulement à cause du métier de la protagoniste et de son âge. J’avoue que nous avons des questionnements semblables quand vient le temps de réfléchir à l’amour et qu’avoir le choix entre trois hommes est très rare d'autant plus qu’elle n’utilise pas les applications. Je me suis reconnue dans son désir de rester dans sa petite vie tranquille, mais aussi de vivre quelque chose de plus excitant. Heureusement que sa meilleure amie est présente pour lui donner un coup de main pour que Mandy se motive à sortir de sa coquille.

Bien qu’Amandine tente de trouver l’âme sœur, elle est loin de penser comme Jessica et ses réactions me rejoignaient davantage. L’amitié prend une place importante à un point que je me questionne si je le classais plus dans la section chickLit que romance. J’apprécie bien ce genre littéraire, mais cela fait changement de lire une histoire que l’évolution de la protagoniste ne tourne pas seulement autour de la recherche de l'amour. On a aussi un point en commun en lien avec la musique, Pink est une de mes chanteuses préférées et on mentionne ses chansons plusieurs fois. Mandy l’écoute pour se calmer.

J’ai moins aimé Robin, un des collègues d’Amandine qui semblait vouloir renouer avec son ancienne flamme et proposait des activités qui plaisaient moins à la femme. C’est possible qu’il change au fil des chapitres et qu’il gagne le cœur de Mandy, je vous laisse le deviner. Par contre, j’ai adoré Chris même s’il s’apparaît qu’à quelques reprises. Ce fut mes moments préférés du récit après son amitié avec Jessica.

Si vous ne connaissez pas encore l’auteure, c’est un bon roman pour découvrir sa plume. Vous allez rire à plusieurs reprises et j'en avais besoin en parcourant les pages du livre.

Extraits

Pour ma part, c’est l’inverse. Les néons, la musique des années 80, le décor complètement Out me font littéralement flipper. (p.6)

Les vacances arrivent à grand pas et j’ai bien l’intention de prendre ça relaxe. Je fais une croix sur mon calendrier chaque jour pour m’insuffler le courage de finir l’année en un morceau. Je suis épuisée. Je veux juste me repose, me confié-je reregardant mon reflet dans le miroir. (p.26)

Je m’imbibe des paroles de Pink, me laissant contaminer par cet air entrainant, souhaitant ardemment retrouver ma face au plus vite. (p.123)

Ah ! L’insouciance de la jeunesse ! On ne le savait pas, mais maudine qu’on était bien ! (p.178)

Mon entrevue avec l'auteure 

Entrevue avec Josyane Bissonnette

  Crédit :  Facebook Biographie Épicurienne assumée et auteure passionnée, Josyane Bissonnette adore la fantaisie que lui procure l’écritu...