vendredi 21 février 2025

Prisonnière de son Pimp de Chloé-Kim Bussière

 

Publié chez les éditons JCL le 15 janvier 2025

240 pages

Lu en format papier

4e de couverture  

À quinze ans, je suis tombée follement amoureuse d’un garçon plus vieux que moi, parfait en apparence. Mais mon conte de fées n’a pas tardé à se transformer en cauchemar…
Joseph me disait que je lui appartenais et que je devais lui obéir. Cet homme est rapidement devenu ces hommes, car, pendant des mois, il a vendu mon corps – et des bouts de mon âme – à des inconnus, qui m’ont obligée à subir les actes les plus dégradants.

À la même époque, il a commencé à me droguer à mon insu, puis à me forcer à consommer. Peu à peu, j’ai développé une dépendance. À la sensation de liberté que me procuraient les paradis artificiels… et à mon bourreau. Si Joseph me frappait et abusait de moi, il parvenait toujours à me manipuler pour que j’en vienne à tolérer l’inacceptable.

J’ai longtemps mené une double vie, sans que mes proches remarquent ma détresse. Incapable de me confier, de demander de l’aide, j’ai gardé le silence. Jusqu’à ce que je décide que c’en était trop. Après avoir emmagasiné suffisamment de courage, j’ai pris la fuite, résolue à me réapproprier tout ce qu’on m’avait volé.

Mon avis

J’ai eu le goût de lire ce livre après avoir regardé l’entrevue avec Isabelle Maréchal. Je m’attendais à ce que le récit soit vraiment sombre. C’est le cas, mais j’ai éprouvé moins de difficulté à le terminer que je me l’imaginais au commencement. Peut-être parce que je voyais l’importance du sujet ou que je savais à quoi m’attendre, son histoire m'a marquée. Toutefois, je le recommande pour un public de 16 ans (et même 18 ans) et plus. Vous allez y retrouver quelques scènes crues qui risquent de ne pas convenir à tout le monde.

Je n’ai pas regardé la série Fugeuse, mais je me dis que ce bouquin est encore davantage troublant en réalisant qu’elle est réelle et qu’elle a fait sa connaissance de Joseph au centre commercial. J’aime découvrir et écouter les récits des autres, mais j’avoue que c'est un niveau complètement différent. L’auteure s’est même créée (à la demande de Joseph) un alter ego pour sa seconde vie qui est loin de ressembler à une romance.

Je la trouve courageuse de raconter son histoire, mais je crois que c’est important. On ne sait jamais sur qui on peut tomber et il faut prendre conscience que ce phénomène peut se produire. Je vous laisse découvrir si le récit de Chloé-Kim se termine bien. Je vous donne un indice : Ce livre vaut la peine d’être lu.

Extraits

Je pourrais tout aussi bien mourir ici, là, maintenant, ou dans les minutes qui viennent, au volant du véhicule qui file à toute vitesse. Guidé par mes mains inexpérimentées. Enfin, tout serait fini. Il ne pourrait plus me faire de mal. Mon calvaire serait terminé. De toute façon, à qui je manquerais? Qui me pleurerait? (p.11)

À cet instant, je vis une sorte de dépersonnalisation. J’ai l’impression d’être assise devant la télévision à regarder un film, comme si j’avais activé le pilote automatique et regardais la scène de l’extérieur. Ce n’est pas à moi que ça arrive. C’est un rêve. (p.14)

En raison de cette partie indomptable et originale de moi-même, j’ai subi de l’intimidation à l’école parce que j’étais différente. Je ne m’habillais pas comme les autres, ne me coiffais pas comme les autres, ne me comportais pas comme les autres. (p.18)

Je ne peux m’empêcher de la regarder. Après un moment, elle me fait signe de monter la rejoindre et, avant même d’avoir le temps de regarder Joseph, je le sens me pousser par les hanches pour m’aider à me lever. Je la rejoins donc sur la table et elle se met à danser tout contre moi, comme si j’étais devenue son poteau. Je reste figée un moment, tandis que les garçons sifflent et que Joseph me regarde, sourire en coin. (p.65)

Les quelques soirées suivantes sont calquées sur le même moule. J’ai ma petite routine. Je bois mon verre avec les garçons et ensuite je vais me préparer. Quand je monte sur scène, j’ai un peu l’impression d’être sur une autre planète. La plupart du temps, je me sens comme si je ne possédais plus mon corps. (p.77)

En fait, après ce qui s’est passé ce soir, c’est un peu comme ça que je me sens, comme un cadavre. Je suis un peu morte en dedans. Je me sens comme un objet qu’on utilise pour son bon plaisir. J’ai l’impression que tout le monde sauf moi fait ce qu’il veut de mon corps. (p.83)

Il m’aime? Mon œil! Je ne crois plus à son amour et je n’aurais jamais dû y croire. (p.147)


jeudi 20 février 2025

Là où naissent les papillons de Sarah Degonse


 

Publié chez Grund Québec le 7 février 2025

264 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Suzanne est sur le point de réaliser son rêve travailler dans l’un des théâtres les plus prestigieux de Montréal Mais alors que tout semble enfin se concrétiser, la découverte d’une correspondance des années 1930 entre deux femmes ainsi que sa rencontre avec la pétillante Joséphine, l’une de ses collègues, bouleverse son univers bien ordonné.

Plongée dans un tourbillon d’émotions, Suzanne se retrouve à jongler entre les défis de son nouveau travail et les désirs de son cœur. Dans ce récit intemporel, les jeunes femmes du passé et du présent explorent les différentes facettes de l’amour, de la passion et de leurs ambitions.

Mon avis

Ce roman rejoint un public de 14 ans et plus et je le recommande si vous aimez les histoires remplies d’émotions. Le récit de Suzanne est surtout porté sur les sentiments et son cheminement concernant sa vie personnelle et professionnelle puisque son emploi au théâtre semble être son premier à temps plein. Si vous vous attendiez à lire plusieurs lettres de la correspondance, vous risquez d’être un peu déçue, car on découvre seulement celles qui font avancer le livre et elles nous réservent plusieurs surprises.

Il faut apprécier les personnages qui se questionnent, c’est le cas de Suzanne dès le commencement. Elle aurait pu continuer avec une vie sans problème, mais elle réalise qu’elle n’est pas bien dans sa peau. Je crois que plusieurs lectrices pourront s’y reconnaître, mais si elles ne se posent pas exactement le même genre de questions. J’ai fini par m’attacher à elle. Je trouvais qu’elle manquait de confiance en elle dans les premiers chapitres. Je suis contente qu’elle fonce malgré les doutes.

Pour les personnages masculins, Justin, le meilleur ami de Suzanne est mon préféré. C’est lui qui m’a le plus fait rire et qui était le plus présent pour la protagoniste allant même l’aider dans ses recherches qui semblaient impossibles. J’aimerais bien connaître davantage son histoire, si l’auteure décide d’en faire une série.

C’est une œuvre féministe qui ne fait pas de leçon, mais qui porte à réfléchir. Sarah Degonse mentionne ce sujet complexe que cela soit par le mouvement #MeToo, la sexualité et même son évolution à travers les générations. J’ai adoré Nena, l’arrière-grand-mère de Suzanne qui arrive en second rang pour m’avoir fait rire.

Extraits

Gabriel me dirait d’arrêter de me mettre dans tous mes états pour des détails, mais c’est plus fort que moi, la moindre contrariété donne le GO à mes montagnes russes d’émotions et ça me prend toujours un bon moment avant de me calmer. (p.14)

Et dire que j’ai dû endurer je ne sais combien de sermons de la part de ma mère sur la précarité d’un avenir professionnel dans le milieu culturel. (p.19)

Je devrais investir dans un meuble capable de supporter ma passion pour la lecture. J’ai lu dans un article du Courrier international qu’une personne lira au cours de sa vie, une moyenne de 770 livres. Je n’ai jamais tenu de compte, mais je suis certaine que j’en ai déjà lu plus de la moitié. (p.29)

Je me suis toujours sentie très différente. Comme si je ne voyais pas le monde de la même façon. Les livres, eux, ne m’ont jamais fait ressentir ça. (p.30)

Je reste dans le silence de mon appartement à regarder la danse hypnotique de la fumée s’échappant de ma tasse Shake It Off, achetée lors du concert de Taylor Swift l’année passée. (p.63)

« Ne le prends pas perso, Suzanne. »

Je ne sais pas combien de fois ce conseil m’a été prodigué. Le souci, c’est que je prends toujours tout personnellement parce que je n’ai pas les filtres pour décoder les émotions des autres et que je me remets constamment en question. (p.102)

Les livres en disent long sur une personne. Le genre littéraire, la manière de les classer, s’ils sont cornés ou bien comme neufs. Mon plaisir coupable est de brosser un portrait psychologique des personnes à partir du contenu de leur bibliothèque. (p.114)

J’aimerais savoir qui elle est. La retrouver. Découvrir ce qu’elle a fait de sa vie. Parler féminisme avec elle. La remercier. Pour ses suggestions de livres. J’aimerais lui dire que je me sens proche d’elle. Que ma mère aussi ne croit pas en mes rêves. Que, comme elle, je crois qu’une femme a bien plus à offrir qu’un simple sourire. (p.122)

Si j’ai un conseil à te donner, ma chérie, écoute ta petit musique intérieur et ose expérimenter et vivre. (p.131)  

dimanche 16 février 2025

Les applications de rencontre – Révolution, lieu de perdition ou simple gadget? de Maude Lecompte


 

Publié chez les Presses de l’Université du Québec le 28 janvier 2025

192 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Vous êtes-vous déjà demandé comment les applications de rencontre ont révolutionné notre façon de trouver l'amour ? Depuis près de 20 ans, ces outils numériques ont conquis nos téléphones et nos coeurs. Les applications de rencontre : véritable révolution ou simple gadget ? vous entraîne dans un fascinant périple au coeur de l'amour 2.0. De la recherche aux anecdotes, cette nouvelle façon de tisser des liens est décortiquée sous tous ses angles.

Mon avis

Comme on est au mois de février, je pensais que c’était une bonne idée de lire ce livre pour en apprendre davantage sur les applications de rencontre. Ce n’est pas une œuvre pour comprendre à mieux les utiliser, mais sur les bienfaits et les méfaits de celles-ci. Est-ce que mon opinion a changé en le fermant? Pas du tout, je dirais que cela à confirmer que je fais bien d’en rester loin même si c’est plus complexe de rencontrer sans elles.

Bien que l’ouvrage soit publié par une maison d’édition universitaire, elle s’adresse à un large public. J’ai pu comprendre la majorité des points mentionnés par l’auteure sans trop me creuser la tête et je m’y connaissais peu. J’utilise amplement les réseaux sociaux, mais les applications de rencontre sont un tout autre monde. J’apprécie que Maude Lecompte fasse un tour complet du sujet pour que le lecteur puisse se faire une tête sans se laisser influencer. Je ne dis pas que je vais changer d’avis un jour, mais l’algorithme me joue déjà assez de tours comme cela.

Extraits

Commençons par le ghosting! La plus fréquente manifestation de rejet des dernières années et probablement la pire. Il serait hypocrite de ma part de prétendre que je ne suis qu’une victime. J’oublie parfois de répondre à certaines personnes parce que c’est plus simple de les ignorer que d’avouer mon manque d’intérêt à leur égard. Entendons-nous. Ignorer quelqu’un après une ou deux soirées de discussions virtuelles, c’est banal. Être ignoré après une soirée partagée, qui plus est, s’il y a eu échange de numéros de téléphone ou de fluides, c’est dur pour l’égo! (p.XV)

La différence entre les rencontres en ligne et en personne serait le sentiment d’urgence (Slater, 2013). Plutôt que de valoriser une découverte progressive de l’autre dans toute sa complexité, les choix doivent s’effectuer avec conviction et rapidité. Ils ne laissent pas de place à l’ambivalence ni à une approche graduelle (Manson 2016). C’est tout ou rien, (p.76)

samedi 15 février 2025

Never – The autobiography by Rick Astley

 

Published by Macmilan on January, 21, 2025

301 pages

I read the paperback version

Back Cover

When "Never Gonna Give You Up" propelled Rick Astley into the pop stratosphere, it irrevocably altered his life's trajectory. Nothing could have prepared the young, unassuming lad from Lancashire for what was in store for him. After agreeing to sign with legendary music producer Pete Waterman—under the wings of music powerhouse Stock Aitken Waterman—what followed was unpredictable and outlandish adventures and a peek into the mechanics of the music industry, all of which would eventually take Rick from the shadows of local bands to international stardom. From platinum-selling albums to worldwide tours, doors had been blown open and the world was at Rick's feet. And then, suddenly, at what seemed like the height of fame, it wasn't.

At 27 years old, Rick retired himself from the industry that had brought him much success and financial stability. Behind the hits and the glitz and glamour was a young man coming to terms with his new-found fame, the realities of life in the pop music machine and the pressures of life on the road, not to mention reconciling with his childhood spent between his divorced parents in a volatile family dynamic. Time out of the industry was to offer Rick room for much-needed reflection and therapy—and unknowingly helped to set the stage for his triumphant return to music.

Balancing nostalgia, fresh perspectives and introspection, with a good dose of northern humour, Never is an intimate look at the man behind the hits—and is a portrait of truth, artistic evolution and the astounding power of contentment.

My review

I can’t remember exactly when I heard his music for the first time, but after I saw a family video where I was dancing alone at 4 years old on Never Give You Up, his music is probably part of my life since forever. I started to listen to his music again at 18 when I saw that video and realized that I really liked Don’t Say Goodbye that I keep listening on repeat today.

When I saw that he published an autobiography, I preorder it and I have to wait 5 months to get it since the dates weren’t the same in Europe and Canada. Did I learned something out of ordinary by reading it? Not exactly, but I was surprised a few times since I didn’t follow his career from the beginning,

I recommend it, if you like his music or just music in general because he talks a little bit about the industry and I find it interesting even though I am not a huge music fan like I was before. His story is touching. I can see he was writing it from the heart and we learn more about his family and what really happens behind the scene.

Excerpts

After the divorce, she did all the things a mum was supposed to do- we went to stay with her for the weekend and she took us to the shops, pool or wherever. But there was something missing, some sort of emotional connection. It’s hard to explain exactly what is was, but you knew it wasn’t there. (p.6)

It was music that transported you somewhere else, like science fiction or historical fantasy novels do, which was a useful thing, given the strange situation at home. There was something about that music that I wholeheartedly wanted to jump into and absorb myself in. (p.22)

I was more interested in feeling secure and safe than I was in being famous, or anything that comes with it. And there are times when I’ve thought that I would happily trade everything I’ve done in music, the money I made, the lot, to have grown up the way my friends did, in a normal house on an estate, with a mum and dad who loved them, or at least expressed their love in a normal way. (p.35)

You’d mention some artist who was absolutely huge in Britain, and find out that no one in the US had a clue who they were: " Things from Britain don’t always work over here. " (p.142)

I think everyone who ever gets up on stage does it because there’s something within them that’s a bit broken or missing; they want an audience to make them feel better, to love them, and that was definitely true of me. But sooner or later, you realize that ain’t going to do it; you need something or someone else. And if you haven’t got that, that realization can literally kill you. (p.180)

That underlying sadness sort of seeped into me: for someone who’s been incredibly lucky in their life, I’m a terrible pessimist about things. I have a tendency to always look on the dark side of life, and, as much as I was glad to be out of it, the way my career had ended had really knocked my self-belief. (p.213)


mardi 11 février 2025

Entrevue avec Mel Gosselin

 


Biographie

Née à Rimouski, Mel Gosselin est bachelière en enseignement du français, langue seconde de l’Université Laval et diplômée en écriture de scénario de fiction de L’institut national de l’image et du son. Depuis toute petite, cette maman de deux enfants est passionnée par l’animation japonaise, le cinéma et les jeux vidéo. En 2011, elle publie son tout premier roman, Cétacia, une fiction historique qui se fait remarquer par la critique littéraire pour ses scènes poignantes. En 2013, elle se fait approcher par Bryan Perro (Amos Daragon) pour écrire une trilogie de science-fiction, Jacky Salaberry. Avec Rôdeur Mortel, l’autrice puise son inspiration dans le rythme et le style des mangas!

Crédit : Mel Gosselin | Éditions Michel Quintin

Questions

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer dans l’écriture ?

Tout simplement parce que je ne sais pas dessiner ! Je n’avais ni le talent ni la passion de persévérer dans cet art. Cependant, depuis l’enfance, j’ai toujours eu le besoin de créer, d’inventer des univers ou de concevoir des personnages et des intrigues. Écrire était donc un moyen d’assouvir ce désir tout en m’étant accessible afin de pouvoir coucher sur papier tout ce me dictait mon imagination. Je lis au quotidien beaucoup plus de BD et de mangas que de romans : c’est là que je puise mon inspiration. Je reçois souvent le commentaire que mon style d’écriture est très imagé et visuel, c’est fort probablement la raison !

Quels défis avez-vous rencontrés pendant l’écriture de Rôdeur Mortel ?

Le but de Rôdeur Mortel était de transposer un manga shônen en roman : prendre tous ses codes, ses archétypes et sa structure, mais de l’écrire au lieu de le dessiner. À noter que je n’ai rien inventé ! Au Japon on appelle ça un « ranobé » (ou light novel).

Le défi était de rendre les scènes d’action ou de combat tout aussi captivantes que dans un manga, mais seulement avec des mots ! Ce sont les scènes les plus difficiles à pondre, à imaginer et surtout à rendre intéressantes pour le lecteur. La tactique que j’ai trouvée c’est de rendre ce type de scènes très brèves et concises (alors qu’un combat dans un shônen entre deux personnages peut s’éterniser sur des pages et des pages !).

Quels conseils donneriez-vous à un nouvel auteur ?

De lire des ouvrages sur le storytelling mais aussi s’entraîner à écrire. L’art de raconter une bonne histoire, ça s’apprend et ça se travaille au même titre qu’il faut pratiquer un instrument de musique pour devenir bon et finir par avoir « la touch ». C’est aussi un apprentissage en continu : on devient meilleur à chaque nouveau manuscrit complété ! 

Très important aussi : se respecter dans ce qu’on aime écrire. J’ai trop souvent vu des auteurs vouloir s’embarquer dans des projets seulement parce qu’un genre en particulier est au goût du jour et que ça « pogne ». Ça donne rarement de bons résultats. Je me vois difficilement écrire des histoires sans touche de fantastique ou de science-fiction. Tant pis si ce n’est pas tant populaire au Québec en jeunesse. Moi, c’est ce que j’aime faire !

Avez-vous des suggestions de mangas pour une personne qui souhaite découvrir ce genre littéraire ?

Le manga qui me suit depuis l’enfance c’est Dragonball. Je peux difficilement ne pas le suggérer, puisque c’est pas mal celui qui m’a ouvert la porte à l’univers des mangas. Mais je comprends que ce n’est pas une série qui peut nécessairement plaire à tout le monde à cause de sa violence et ses combats incessants.

My Hero Academia, est un shônen facile à suivre et accessible aux nouveaux lecteurs. D’autant plus que l’auteur mélange plusieurs aspects des comics de superhéros américains, ce qui offre quelque chose de familier à un lecteur occidental qui veut embarquer dans les mangas pour la première fois. Son auteur, Kohei Horikoshi est un incroyable storyteller, en plus d’avoir un style de dessin frôlant la perfection.

Pour un lecteur qui recherche quelque chose d’un peu plus mature et réfléchi, je recommande les yeux fermés Beastars, un manga dans lequel les protagonistes sont des animaux vivant dans une société déchirée entre les carnivores et les herbivores. C’est excellent ! 

Écrivez-vous avec de la musique ? Si oui, avez-vous une chanson fétiche ?

Oui toujours ! J’adore particulièrement les bandes originales de jeux vidéo, ce qui me permet de me mettre dans l’ambiance quand j’écris. En tête de liste, ce sont bien sûr les excellents morceaux tirés de la série Final Fantasy ! Sinon en ce moment, ce sont celles du jeu Octopath Traveler qui ne cessent de jouer en boucle dans mes écouteurs.

Quels sont vos prochains projets ?

Rôdeur Mortel m’occupe beaucoup en ce moment considérant que d’autres tomes sont à venir ! J’ai de jeunes enfants et un « vrai » travail en dehors de l’écriture, donc je ne peux me permettre d’écrire plusieurs projets en même temps. Cependant, j’aimerais bien mener à terme un projet de scénarisation de BD en collaboration avec un bédéiste. J’ai aussi un projet d’album jeunesse sur le feu…On verra bien ce que l’avenir me réservera ! 😊


dimanche 9 février 2025

Entre la loi et le cœur de Vicky Bélanger

 

Publié chez A Éditeur le 22 janvier 2025

288 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Anaève Williams, avocate redoutable et maîtresse du contrôle, voit son monde basculer quand son patron exige qu’elle passe un mois au Royaume-Uni. Est-ce une manoeuvre pour la remplacer par la nouvelle recrue pendant son absence ? Pour ne rien arranger, elle doit composer avec la présence de James, son collègue britannique avec qui elle entretient une relation tumultueuse, malgré leur indéniable compatibilité sous les draps. Ce séjour promet d’être tout un défi ! Entre un client peu scrupuleux et des événements bouleversants, Anaève devra affronter bien plus que des affaires juridiques. Ce périple en sol anglais lui imposera une introspection profonde.

Mon avis

J’adore les histoires d’introspection et j’étais déjà vendue à la plume de l’auteure. C’est le deuxième roman que je lis de Vicky Bélanger et chaque fois je suis touchée. Je le recommande principalement à ceux qui aiment la romance, car vous allez reconnaître les points forts de ce genre littéraire.

J’hésite entre donner mon étoile du match à Anaève ou à James. J’ai une légère préférence pour la protagoniste en sachant qu’elle a passé à travers plusieurs embûches pendant ce périple. C’est des événements que l’on retrouve habituellement dans la romance, mais je trouve que Vicky Bélanger l’a bien tournée pour éviter de tomber dans les clichés.

Bien que James semble détaché au commencement, le lecteur peut voir qu’il tient à sa collègue et que c’est elle qui prend ses distances, car elle éprouve des difficultés à s’ouvrir aux autres. On finit par comprendre les raisons au fil du livre.

On imagine souvent que les avocats sont froids, sans saveur et beaucoup plus cérébraux qu’émotionnels, heureusement les deux personnages ne sont pas tout à fait comme ça et je remercie l’auteure de les avoir rendus plus attachants.

Extraits

D’ailleurs, il a déjà essayé de me convaincre de jogger avec lui à Montréal, ce qui est hors de question pour moi. Je déteste la course. Sans doute un vestige de mon adolescence, alors que je m’étais inscrite dans l’équipe d’athlétisme de mon école secondaire dans l’espoir de plaire à mon père qui me reprochait d’être trop sédentaire. (p.28)

S’il pense que je vais lui répondre ! Quoi de mieux que de le laisser mariner un peu ? La patience n’était pas sa plus grande vertu, je ne doute pas qu’il se mordra les doigts de cette attente que je lui impose. (p.88)

L’anxiété de performance me grugeait de l’intérieur. Pendant une période qui s’est étirée au-delà de la fin de mes études, j’ai dû prendre des anxiolytiques pour tenir le coup. Je mettais tout en œuvre pour le cacher à mes proches, surtout à mes parents à qui je souhaitais tellement plaire. (p.89)

Ces derniers jours, j’ai l’étrange sentiment d’être dans un rêve. Pas un rêve de licornes, bien entendu, mais pas un cauchemar non plus. J’ai simplement l’impression de flotter dans une autre dimension, comme si ma vie n’était pas réelle. (p.135)

Je suis néophyte en matière de gaming, le seul jeu que j’ai déjà essayé étant la première version dudit Mario Bros sur ce qui était sans doute la première console Nintendo. Une amie en avait reçu une en cadeau alors que j’étais adolescente et m’avait invitée à la tester avec elle. Ça y est, je me sens vieille. (p.214)

Mon entrevue avec l'auteure 

vendredi 7 février 2025

Rôdeur mortel – La métamorphose de Mel Gosselin

 

Publié chez les éditions Michel Quintin en avril 2024

220 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Dans un monde où les arthropodiens, des humains ayant des attributs d’arthropodes, sont marginalisés, Luk Zau Gam, un Québécois de 16 ans d’origine chinoise, voit son existence basculer le jour où il découvre qu’il en est devenu un. Sa transformation le place sur le chemin d’un riche homme d’affaires surnommé L’Astronaute, qui propose de le recruter comme candidat pour un nouveau projet expérimental. Le programme Orion, qui a pour but de redorer l’image des arthropodiens et de prouver leur valeur dans la société, sera-t-il la planche de salut de Luk et de ses compagnons ?

Mon avis

J'ai enfin trouvé une histoire qui se déroule pendant la Comiccon de Montréal, un événement auquel je participe chaque année depuis 2013 et que je fais de belles rencontres. Ce n’est peut-être pas le cas de Luk, c’est à vous de le découvrir. J’aime que le commencement du roman se passe pendant cet événement et les gens comme moi se sentent moins seuls.

Si vous avez été victime d’intimidation, vous risquez de vous reconnaître en Luk. Malgré notre écart d'âge, j’ai pu connecter avec le fait qu’il se faisait maltraiter à cause de ses différences.  C’est un livre pour les jeunes adultes, je le recommanderais dès que les lecteurs sont au secondaire pour que les parents et les enseignants puissent discuter du sujet.

Même si l’auteure utilise les insectes comme exemple, on peut facilement créer des liens avec la vie réelle en prenant un modèle que l’on retrouve dans les bouquins. Peut-être que si vous n’êtes pas amateur de science-fiction, vous risquez de décrocher un peu puisqu’on parle d’expérience scientifique hors de l'ordinaire. Dans mon cas, c’est ce que je recherche en lisant. Je souhaite m’évader et oublier le quotidien.

Extraits

Mais ce qu’on oublie encore plus souvent, c’est la chance de naître en tant qu’humain. C’est lorsque je n’étais qu’un gamin de six ans que j’ai pris conscience que le fait d’être humain me faisait jouir de nombreux avantages dans la vie. (p.7)

C’est pourquoi, quand je passe au centre-ville, je lui rapporte de temps en temps des plats du quartier chinois pour le repas du soir. Comme ça, elle n’a pas à cuisiner ou pire, à subir ma cuisine ! La seule chose que je suis capable de cuisiner, c’est du Kraft Dinner et, encore là, j’ai le don de le rater. (p.13)

Je regarde tous mes posters de films et de séries collés aux murs, ainsi que les nombreuses figurines de divers personnages sur mes étagères, sans oublier ma collection de films classiques sur VHS. J’aime aller dans les marchés aux puces m’en procurer. Mon jeune âge fait chaque fois sursauter les vendeurs, vu que ce n’est pas du tout de ma génération. J’aurais tellement apprécié vivre à l’époque des clubs vidéo ! (p.34)

Je crois que c’était The Land Before Times ? Le dessin animé avec Little Foot et ses amis ? C’est trop triste ce film, quand il perd sa maman ! petit, j’ai pleuré la première fois que je l’ai regardé. (p.132)


Prisonnière de son Pimp de Chloé-Kim Bussière

  Publié chez les éditons JCL le 15 janvier 2025 240 pages Lu en format papier 4 e de couverture   À quinze ans, je suis tombée fol...