samedi 21 décembre 2024

L’étrangère de Sonia Alain

 

Publié chez les éditeurs Réunis le 20 novembre 2024

344 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Constantinople, hiver 986.

Enlevée par un groupe de Vikings sans pitié, Aisha ignore alors qu’elle sera vendue comme esclave pour se retrouver prisonnière d’un harem à Constantinople.

Loin des siens et témoin d’atrocités, elle refuse néanmoins de céder au désespoir. La jeune femme est prête à tout pour retourner chez elle, en Normandie, et ce, même s’il lui faut duper l’homme qui lui offre son aide.

Frodi, un valeureux guerrier aux charmes irrésistibles, représente tout ce qu’elle déteste. Mais contre toute attente, le jeune Viking se montre sensible et protecteur envers cette étrangère parmi les siens, cachant difficilement l’intérêt qu’il lui porte.

Résolue, Aisha s’efforcera de lui tenir tête, même s’il est de plus en plus difficile de résister à ce guerrier prêt à mettre sa vie en péril pour la sauver. Pourtant, il lui faudra faire un choix cruel entre sa liberté et Frodi.

Mon avis

L’histoire se passe après La promise du Viking, mais je dirais que ce n’est pas nécessaire de la lire avant de vous lancer dans celle-ci, car elles sont indépendantes. Toutefois, cela vous donnerait une idée ce à quoi vous attendre puisque l’univers reste le même. D’ailleurs, je pense que c’est un point fort du récit en sachant que l'on trouve peu de roman qui se déroule à cette époque. J’en profite pour remercier l’auteure de m’avoir sortie de ma zone de confort.

Je le recommande pour un public de 16 ans et plus, car il contient quelques scènes assez sanglantes. Si vous avez lu un livre de Sonia Alain, vous en avez déjà une idée. Dans mon cas, même si j’ai frissonné à quelques reprises, j’ai voulu connaître la suite. J’avoue que le récit demande de la concentration, car j’ai éprouvé de la difficulté de me remettre dans ma lecture à quelques fois, mais les personnages m’ont gardé captivé jusqu’à la fin.

Je donne mon étoile du match à Aisha, qui a fait son possible pour survivre malgré le peu d’options qu’elle avait. À l’époque, les femmes n’avaient pas autant de droits qu’aujourd’hui et je crois que certaines lectrices risquent d’apprécier davantage la vie moderne en terminant cette histoire. Elle est plus forte que l’on pourrait imaginer.

Quant à Frodi, cela prend un peu de temps avant qu’il s’affirme, mais il m’a impressionné. C’est le genre de protagoniste masculin que j’aime retrouver dans les bouquins. Tout comme Aisha, il ne se laisse pas marcher sur les pieds par l’équipage.  Il n’est peut-être pas à la tête d’un clan, mais il possède un plus grand cœur que la majorité des autres personnages.

Extraits

Si elle savait le sort qui l’attendait…Le harem était le cœur des complots les plus sordides. Pourtant, elles étaient prisonnières de ces murs. Pourquoi dans ce cas ne pas chercher à se montrer solidaires les unes envers les autres, au lieu de se poignarder dans le dos à la première occasion ? (p.38)

Même si cette enfant lui donnait l’impression inconfortable d’être une occasion d’être une inconnue, il n’en demeurait pas moins que Danaé était la chair de sa chair. Aisha l’avait portée pendant 9 mois, l’avait sentie bouger en elle, avait été témoin de son silence angoissant à la naissance. (p.186)

Frodi n’avait aucune duplicité en lui, contrairement à elle. Il était franc, direct et simple. En fait, c’était elle qui ne méritait pas un tel homme. Et même s’il était moins raffiné que les habitants de Constantinople, il était pourvu d’une âme noble que peu pouvaient se targuer de posséder. La preuve : sa sensibilité pour sa condition. (p.262)

Ma chronique de La promise du Viking

Mon entrevue avec l'auteure 


mercredi 18 décembre 2024

Des étincelles pour Noël de Kerbie V. Messier


 

Publié chez Hugo Poche le 18 novembre 2024

368 pages

Lu en format papier

4e de couverture

À l’approche de Noël, un prestigieux festival international des vins choisit le Québec comme terre d’accueil. C’est l’occasion qu’Élizandre attendait pour propulser son agence événementielle. Mais lorsqu’elle accepte de jouer la guide touristique pour un célèbre producteur viticole, elle ne s’imagine pas qu’elle va retrouver l’homme qui l’a laissée amère et déçue un matin de décembre lors de son séjour sur la Côte d’Azur. Cinq années se sont écoulées depuis, mais le ressentiment est toujours aussi vif. Face à cette situation inattendue, Élizandre réussira-t-elle à respecter ses engagements et à apprivoiser ses démons? Et malgré ce que dit l’adage, peut-on se fier aux apparences ?

Mon avis

C’est la toute dernière romance du temps des fêtes que j’avais à lire en 2024 et j’avoue que je suis contente de pouvoir passer à autre chose. Bien que celle-ci m’a réconforté, décembre est loin d’être ma période préférée de l’année. C’est un des points que j’ai en commun avec Élizandre. D’ailleurs, je félicite l’auteure pour avoir trouvé ce prénom original.

J’apprécie que l’action se déroule au Québec dans un festival de vins. Pas que j’aime particulièrement l’alcool, mais c’est le genre d’événement que l’on retrouve peu dans les romans, alors ça fait du bien de lire quelque chose de nouveau. C’est un récit à propos d’une deuxième chance, je ne peux pas vous en dévoiler davantage, mais cela vaut la peine de terminer l'oeuvre.

Il est possible d’Élizandre énerve quelques lecteurs à cause de ses hésitations. C’est important de poursuivre pour comprendre sa personnalité. Elle est plus complexe que l’on peut imaginer en parcourant les premiers chapitres. Je me suis reconnue un peu en ce personnage puisque je suis une femme anxieuse, mais son récit montre un autre niveau. Elle demeure une femme attachante qui n’a pas peur de foncer.

Quant à l’homme mystérieux qu’elle rencontre en Europe, je l’avais trouvé lâche de l’avoir quitté sans rien dire. Toutefois, mon avis sur lui a complètement changé surtout à la fin de l’histoire. C’est un second exemple que cela peut prendre du temps pour comprendre un personnage.

Que vous aimiez les romances de décembre ou pas, vous risquez de passer un bon moment en lisant cette œuvre. J’étais déjà vendue puisque j’adore les deuxièmes chances dans les romans.

Extraits

All I want for Christmas ? s’étonne Quentin. Moi qui croyait que tu détestais Noël! Tu n’avais pas la même sonnerie, hier, je me trompe? (p.25)

Non, tous ceux à qui j’ose me confirmer me demandent sans cesse comment je peux vivre ici et ne pas aimer Noël. Tout le monde semble l’attendre avec impatience! Tu veux que je leur réponde quoi? Qu’aux fêtes, je ressens encore plus fort ma solitude? Que ce moment de l’année me rend plus triste qu’heureuse? (p.27)

Perdu dans mes pensées, je revois les traits irrités de mon père, aigri, lorsque j’ai accepté ma nomination. Naïvement, j’espérais qu’il afficherait sa fierté. Qu’il me démontrerait son soutien. Eh bien, je me suis bercé d’illusions. (p.70)

S’il y a quelque chose de glacial ici, c’est l’ambiance entre nous. J’aimerais marcher sur mon orgueil, oublier le fait qu’il m’a jetée comme un vieux mouchoir et me montrer aimable avec lui, mais j’en suis incapable. (p.115)

Je ne suis pas ici pour faire votre procès, d’autant plus que Noël est effectivement une période de l’année forte en émotion. Mais..l’amitié, le pardon, la paix, l’amour..tout devient possible, n’est-ce pas? (p.145)

Comment lui expliquer brièvement que pour moi, cette période de l’année signifie tout le contraire? Donc, j’opte pour la comédie, comme d’habitude. J’ai appris il y a longtemps à répondre ce que l’on attend de moi, à agir de manière crédible et responsable, à me fondre dans la masse, à ne pas attirer les regards. (p.145)

J’aimerais qu’on laisse le passé derrière nous et qu’on apprenne à se connaître ici et maintenant, me suggère-t-il. Le temps n’a visiblement pas effacé la connexion qui existe entre nous, Laisse-nous une chance, voulez-vous? (p.166)

Mes barrières, érigées depuis plusieurs années, se détruisent peu à peu et ça me rend nerveuse. Je crains qu’il me blesse une nouvelle fois. Toutefois, je pense le connaître davantage et je suis plus solide qu’autrefois. Nous avons vieilli, nous avons vécu, et ce que je ressens pour lui maintenant me semble plus fort, plus vrai. (p.210)

Mon entrevue avec l'auteure 

 

samedi 14 décembre 2024

Méchant Farceur de Maxim Poulin

 

Publié chez Luzerne Rousse le 12 novembre 2024

260 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Quoi de mieux que de louer un chalet pour les fêtes de fin d’année ? Absolument rien, se disent les amis de Skyler. Lorsque Felicity tombe sur l’annonce d’un superbe chalet, c’est le signe que ça lui prenait pour réserver. Malgré les réserves de Skyler face au prix dérisoire, le groupe prépare son séjour dans les bois pour que celui-ci soit mémorable. Et il le sera... mais pas comme ils le pensaient. Une ombre rôde dans la maison, et bien qu’elle ait des allures festives, elle poursuit plutôt une quête sanglante : récolter ses décorations de Noël à même le corps de ses invités. Méchant farceur est une satire horrifique qui plaira aux amateurs de la franchise Film de peur et de l’incontournable Mean Girls..

Mon avis           

Si comme moi, vous n’êtes pas trop amateur du temps des fêtes, je vous le recommande chaudement. Vous allez rire un bon coup. Toutefois, je le suggère pour un public de 16 ans et plus, car l’œuvre contient plusieurs passages lugubres. Si vous avez déjà lu les livres de l’auteur, vous avez une idée à quoi vous attendre avec ce méchant lutin. Petit indice, j’ai revu la première scène de Film de peur dans ma tête à plusieurs reprises en parcourant les premiers chapitres.

Les personnages mentionnent au commencement qu’ils sont un groupe exactement comme ceux que l’on retrouve dans les films des années 2000 et j’avoue qu’ils ont raison. Je crois que c’est ce qui rend le livre aussi drôle. Il faut avoir un sens de l’humour différent pour comprendre, mais chaque personnage m’a rappelé plusieurs films de mon adolescence.

Je donne mon étoile du match à Skyler, la seule qui n’avait pas l’esprit embrumé dans le roman et qui semble plus tenir à ses amis qu’elle ne le démontre. Même si je ne suis pas gothique, c’est le type de protagoniste en lequel je m’y retrouve. Comme quoi, même si une personne peut sembler froide ou distante, cela vaut la peine de lui donner une chance surtout si elle est différente.

Un remerciement à Maxim Poulin d’avoir surnommé la meilleure amie de Skyler, Sailor Moon ! Comme c’est la raison pour laquelle j’ai commencé à écrire, ça me fait sourire de voir des mentions de mon manga préféré. Toutefois, mon enfance n’est plus la même depuis que j’ai fermé le bouquin. Je vous laisse découvrir pourquoi.

Si vous ne connaissez pas encore la plume de l’auteur, c’est l’occasion, mais préparez-vous à sortir de votre zone de confort.

Extraits

Je prends un moment pour me frotter les yeux et découvre mes mains barbouillées de mon maquillage de la veille. Bon matin, le raton laveur ! Mon mal de crâne s’intensifie à chaque mouvement. Mon chat mâle, dénommé Nancy, miaule pour que je le flatte. Il est en manque d’attention en permanence. Poussant le chat à ma droite, je me rends compte assez vite que je suis couchée sur mon tapis de chambre. (p.19)

Même à vingt et un ans, elle continue de s’habiller avec la mode Kawaii, très populaire au Japon. Elle suit même des cours particuliers pour apprendre le japonais. Au courant du secondaire, cette mode n’était pas tellement appréciée par les autres, d’où le surnom Sailor Moon, comme le dessin animé populaire qui passait à la télévision. (p.21)

Non, le pire de la vie universitaire, ce sont les étudiants. Trop de monde, trop de rumeurs, trop de drama. Est-ce que je vous ai déjà dit que je ne suis pas vraiment sociable ? L’expression froide que j’ai en permanence sur ma tronche m’aide à ne pas m’enfoncer dans des discussions interminables. (p.31)

Ça va me rendre folle à la longue. Je m’imagine bien partir d’ici, en ambulance, et me retrouver dans un hôpital psychiatrique, comme dans le film The Craft. (p.147)

Maintenant, j’ai juste peur que le téléphone sonne et qu’une voix super menaçante nous dise : tu vas mourir dans sept jours, dit Faye.

Samara, dans Le Cercle. Un film incroyable ! (p.172)

 Mon entrevue avec Maxim Poulin 


mercredi 11 décembre 2024

Starting Over by Erin Cristofoli

 

Published on August 19, 2015

374 pages

I read the paperback version

Back Cover

"You can call me Sir." Left with no option but to leave the only life she has ever known, Katherine White has packed up and moved almost three thousand kilometres for a chance at a new start, with a new job, in a new city. When her best friend drags her to a masquerade party on only her second night in town, Kate has a chance encounter with a mysterious masked man that dominates her, pushes her limits and leaves her craving more. He tells her there is no long-term in their future, but he wants to continue to explore their sexual chemistry. The only trouble is, he wants their identities to remain a mystery.

Benjamin Hyde has been burned by love and has vowed to never let another woman stomp on his heart. His days are filled with successful business ventures, and his nights with one night stands at the club. After reluctantly being dragged to a masquerade party by his best friend, Ben is surprised to find a girl that captivates him and he doesn't hesitate to take control. When Ben's new assistant, Kate, arrives on Monday morning, a glimpse of a tattoo on the back of her neck throws a wrench into his perfectly sorted world. Could Kate really be the one that Ben had hooked up with? Ben wants to pursue Kate, but she is adamant not to mix business with pleasure. Normally he would agree, except when it comes to Kate.

My review

This is the second book I read from this author and I went out of my comfort zone. I did a pause from reading erotica and I have to tell you this novel have plenty of intimate scene. I read some of them fast because it was a little redundant event though that I like Kate. She was the one who was mysterious from the beginning.

I give my star to Kate, not only because she is the one who bring the most at the story. I felt the author could make Benjamin Hyde more complicated, but she did a good job with him. It was cool to read about a different type of character. I saw some like him, but not so often.

Their relationship was interesting. I had no idea where the author wanted to lead us. It was secret because Ben did not tell her who he really was, same thing with Kate who was hiding the real reasons why she moved. I thought they connected too fast, but they made a cute couple since they took the time to know each other.

If you like erotica and BDSM, I recommend it to you. It’s soft, but I felt lot of emotion while I read switching the pages. I did not like it like Chasing Melody which was 5 stars, fortunately, I had a great time reading it.

Excerpts

" Okay, Katie, here’s to your new found freedom, your fresh beginning. May your days be filled with your killer new job, and your nights with lots of alcohol and hard dicks! " (p.2)

" Mystery can be good, I guess, though I wish I could see a little more of your face. So what should I call you then, if I can’t know your name? " (p.10)

I was a successful, good-looking guy, and before that bitch, I hadn’t had any trouble getting laid. I could easily go back to being that guy; in fact, I would become unattainable. I’d shut down my heart and just enjoy the now, with no desire for commitment ever again. (p.29)

" You owe me nothing by accepting this. I meant what I said about keeping my employees happy so that they work hard for me. Why not just go with me tomorrow after work, and if you hate it or still can’t accept it, then I won’t push you any longer. " (p.94)

" I have a very hard time trusting people, Ben, " she told me.

" I know that, but you can trust me, Kate. Whatever is weighing so heavily on you, you can trust me with it. " (p.202)

 


dimanche 8 décembre 2024

Cher père Noël de Debbie Macomber

 

Publié chez Saint Jean le 5 novembre 2024

248 pages

Lu en format papier

4e de couverture

« Cher père Noël, c’est Lindy. J’espère que tu ne m’as pas oubliée… »
Dans le paisible village de Wenatchee, dans l’État de Washington, des lumières de Noël décorent les maisons et les arbres, le sol est recouvert d’un épais tapis de neige et il flotte dans l’air une odeur de biscuits de Noël et de pain d’épices. Le charme des fêtes ne semble toutefois pas apaiser le chagrin de Lindy Carmichael qui vient de perdre, du même coup, celui qu’elle croyait être l’amour de sa vie et sa meilleure amie.


Lorsque sa mère lui conseille de renouer avec sa tradition d’enfance en envoyant une lettre au pôle Nord, Lindy est sceptique. Pourtant, la dernière fois qu’elle a rédigé une lettre au père Noël, son souhait s’est exaucé : un amoureux est miraculeusement apparu pour sa mère, devenant pour Lindy le beau-père qu’elle espérait ardemment. Alors peut-être que cette année aussi ses vœux seront réalisés ?

Mon avis

L’idée qu’une adulte écrit au père Noël peut sembler loufoque, mais même moi, qui n’aime pas particulièrement cette période, a été touchée par ce roman. Disons que je recherche la même chose que Lindy et je fais un voeu semblable qui ne s’est pas encore réalisé. Ça demeure une trope classique, mais qui fait du bien à l’âme.

Contrairement à ce que l’on retrouve parfois dans les films Hallmart, Lindy se créer un plan avant de prendre des décisions qui changeront sa vie. Certains lecteurs peuvent penser qu’il s’agit d’un retour en arrière, alors que je pense que Lindy trouve ce qu’elle souhaitait depuis un moment. Sa rupture lui fait réaliser qu’elle ne se trouvait  peut-être pas au bon endroit. Je vous laisse découvrir l’impact de ses décisions.

J’ai eu le coup de foudre pour Billy. J’ai conscience qu'il est trop parfait, c’est une réplique des protagonistes masculins que l’on retrouve dans ce genre littéraire, mais c’est exactement ce que je recherchais au moment de le lire. Il m’a fait sourire à plus d’une reprise quand je le voyais agir avec Lindy. Toutefois, j’aurais souhaité le connaître davantage en profondeur.

C’est le premier roman que je lis de cette auteure avec laquelle j’ai pu suivre une formation et j’ai apprécié la qualité de l’écriture bien qu’elle ne sort pas des sentiers battus.

Extraits

Au cours des deux semaines à venir, elle célébrerait Noël et le jour de l’An en famille. Ces congés tombaient à point nommé, car elle avait grand besoin d’une pause après l’horrible année qu’elle venait d’endurer. (p.9)

Cela faisait si longtemps qu’elle se sentait au creux de la vague, sur le plan psychologique, qu’elle peinait à voir le bon côté de sa situation. Si la lecture de ces lettres l’avait amusée, voire attendrie, elle lui avait rappelé qu’autrefois, elle avait cru en quelque chose de toute son âme. Elle attendait chaque matin de Noël avec impatience, convaincue que ses rêves allaient se réaliser. (p.41)

 


vendredi 6 décembre 2024

Flirt interdit de Stéphanie Duchesne


 

Publié chez A Éditeur le 29 octobre 2024

368 pages

Lu en format papier

4e de couverture

Jongler avec l’amour et la famille : pas toujours évident ! J’ai trouvé le grand amour en Gabriel, un homme charismatique, attentionné, séduisant. Mais sa mère, Béatrice, est un véritable obstacle à notre bonheur. Depuis que nous cohabitons, j’ai dû développer une patience d’ange. Ma belle-mère, tornade de critiques et d’exigences, fait de chaque souper de famille une épreuve. Entre remarques acerbes et situations cocasses, je suis sur le point de craquer. Pourtant, je ne baisse pas les bras. Avec le soutien de mes fidèles amies et de mon précieux collègue et ami Vincent, donc je me rapproche de plus en plus...

Mon avis

Je vous avoue que j’avais presque oublié le premier tome avant de lire celui-ci et je l’ai trouvé encore mieux. Je ne sais pas si c’est parce que le premier était le premier livre adulte de l’auteure, mais cette fois-ci, Sabrina m’a gardé en haleine jusqu’à la dernière ligne. D’ailleurs, je le recommande si vous souhaitez passer un beau moment.

J’hésite entre donner la première position à Sabrina, qui m’a fait vivre de nombreuses émotions en moins de 400 pages ou à Béatrice, sa belle-mère que j’ai adoré détester dès son entrée en scène. Honnêtement, j’ai trouvé que la protagoniste a une patience d’ange pour avoir enduré les commentaires. J’avoue que ce n'est pas mon cas avec les gens qui disent ce genre de choses et bien que Sabrina soit imparfaite, elle ne méritait pas de vivre ça. Toutefois, Béatrice apporte du piquant à l’histoire et c’est une des raisons du pourquoi je ne pouvais pas décrocher.

Pour les hommes, j’ai trouvé Gabriel, un peu mou. J’aurai souhaité qu’il s’affirme davantage. Je ne peux pas vous en dévoiler plus, mais ça vaut la peine de le découvrir. Par contre, j’ai adoré Vincent, qui est aussi plein de surprise. C’est le personnage le plus marquant de l’histoire.

Si vous cherchez un roman pour vous détendre pendant les vacances, c’est un excellent choix. Je recommande de lire le premier tome avant, mais je crois que les livres peuvent se lire séparément.

Extraits

J’ai pour mon dire que se livrer à un homme à quelque chose de simple et de libérateur. Sophia et Angélique, mes deux meilleures copines possèdent aussi s’excellentes habiletés d’écoute active, mais se permettent la plupart du temps d’intervenir, de réagir et parfois de s’insurger par compassion. Et je me doute bien que j’en fais tout autant lorsque ce sont elles qui me racontent leurs déboires. C’est pourquoi je tire profit de chacune de mes relations d’amitié en choisissant le contenu de mes discussions selon mon état d’âme du moment. (p.25)

Il est toujours là pour toi. Sans compter qu’il te jette toujours ce regard attendri que personne d’autre ne peut recevoir de sa part. Il est constamment prêt, comme un scout, à t’aider dès que tu en a besoin, ajoute Sophia qui semble partager le même avis qu’Angie. (p.185)

Je ne me serais pas imaginée interroger une personne en étant vêtue comme une princesse de Disney ! Mon costume de Cendrillon est mignon, mais plutôt inconfortable. (p.189)

Prévoir, prévoir ! Il faut savoir improviser et accueillir le moment présent, très chère, me fait-il remarquer. Hier raconte le passé, demain représente un mystère, mais aujourd’hui reste un cadeau n’est-ce pas ? (p.198)

Je pense que tu fais beaucoup d’efforts pour que ta relation soit harmonieuse, mais aussi, énormément de concessions. Je me demande jusqu’à quel point Gabriel comprend tes attentes. Tu lui as pourtant parlé de tes crottes que tu avais sur le cœur. Mis à part le fait qu’il est chaque fois désolé, y a-t-il un quelconque changement proactif de sa part pour faire évoluer les choses entre vous ? Ton Gab n’est pas un mauvais gars, Sab, mais je pense qu’il a du chemin à faire pour que vous vous rejoigniez sans que ce soit toujours toi qui mettes de l’eau dans ton vin. (p.211)

Mon entrevue avec l'auteure

Ma chronique de Flirt à l'ancienne

mercredi 4 décembre 2024

Entrevue avec Marilou Craft

 


Crédit photo : Clara Houeix

Biographie

Marilou Craft vit à Montréal où elle œuvre comme artiste, autrice, traductrice, éditrice, conférencière et conseillère dramaturgique. Elle est actuellement membre du comité de rédaction de la revue Estuaire et conseillère dramaturgique associée au Centre des auteurs dramatiques (CEAD).

 Questions

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous diriger vers la traduction ?

Dans le cadre de mon travail d’accompagnement dramaturgique et littéraire, je réfléchis déjà à la notion de traduction, dans son sens large de translation. Je m’intéresse à la manière d’exprimer une idée, et aux liens entre la réception d’une œuvre et son intention. Ces réflexions teintent aussi ma pratique artistique, et dans mes textes et mes performances, j’aime jouer avec les perceptions pour mieux tisser des métaphores. Je cultive un regard double, capable d’un point de vue extérieur, sans pour autant le fil de la proposition artistique. C’est cet intérêt pour la relationalité qui m’a donné envie de traduire des œuvres littéraires. J’ai aussi un grand amour pour les mots et leur évolution à travers les époques et contextes socioculturels. Je travaille à rendre l’expérience de la rencontre d’une œuvre autant que sa langue de création.

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaiterait traduire des œuvres littéraires ?

Cultiver sa curiosité et son écoute, dans la lecture et au-delà. C’est un travail sensible et vivant, en ce qu’il résiste aux formules et qu’il exige autant d’humilité que d’inventivité. Il faut chercher hors de soi, et même improviser lorsqu’on rencontre un terme, une locution ou un concept sans équivalent, voire s’éloigner du verbe pour s’en approcher. Demeurer à l’écoute de la langue et de ses usages, dans différents contextes artistiques et culturels, nourrit le travail de traduction. C’est aussi une pratique en soi. Je crois surtout que bien se connaître soi-même et s’adonner à ses projets créatifs et à ses passions aide à reconnaître et nourrir sa propre voix. Cela permet de mieux se situer dans sa relation aux œuvres et aux paroles traduites.

Quels défis avez-vous rencontrés lorsque vous avez traduit votre première œuvre ?

Sept jours de juin est ma première traduction de roman, après une pièce de théâtre (Ce monde-là de Hannah Moscovitch) et des textes poétiques et essayistiques courts. C’était donc déjà tout un défi ! C’est également une œuvre qui met de l’avant plusieurs défis rencontrés par les personnages à travers leur vie et leur carrière littéraire, mais aussi par moi-même dans mon propre parcours, comme le racisme, le sexisme et le capacitisme. D’autres enjeux de minorisation se déploient à travers le récit et le langage, comme la marginalisation du travail d’écriture d’Eva (considéré paralittéraire puisqu’il mêle le fantastique et la romance), ou encore l’impact des iniquités systémiques sur les liens familiaux et ancestraux. Le texte comporte aussi des exemples de code switching, soit le fait, pour une personne qui évolue dans des environnements où elle est racisée, d’adapter son registre de langue pour correspondre à la norme. Puisque les personnages principaux du roman résistent aux tentatives d’effacement, le défi m’a surtout semblé de faire de même pour mettre en lumière cette résistance dans la langue de traduction.

Quelle suggestion donneriez-vous à une personne qui préfère habituellement lire les livres dans leur version originale, car elle doute de la qualité de la traduction ?

Je comprends cette réticence, car elle m’a moi-même motivée à me lancer en traduction ! Il y a des traductions qui demeurent superficielles et qui donnent envie de s’en tenir à la version originale pour avoir accès aux couches de lectures manquantes. Par contre, lorsqu’une traduction est rigoureuse, l’expérience de lecture s’en trouve enrichie. Une traduction enthousiasmante peut me mener à lire ou relire l’œuvre originale, puis à revenir la traduction ! Le travail de traduction en est d’abord un de lecture, et la richesse d’un regard a le potentiel de révéler l’œuvre à elle-même.

Lorsque vous traduisez un livre, essayez-vous de reproduire la plume de l’auteure le plus fidèlement possible ou tentez-vous de demeurer neutre ?

Je ne crois pas que l’objectivité soit atteignable ni même souhaitable, dans un processus de traduction comme dans la vie en général. Une œuvre littéraire ne peut être véritablement neutre, puisqu’elle témoigne nécessairement d’un certain point de vue sur le monde. Sept jours de juin dépeint le quotidien de deux écrivain·es états-unien·nes noir·es, à deux moments clés de l’Histoire, de leur relation et de leur parcours. Certains chapitres du récit brossent le portrait de leur adolescence dans un contexte familial et socioéconomique difficile, alors que d’autres illustrent leur vie adulte, marquée par le succès professionnel et par l’évolution de leur rapport aux plus jeunes générations. La plume de l’autrice traduit chacune de ces réalités, et j’ai voulu transposer cet effet dans la langue de traduction. J’ai donc localisé la langue dans la métropole montréalaise et opté pour une oralité marquée par une certaine créolisation, comme on peut la retrouver dans le langage courant local. Ces choix m’ont menée à proposer à l’autrice l’ajout d’une note de la traductrice et d’un glossaire, dans ma version traduite. Ces propositions découlent du processus de traduction en lui-même, et me sont apparus comme une façon de transposer l’expérience de lecture autant que la langue et son propos.

Quels sont vos prochains projets ?

J’ai envie de plonger plus loin dans la création, que ce soit en solo et en collaboration avec d’autres artistes. Au printemps, je poursuivrai la recherche-création d’un projet amorcé cette année avec les artistes multidisciplinaires Jo Fong, Sonia Hughes et Alexandra ‘Spicey’ Landé, en partenariat avec La Serre – arts vivants et Chapter (Royaume-Uni). Je serai également à Rimouski avec Chloé Savoie-Bernard pour développer notre performance littéraire Décommander, en collaboration avec le centre d’artistes Caravansérail et son événement TENDRESSE! 2025. Je serai également conseillère dramaturgiques invitée au festival d’arts vivants PuSh, à Vancouver, en plus de travailler aux prochains numéros de la revue de poésie Estuaire, dont je suis membre du comité de rédaction. Et j’ai déjà hâte à mes prochaines traductions!


L’étrangère de Sonia Alain

  Publié chez les éditeurs Réunis le 20 novembre 2024 344 pages Lu en format papier 4 e de couverture Constantinople, hiver 986. ...