mardi 11 février 2025

Entrevue avec Mel Gosselin

 


Biographie

Née à Rimouski, Mel Gosselin est bachelière en enseignement du français, langue seconde de l’Université Laval et diplômée en écriture de scénario de fiction de L’institut national de l’image et du son. Depuis toute petite, cette maman de deux enfants est passionnée par l’animation japonaise, le cinéma et les jeux vidéo. En 2011, elle publie son tout premier roman, Cétacia, une fiction historique qui se fait remarquer par la critique littéraire pour ses scènes poignantes. En 2013, elle se fait approcher par Bryan Perro (Amos Daragon) pour écrire une trilogie de science-fiction, Jacky Salaberry. Avec Rôdeur Mortel, l’autrice puise son inspiration dans le rythme et le style des mangas!

Crédit : Mel Gosselin | Éditions Michel Quintin

Questions

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer dans l’écriture ?

Tout simplement parce que je ne sais pas dessiner ! Je n’avais ni le talent ni la passion de persévérer dans cet art. Cependant, depuis l’enfance, j’ai toujours eu le besoin de créer, d’inventer des univers ou de concevoir des personnages et des intrigues. Écrire était donc un moyen d’assouvir ce désir tout en m’étant accessible afin de pouvoir coucher sur papier tout ce me dictait mon imagination. Je lis au quotidien beaucoup plus de BD et de mangas que de romans : c’est là que je puise mon inspiration. Je reçois souvent le commentaire que mon style d’écriture est très imagé et visuel, c’est fort probablement la raison !

Quels défis avez-vous rencontrés pendant l’écriture de Rôdeur Mortel ?

Le but de Rôdeur Mortel était de transposer un manga shônen en roman : prendre tous ses codes, ses archétypes et sa structure, mais de l’écrire au lieu de le dessiner. À noter que je n’ai rien inventé ! Au Japon on appelle ça un « ranobé » (ou light novel).

Le défi était de rendre les scènes d’action ou de combat tout aussi captivantes que dans un manga, mais seulement avec des mots ! Ce sont les scènes les plus difficiles à pondre, à imaginer et surtout à rendre intéressantes pour le lecteur. La tactique que j’ai trouvée c’est de rendre ce type de scènes très brèves et concises (alors qu’un combat dans un shônen entre deux personnages peut s’éterniser sur des pages et des pages !).

Quels conseils donneriez-vous à un nouvel auteur ?

De lire des ouvrages sur le storytelling mais aussi s’entraîner à écrire. L’art de raconter une bonne histoire, ça s’apprend et ça se travaille au même titre qu’il faut pratiquer un instrument de musique pour devenir bon et finir par avoir « la touch ». C’est aussi un apprentissage en continu : on devient meilleur à chaque nouveau manuscrit complété ! 

Très important aussi : se respecter dans ce qu’on aime écrire. J’ai trop souvent vu des auteurs vouloir s’embarquer dans des projets seulement parce qu’un genre en particulier est au goût du jour et que ça « pogne ». Ça donne rarement de bons résultats. Je me vois difficilement écrire des histoires sans touche de fantastique ou de science-fiction. Tant pis si ce n’est pas tant populaire au Québec en jeunesse. Moi, c’est ce que j’aime faire !

Avez-vous des suggestions de mangas pour une personne qui souhaite découvrir ce genre littéraire ?

Le manga qui me suit depuis l’enfance c’est Dragonball. Je peux difficilement ne pas le suggérer, puisque c’est pas mal celui qui m’a ouvert la porte à l’univers des mangas. Mais je comprends que ce n’est pas une série qui peut nécessairement plaire à tout le monde à cause de sa violence et ses combats incessants.

My Hero Academia, est un shônen facile à suivre et accessible aux nouveaux lecteurs. D’autant plus que l’auteur mélange plusieurs aspects des comics de superhéros américains, ce qui offre quelque chose de familier à un lecteur occidental qui veut embarquer dans les mangas pour la première fois. Son auteur, Kohei Horikoshi est un incroyable storyteller, en plus d’avoir un style de dessin frôlant la perfection.

Pour un lecteur qui recherche quelque chose d’un peu plus mature et réfléchi, je recommande les yeux fermés Beastars, un manga dans lequel les protagonistes sont des animaux vivant dans une société déchirée entre les carnivores et les herbivores. C’est excellent ! 

Écrivez-vous avec de la musique ? Si oui, avez-vous une chanson fétiche ?

Oui toujours ! J’adore particulièrement les bandes originales de jeux vidéo, ce qui me permet de me mettre dans l’ambiance quand j’écris. En tête de liste, ce sont bien sûr les excellents morceaux tirés de la série Final Fantasy ! Sinon en ce moment, ce sont celles du jeu Octopath Traveler qui ne cessent de jouer en boucle dans mes écouteurs.

Quels sont vos prochains projets ?

Rôdeur Mortel m’occupe beaucoup en ce moment considérant que d’autres tomes sont à venir ! J’ai de jeunes enfants et un « vrai » travail en dehors de l’écriture, donc je ne peux me permettre d’écrire plusieurs projets en même temps. Cependant, j’aimerais bien mener à terme un projet de scénarisation de BD en collaboration avec un bédéiste. J’ai aussi un projet d’album jeunesse sur le feu…On verra bien ce que l’avenir me réservera ! 😊


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