vendredi 21 février 2025

Prisonnière de son Pimp de Chloé-Kim Bussière

 

Publié chez les éditons JCL le 15 janvier 2025

240 pages

Lu en format papier

4e de couverture  

À quinze ans, je suis tombée follement amoureuse d’un garçon plus vieux que moi, parfait en apparence. Mais mon conte de fées n’a pas tardé à se transformer en cauchemar…
Joseph me disait que je lui appartenais et que je devais lui obéir. Cet homme est rapidement devenu ces hommes, car, pendant des mois, il a vendu mon corps – et des bouts de mon âme – à des inconnus, qui m’ont obligée à subir les actes les plus dégradants.

À la même époque, il a commencé à me droguer à mon insu, puis à me forcer à consommer. Peu à peu, j’ai développé une dépendance. À la sensation de liberté que me procuraient les paradis artificiels… et à mon bourreau. Si Joseph me frappait et abusait de moi, il parvenait toujours à me manipuler pour que j’en vienne à tolérer l’inacceptable.

J’ai longtemps mené une double vie, sans que mes proches remarquent ma détresse. Incapable de me confier, de demander de l’aide, j’ai gardé le silence. Jusqu’à ce que je décide que c’en était trop. Après avoir emmagasiné suffisamment de courage, j’ai pris la fuite, résolue à me réapproprier tout ce qu’on m’avait volé.

Mon avis

J’ai eu le goût de lire ce livre après avoir regardé l’entrevue avec Isabelle Maréchal. Je m’attendais à ce que le récit soit vraiment sombre. C’est le cas, mais j’ai éprouvé moins de difficulté à le terminer que je me l’imaginais au commencement. Peut-être parce que je voyais l’importance du sujet ou que je savais à quoi m’attendre, son histoire m'a marquée. Toutefois, je le recommande pour un public de 16 ans (et même 18 ans) et plus. Vous allez y retrouver quelques scènes crues qui risquent de ne pas convenir à tout le monde.

Je n’ai pas regardé la série Fugeuse, mais je me dis que ce bouquin est encore davantage troublant en réalisant qu’elle est réelle et qu’elle a fait sa connaissance de Joseph au centre commercial. J’aime découvrir et écouter les récits des autres, mais j’avoue que c'est un niveau complètement différent. L’auteure s’est même créée (à la demande de Joseph) un alter ego pour sa seconde vie qui est loin de ressembler à une romance.

Je la trouve courageuse de raconter son histoire, mais je crois que c’est important. On ne sait jamais sur qui on peut tomber et il faut prendre conscience que ce phénomène peut se produire. Je vous laisse découvrir si le récit de Chloé-Kim se termine bien. Je vous donne un indice : Ce livre vaut la peine d’être lu.

Extraits

Je pourrais tout aussi bien mourir ici, là, maintenant, ou dans les minutes qui viennent, au volant du véhicule qui file à toute vitesse. Guidé par mes mains inexpérimentées. Enfin, tout serait fini. Il ne pourrait plus me faire de mal. Mon calvaire serait terminé. De toute façon, à qui je manquerais? Qui me pleurerait? (p.11)

À cet instant, je vis une sorte de dépersonnalisation. J’ai l’impression d’être assise devant la télévision à regarder un film, comme si j’avais activé le pilote automatique et regardais la scène de l’extérieur. Ce n’est pas à moi que ça arrive. C’est un rêve. (p.14)

En raison de cette partie indomptable et originale de moi-même, j’ai subi de l’intimidation à l’école parce que j’étais différente. Je ne m’habillais pas comme les autres, ne me coiffais pas comme les autres, ne me comportais pas comme les autres. (p.18)

Je ne peux m’empêcher de la regarder. Après un moment, elle me fait signe de monter la rejoindre et, avant même d’avoir le temps de regarder Joseph, je le sens me pousser par les hanches pour m’aider à me lever. Je la rejoins donc sur la table et elle se met à danser tout contre moi, comme si j’étais devenue son poteau. Je reste figée un moment, tandis que les garçons sifflent et que Joseph me regarde, sourire en coin. (p.65)

Les quelques soirées suivantes sont calquées sur le même moule. J’ai ma petite routine. Je bois mon verre avec les garçons et ensuite je vais me préparer. Quand je monte sur scène, j’ai un peu l’impression d’être sur une autre planète. La plupart du temps, je me sens comme si je ne possédais plus mon corps. (p.77)

En fait, après ce qui s’est passé ce soir, c’est un peu comme ça que je me sens, comme un cadavre. Je suis un peu morte en dedans. Je me sens comme un objet qu’on utilise pour son bon plaisir. J’ai l’impression que tout le monde sauf moi fait ce qu’il veut de mon corps. (p.83)

Il m’aime? Mon œil! Je ne crois plus à son amour et je n’aurais jamais dû y croire. (p.147)


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