lundi 22 avril 2024

L’amour plein les yeux de Stéphanie Parent

 

Publié chez Saint Jean le 12 mars 2024

452 pages

Lu en format papier

4e de couverture

«Arrête de faire ta diva, t’es pas mieux que personne!» Sous l’injure de sa mère, Anne claque la porte de la maison la veille de ses dix-huit ans, un bloc d’argile dans le sac à dos. Son union avec Robert et la naissance de leur fille, Erin, ne comblent pas le vide qui l’habite. Tissé d’insuffisances et de marchandages, le quotidien n’apporte à la jeune sculptrice qu’échecs et désillusions. Jusqu’à ce qu’une rencontre inattendue allume en elle mille feux, éclairant le tréfonds de son âme. L’instinct maternel à bout de souffle, Anne fuit l’existence qui semble l’avoir choisie par erreur. . Mais on ne quitte jamais totalement une vie qui nous a tant pris…

Des années plus tard, lorsque les machinations diaboliques de Robert éclatent au grand jour, Anne et Erin doivent naviguer entre non-dits, vengeances et deuxièmes chances. Sauront-elles recoller les fragments de leurs déceptions? Une histoire familiale où l’amour se fait et se défait, à la fois troublante et fulgurante..

Mon avis

En regardant le titre, je m’attendais à une romance, mais je vous avoue que l’auteure m’a réservé une belle surprise. C'est surtout l’histoire d’une mère et de sa fille étalée sur plusieurs décennies. Quand j’ai remarqué le nombre de pages, j’étais effrayée de commencer le livre en me disant que cela allait me prendre un temps colossal pour parcourir l’œuvre, mais encore là je me suis trompée. 

La première partie parle surtout de la vie d’Anne jusqu’à la naissance Erin et de son déménagement en France et je n’ai pas vu les heures passées. Les chapitres sont courts et se terminent d’une façon à ce que le lecteur souhaite poursuivre la lecture. Sans que cela soit irréaliste, les vies des deux protagonistes sont loin d’être linéaires.

Bien que j’aie trouvé Anne davantage captivante, j’ai une préférence pour Erin qui me rejoint plus. Anne possède un côté froid à un certain moment du roman, mais je sais qu’elle voulait seulement le bien-être de sa famille. Erin est plus forte que je l’imaginais et elle m’a surprise à plusieurs reprises vers la fin du livre. Par contre, j’ai adoré qu’Anne écrit dans ses carnets rouges pendant sa jeunesse pour se défouler et s’évader. C’est encore une tactique que j’utilise aujourd’hui.

Si vous ne connaissez pas l’auteure, c’est le meilleur moment.  Il s’agit de son deuxième roman, mais les deux ne sont pas liés. Je suis heureuse de l’avoir découverte et je l’ajoute à ma liste d’écrivain à suivre. Elle a une plume hors de l’ordinaire qui vous transportera du début jusqu’à la fin sans que vous vous rendiez compte que vous avez lu 400 pages.

Extraits

Plus tard, dans un cahier fatigué qu’elle avait repêché dans un tiroir du buffet, Anne avait écrit des pages et des pages jusqu’à ce que la lumière de la lune inonde sa chambre. Son Carnet rouge est devenu son espace à elle, un monde où tout pouvait exister. (p.12)

Robert a toujours détesté ce mot, « moyen ». Il présumait le normal, le banal, le sans intérêt, et comme son miroir le lui confirmait chaque matin, le moyen était imprimé sur lui, dans ses traits et dans son corps tout entier. (p.23)

Le rejet la projette dans un isolement qui lui rappelle les humiliations de son adolescence. L’indifférence la tue à petit feu. Elle le déteste de l’ignorer ainsi, de la propulser dans l’abîme de la solitude. (p.63)

L’amour dure trois ans, paraît-il. Philippe et elle en sont rendus à quatre et leur gagnait en couleurs, pastels de jour, fauves de nuit. Anne veille farouchement à leur bonheur.  (p.174)

Je sais juste que le voir emmerder le reste du monde tous les matins me fait un bien immense. (p.287)


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